BERLIN - La chancelière allemande Angela Merkel a demandé jeudi à Israël des progrès d'ici septembre dans le processus de paix mais assuré que Berlin ne reconnaîtrait pas unilatéralement un Etat palestinien.
"Un progrès important dans le processus de paix doit être atteint et peut être atteint d'ici septembre, d'ici l'automne 2011", a déclaré Mme Merkel, lors d'une conférence de presse après des entretiens avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
"Nous croyons que les progrès dans le processus de paix sont plus urgents que jamais et qu'il faut dépasser le blocage", a-t-elle martelé.
Mais dans le même temps, elle a assuré à l'Etat hébreu que l'Allemagne, qui siège actuellement au Conseil de sécurité de l'ONU, ne reconnaîtrait pas unilatéralement un Etat palestinien.
Les Palestiniens disent se préparer à demander aux Nations Unies, lors de la prochaine assemblée générale de septembre, de reconnaître un Etat palestinien sur les lignes antérieures à la Guerre des Six jours de 1967, c'est-à-dire sur l'intégralité de Jérusalem-Est, la Cisjordanie et la bande de Gaza.
"Quand j'aborde la question d'une reconnaissance d'un Etat palestinien, je répète à nouveau que l'Allemagne travaille à une solution pour deux Etats, un Etat israélien et un Etat palestinien", a dit Mme Merkel. "Reconnaître unitéralement un Etat, ce n'est définitivement pas une contribution à achever ce but", a-t-elle ajouté.
M. Netanyahu a assuré qu'il s'efforçait de faire redémarrer les négociations actuellement au point mort et demandé la "patience" de ses interlocuteurs. Concernant le processus de paix, "je vais bientôt y revenir. Je le promets et je vous demande s'il vous plaît de patienter", a-t-il dit.
Mme Merkel et M. Netanyahu se sont tous deux employés à atténuer leurs différends, alors qu'en février dernier la presse israélienne s'était fait l'écho d'un entretien téléphonique tendu où la chancelière aurait réprimandé le Premier ministre israélien pour l'absence de progrès dans le processus de paix.
"Je n'ai jamais été fâchée. Nous avons des discussions très aimables", a-t-elle dit, alors qu'elle était questionnée à ce sujet, convenant toutefois qu'il y avait "parfois des controverses".
Et M. Netanyahu de faire écho: "je peux vous assurer que nous menons des discussions dans une atmosphère aimable et amicale".
Tout deux ont insisté sur la menace iranienne, qui selon les Occidentaux cherche à se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce que Téhéran a toujours démenti.
"Le programme nucléaire de l'Iran est plus que jamais une menace", a dit Mme Merkel. "Tout doit être fait pour empêcher que l'Iran entre en possession d'armes nucléaires", a-t-elle ajouté.
Il faut utiliser chaque possibilité "pour empêcher l'Iran de développer l'arme nucléaire", a renchéri M. Netanyahu.
(©AFP / 07 avril 2011 15h50)Lien