9 mars 2011 – « La situation est restée stable et l'arrêt des hostilités, institué entre les parties en août 2006, se maintient. Les parties ont renouvelé leur engagement à poursuivre l'application de la résolution 1701. Il reste des obligations primordiales à remplir, afin de passer de l'arrêt des hostilités à un cessez-le-feu permanent », estime le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans son quinzième rapport sur l'application de la résolution 1701, qui a mis fin en 2006 au conflit entre Israël et le Hezbollah libanais.
Ban Ki-moon note la poursuite de l'occupation par les forces israéliennes du nord du village de Ghajar et d'une zone limitrophe au nord de la Ligne Bleue marquant la frontière entre les deux Etats, en violation de la résolution 1701. Après avoir rappelé qu'en novembre, le gouvernement israélien avait donné son accord de principe pour un retrait de cette zone, il appelle à sa mise en œuvre « dés que possible », estimant qu'il constituerait « un pas important vers l'application intégrale de la résolution 1701 ».
Le chef de l'ONU se dit également « préoccupé par la poursuite des survols quasi quotidiens du territoire libanais par l'aviation israélienne », en violation de la souveraineté du Liban et de la résolution 1701. Selon Ban Ki-moon, ces survols « vont à l'encontre des objectifs de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), sapent l'action que mène la Force pour réduire les tensions et portent atteinte à la crédibilité de l'armée libanaise et de la FINUL ». Il demande donc « à nouveau à Israël de faire cesser immédiatement » ces incursions aériennes.
S'agissant de la démarcation de la Ligne Bleue, le Secrétaire général souligne que « la matérialisation s'est poursuivie sur les cinq tronçons préalablement établis, soit 38 kilomètres au total ». Il relève toutefois « le manque de progrès significatifs dans l'abornement » d'autres tronçons. Rappelant que « la délimitation de la Ligne relève de la seule responsabilité de l'ONU », il invite « instamment les deux parties agir de manière pragmatique et constructive » et « à coopérer avec la FINUL » pour dépasser « les points litigieux sur le terrain ».
Conformément aux dispositions de la résolution 1701, la FINUL a par ailleurs poursuivi son assistance à l'armée libanaise « pour mettre en place entre la Ligne Bleue et le fleuve Litani, une zone exempte de tout personnel armé, de tout matériel et de toutes armes autres que celles de l'Armée libanaise ou de la FINUL ». Dans son rapport, Ban Ki-moon déplore que cet objectif n'ait « pas encore été atteint » et appelle les deux parties à plus de coopération.
Reprenant ensuite des accusations du gouvernement israélien, selon lesquelles « le Hezbollah continue de renforcer sa présence et ses capacités, y compris à l'intérieur de la zone d'opérations de la FINUL », qu'il « entrepose et entretient des armes dans des villages situés au sud du fleuve Litani », qu'il « tient des positions militaires et a placé des unités dans les zones peuplées du Sud-Liban », et que l'embargo sur les armes imposé par la résolution 1701 n'est pas respecté, Ban Ki-moon indique qu'« à ce jour, la FINUL n'a jamais reçu, ni découvert de traces de livraison non autorisée d'armes dans sa zone d'opération » et que « le gouvernement libanais n'a signalé aucune violation de l'embargo sur les armes ». Il précise encore que la force onusienne a par ailleurs « procédé à des inspections de routine d'anciennes installations ayant servi à des éléments armés, sans trouver aucun signe de leur éventuelle remise en service, pas plus que de la présence de nouvelles infrastructures militaires ».
Ban Ki-moon souligne cependant que « des milices libanaises et non libanaises poursuivent leurs activités au Liban échappant à toute autorité de l'État », en tête desquelles figure le Hezbollah, « le groupe le plus important qui affirme disposer d'un arsenal militaire conséquent ».
Dans son rapport, il rappelle que « la présence du Hezbollah et d'autres groupes armés opérant en dehors du contrôle de l'État continue de compromettre l'aptitude de l'État libanais à exercer pleinement sa souveraineté sur l'ensemble de son territoire, en violation de la résolution 1701 ».
Insistant sur la nécessité d'inscrire ce désarmement « dans le cadre d'un processus politique géré par les Libanais », Ban Ki-moon « déplore que les activités du Comité de dialogue national soient en suspens depuis 2009 » et « appelle les dirigeants libanais à progresser vers l'adoption d'une stratégie nationale de défense qui permette de résoudre le problème des groupes armés et de parvenir à leur désarmement ». Cela est valable selon lui pour le Hezbollah, mais aussi pour les milices palestiniennes du Front populaire pour la libération de la Palestine-Commandant général et du Fatah-Intifada, dont « les bases, à cheval sur la frontière libano-syrienne, constituent aussi une menace pour la souveraineté du Liban ».
« Je demande une nouvelle fois au gouvernement libanais d'appliquer les décisions prises par le Comité de dialogue national concernant le démantèlement des bases militaires utilisées par ces groupes, et au gouvernement syrien de coopérer à ces efforts », ajoute-t-il, avant de soulever la question de la démarcation des frontières avec la Syrie, réclamée par la résolution 1701.
Déplorant l'absence de progrès et rappelant que « ce tracé est nécessaire pour permettre au Liban d'étendre son autorité à l'ensemble de son territoire et d'y exercer intégralement son autorité », il appelle le Liban et la Syrie à « prendre des mesures concrètes pour établir le tracé de leur frontière, conformément à la résolution 1701 et aux engagements qu'ils ont pris lors de réunions au sommet ».
« J'entends par ailleurs poursuivre mon action diplomatique en vue de régler la question de la zone des fermes de Chebaa », poursuit-il.
Dans son rapport, le Secrétaire général de l'ONU revient enfin sur l'évolution de la situation politique interne au Liban, marquée ces derniers mois par l'effondrement du gouvernement de coalition dirigé par Saad Hariri, après la démission de 11 ministres proches du Hezbollah mettant en cause la légitimité du Tribunal spécial pour le Liban chargé d'enquêter et de juger les auteurs du meurtre de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, en 2005.
Regrettant « que la paralysie qui a frappé le gouvernement libanais » ait « empêché de progresser dans la mise en œuvre de certaines des obligations majeures incombant au Liban en vertu de la résolution 1701 », le chef de l'ONU demande au nouveau gouvernement dirigé par Najib Mikati « de réaffirmer, dans sa déclaration ministérielle, son attachement à la mise en œuvre intégrale de la résolution 1701 » et « de prendre des mesures concrètes dans ce sens ».
Ban Ki-moon demande enfin aussi au Liban et à Israël « de prendre les mesures nécessaires pour parvenir à une solution à long terme régissant leurs relations ». « Les parties doivent mettre tout en œuvre pour remplir les obligations que leur imposent la résolution, de façon à pouvoir passer de l'arrêt des hostilités à un cessez-le-feu permanent », conclut-il.
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Ban Ki-moon note la poursuite de l'occupation par les forces israéliennes du nord du village de Ghajar et d'une zone limitrophe au nord de la Ligne Bleue marquant la frontière entre les deux Etats, en violation de la résolution 1701. Après avoir rappelé qu'en novembre, le gouvernement israélien avait donné son accord de principe pour un retrait de cette zone, il appelle à sa mise en œuvre « dés que possible », estimant qu'il constituerait « un pas important vers l'application intégrale de la résolution 1701 ».
Le chef de l'ONU se dit également « préoccupé par la poursuite des survols quasi quotidiens du territoire libanais par l'aviation israélienne », en violation de la souveraineté du Liban et de la résolution 1701. Selon Ban Ki-moon, ces survols « vont à l'encontre des objectifs de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), sapent l'action que mène la Force pour réduire les tensions et portent atteinte à la crédibilité de l'armée libanaise et de la FINUL ». Il demande donc « à nouveau à Israël de faire cesser immédiatement » ces incursions aériennes.
S'agissant de la démarcation de la Ligne Bleue, le Secrétaire général souligne que « la matérialisation s'est poursuivie sur les cinq tronçons préalablement établis, soit 38 kilomètres au total ». Il relève toutefois « le manque de progrès significatifs dans l'abornement » d'autres tronçons. Rappelant que « la délimitation de la Ligne relève de la seule responsabilité de l'ONU », il invite « instamment les deux parties agir de manière pragmatique et constructive » et « à coopérer avec la FINUL » pour dépasser « les points litigieux sur le terrain ».
Conformément aux dispositions de la résolution 1701, la FINUL a par ailleurs poursuivi son assistance à l'armée libanaise « pour mettre en place entre la Ligne Bleue et le fleuve Litani, une zone exempte de tout personnel armé, de tout matériel et de toutes armes autres que celles de l'Armée libanaise ou de la FINUL ». Dans son rapport, Ban Ki-moon déplore que cet objectif n'ait « pas encore été atteint » et appelle les deux parties à plus de coopération.
Reprenant ensuite des accusations du gouvernement israélien, selon lesquelles « le Hezbollah continue de renforcer sa présence et ses capacités, y compris à l'intérieur de la zone d'opérations de la FINUL », qu'il « entrepose et entretient des armes dans des villages situés au sud du fleuve Litani », qu'il « tient des positions militaires et a placé des unités dans les zones peuplées du Sud-Liban », et que l'embargo sur les armes imposé par la résolution 1701 n'est pas respecté, Ban Ki-moon indique qu'« à ce jour, la FINUL n'a jamais reçu, ni découvert de traces de livraison non autorisée d'armes dans sa zone d'opération » et que « le gouvernement libanais n'a signalé aucune violation de l'embargo sur les armes ». Il précise encore que la force onusienne a par ailleurs « procédé à des inspections de routine d'anciennes installations ayant servi à des éléments armés, sans trouver aucun signe de leur éventuelle remise en service, pas plus que de la présence de nouvelles infrastructures militaires ».
Ban Ki-moon souligne cependant que « des milices libanaises et non libanaises poursuivent leurs activités au Liban échappant à toute autorité de l'État », en tête desquelles figure le Hezbollah, « le groupe le plus important qui affirme disposer d'un arsenal militaire conséquent ».
Dans son rapport, il rappelle que « la présence du Hezbollah et d'autres groupes armés opérant en dehors du contrôle de l'État continue de compromettre l'aptitude de l'État libanais à exercer pleinement sa souveraineté sur l'ensemble de son territoire, en violation de la résolution 1701 ».
Insistant sur la nécessité d'inscrire ce désarmement « dans le cadre d'un processus politique géré par les Libanais », Ban Ki-moon « déplore que les activités du Comité de dialogue national soient en suspens depuis 2009 » et « appelle les dirigeants libanais à progresser vers l'adoption d'une stratégie nationale de défense qui permette de résoudre le problème des groupes armés et de parvenir à leur désarmement ». Cela est valable selon lui pour le Hezbollah, mais aussi pour les milices palestiniennes du Front populaire pour la libération de la Palestine-Commandant général et du Fatah-Intifada, dont « les bases, à cheval sur la frontière libano-syrienne, constituent aussi une menace pour la souveraineté du Liban ».
« Je demande une nouvelle fois au gouvernement libanais d'appliquer les décisions prises par le Comité de dialogue national concernant le démantèlement des bases militaires utilisées par ces groupes, et au gouvernement syrien de coopérer à ces efforts », ajoute-t-il, avant de soulever la question de la démarcation des frontières avec la Syrie, réclamée par la résolution 1701.
Déplorant l'absence de progrès et rappelant que « ce tracé est nécessaire pour permettre au Liban d'étendre son autorité à l'ensemble de son territoire et d'y exercer intégralement son autorité », il appelle le Liban et la Syrie à « prendre des mesures concrètes pour établir le tracé de leur frontière, conformément à la résolution 1701 et aux engagements qu'ils ont pris lors de réunions au sommet ».
« J'entends par ailleurs poursuivre mon action diplomatique en vue de régler la question de la zone des fermes de Chebaa », poursuit-il.
Dans son rapport, le Secrétaire général de l'ONU revient enfin sur l'évolution de la situation politique interne au Liban, marquée ces derniers mois par l'effondrement du gouvernement de coalition dirigé par Saad Hariri, après la démission de 11 ministres proches du Hezbollah mettant en cause la légitimité du Tribunal spécial pour le Liban chargé d'enquêter et de juger les auteurs du meurtre de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, en 2005.
Regrettant « que la paralysie qui a frappé le gouvernement libanais » ait « empêché de progresser dans la mise en œuvre de certaines des obligations majeures incombant au Liban en vertu de la résolution 1701 », le chef de l'ONU demande au nouveau gouvernement dirigé par Najib Mikati « de réaffirmer, dans sa déclaration ministérielle, son attachement à la mise en œuvre intégrale de la résolution 1701 » et « de prendre des mesures concrètes dans ce sens ».
Ban Ki-moon demande enfin aussi au Liban et à Israël « de prendre les mesures nécessaires pour parvenir à une solution à long terme régissant leurs relations ». « Les parties doivent mettre tout en œuvre pour remplir les obligations que leur imposent la résolution, de façon à pouvoir passer de l'arrêt des hostilités à un cessez-le-feu permanent », conclut-il.