31/01/2011
Pris de court par l'ampleur de la contestation en Égypte, Israël se donne pour priorité la sauvegarde de son accord de paix avec Le Caire. « La paix avec l'Égypte dure depuis plus de trois décennies et notre objectif est que cela continue. Nos efforts portent sur la préservation de la stabilité et de la sécurité dans la région », a déclaré hier le Premier ministre, Benjamin Netanyahu. Le Premier ministre a réitéré la consigne donnée à ses ministres de s'abstenir de tout commentaire public en raison de « la nécessité pour Israël de faire preuve de retenue et de responsabilité ». C'est la première fois que M. Netanyahu s'exprime en public sur la crise égyptienne dont l'ampleur avait été jusqu'à présent sous-estimée par Israël. Samedi, un haut responsable israélien avait fait part de son inquiétude « face au climat d'incertitude qui règne dans le pays (arabe) le plus influent du Proche-Orient ».
Le service du renseignement militaire israélien s'est retrouvé hier sous le feu des critiques pour n'avoir rien vu venir en Égypte. Interrogé mardi dernier par des membres des commissions parlementaires des Affaires étrangères et de la Défense sur la situation en Égypte, le chef du renseignement militaire, le général Aviv Kochavi, avait assuré qu'« il n'y a pas de danger sur la stabilité » du régime. « Le nouveau chef du renseignement militaire a échoué à prédire la révolte égyptienne », a déploré le quotidien de gauche Haaretz.
Le service du renseignement militaire israélien s'est retrouvé hier sous le feu des critiques pour n'avoir rien vu venir en Égypte. Interrogé mardi dernier par des membres des commissions parlementaires des Affaires étrangères et de la Défense sur la situation en Égypte, le chef du renseignement militaire, le général Aviv Kochavi, avait assuré qu'« il n'y a pas de danger sur la stabilité » du régime. « Le nouveau chef du renseignement militaire a échoué à prédire la révolte égyptienne », a déploré le quotidien de gauche Haaretz.
Le président de la commission des Affaires étrangères, l'ex-ministre de la Défense Shaul Mofaz, député du Kadima (opposition), a néanmoins défendu la prestation du général Kochavi, estimant qu'il était prématuré d'enterrer le régime Moubarak. Il a exprimé sa préoccupation devant le risque que les Frères musulmans ne parviennent finalement au pouvoir en Égypte. « Les Frères musulmans sont autant l'ennemi d'Israël que du régime (en place). S'ils prenaient le pouvoir, cela constituerait un changement dramatique dans toute la région avec le risque que l'instabilité ne s'étende à d'autres pays », a-t-il souligné, en référence notamment à la Jordanie et aux zones autonomes palestiniennes de Cisjordanie. Le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, est issu d'une branche des Frères musulmans.
Une analyse partagée par des experts israéliens : « L'hypothèse la plus crédible aujourd'hui est que le régime de Moubarak a une espérance de vie limitée et qu'un gouvernement de transition sera formé dans les prochains mois jusqu'à la tenue de nouvelles élections », a estimé l'ancien ambassadeur d'Israël en Égypte Eli Shaked. « Si les Frères musulmans emportent ces élections, il y aura évidemment une dégradation majeure des relations entre Israël et l'Égypte, et le traité de paix risque d'en faire les frais », a averti l'ex-diplomate.
L'Égypte est le premier pays arabe à avoir conclu, en 1979, un accord de paix avec Israël en échange du retrait (réalisé en 1982) de tous les territoires égyptiens conquis par l'armée israélienne durant la guerre des Six-Jours (juin 1967). Si cette paix a toujours été considérée comme « froide », se limitant à des relations diplomatiques sans se traduire par un rapprochement entre les deux peuples, elle a néanmoins résisté à deux guerres au Liban (1982 et 2006), deux intifadas des Palestiniens (1987 et 2000) et au blocage du processus de paix entre Israël et les Palestiniens.
Une analyse partagée par des experts israéliens : « L'hypothèse la plus crédible aujourd'hui est que le régime de Moubarak a une espérance de vie limitée et qu'un gouvernement de transition sera formé dans les prochains mois jusqu'à la tenue de nouvelles élections », a estimé l'ancien ambassadeur d'Israël en Égypte Eli Shaked. « Si les Frères musulmans emportent ces élections, il y aura évidemment une dégradation majeure des relations entre Israël et l'Égypte, et le traité de paix risque d'en faire les frais », a averti l'ex-diplomate.
L'Égypte est le premier pays arabe à avoir conclu, en 1979, un accord de paix avec Israël en échange du retrait (réalisé en 1982) de tous les territoires égyptiens conquis par l'armée israélienne durant la guerre des Six-Jours (juin 1967). Si cette paix a toujours été considérée comme « froide », se limitant à des relations diplomatiques sans se traduire par un rapprochement entre les deux peuples, elle a néanmoins résisté à deux guerres au Liban (1982 et 2006), deux intifadas des Palestiniens (1987 et 2000) et au blocage du processus de paix entre Israël et les Palestiniens.