[ 11/10/2010 - 23:35 ] |
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Gaza – CPI Dr. Mahmoud Al-Zahhar est membre du bureau politique du mouvement de la résistance islamique Hamas. A notre Centre Palestinien d’Information (CPI), il a accordé une interview exclusive dans laquelle il a dévoilé l’accord établi entre le mouvement du Hamas et celui du Fatah sur la plupart des questions sécuritaires, lors des pourparlers de réconciliation nationale. En ce qui concerne la constitution de la commission des élections, du comité juridique spécial aux élections et de la direction provisoire de l’OLP, constituée des factions palestiniennes, le Fatah l’a accepteé « selon la vision du Hamas, après une longue période de refus. Il reste les sujets de la sécurité. Ils seront discutés le mois prochain. » Et pour ce qui se passe contre les sympathisants du Hamas en Cisjordanie, Al-Zahhar dit : « Le peuple palestinien connaît ceux qui ne veulent pas la réconciliation, comme ces chefs d’appareils sécuritaires qui travaillent main dans la main avec les occupants israéliens. Ils savent que toute réconciliation ne serait pas dans leur intérêt. Le gouvernement de Fayyad aussi, dont la base est nulle, n’en veut pas. Ce gouvernement n’est pas basé sur des élections quelconques. Les Israéliens ne le veulent pas non plus. Les Américains se sont aussi mis quelquefois contre la réconciliation. Et pour la freiner, ils renforcent la persécution en Cisjordanie. » Le leader ajoute : « Tout cela ne sert en aucun cas Abou Mazen, parce que les mêmes moyens agressifs utilisés dans la bande de Gaza contre le Hamas n’avaient rien donné. Tout au contraire, ils ont influencé les élections, et la rue palestinienne a voté contre eux. » Il nous en donne son point de vue, dans l'interview ci-après, traduite de l'arabe et résumée par le soin du département français de notre Centre Palestinien d’Information (CPI). Optimisme, pessimisme CPI : Commençons notre interview par le dossier de la réconciliation. L’optimisme des déclarations du Hamas et du Fatah est-il réaliste ? Al-Zahhar : Parlons d’abord de ces sujets toujours suspendus. Tout d’abord, le Hamas veut toujours que la constitution de la commission des élections soit faite selon un accord préalable. Le Fatah voulait que seulement Abou Mazen (le président de l’autorité palestinienne de Ramallah) s’en occupe. Pareil pour le sujet concernant le comité juridique dédié aux élections. Le troisième sujet concerne la direction provisoire de l’OLP, constituée des factions palestiniennes. Le Hamas demande qu’elle ne soit pas désactivée. Il y a également eu quelques aspects du dossier de la sécurité. Maintenant, le Fatah a accepté les trois premiers points, selon la vision du Hamas, après une longue période de refus. Il reste les sujets de la sécurité. Ils seront discutés le mois prochain. Loin de tout optimisme ou pessimisme, si on finit ces dossiers, il sera facile d’aller au Caire pour signer la réconciliation. Les difficultés CPI : Il est rapporté de quelques responsables du mouvement du Hamas que le dossier de la sécurité serait le plus compliqué. Pourrait-il nous ramener à la case départ ? Al-Zahhar : Le dossier de la sécurité avait été mûrement discuté. Il n’en reste qu’une partie minime. Et dès qu’elle sera réglée, ce dossier arrêtera d’être un obstacle. Qui ne veut de la réconciliation ? CPI : On entend beaucoup parler de la réconciliation, au même moment où on voit la guerre médiatique entre les deux mouvements continuer. Continue aussi la campagne menée contre les sympathisants du mouvement du Hamas en Cisjordanie. Quelle en est l’explication ? Al-Zahhar : Le peuple palestinien connaît ceux qui ne veulent pas la réconciliation, comme ces chefs d’appareils sécuritaires qui travaillent main dans la main avec les occupants israéliens. Ils savent que toute réconciliation ne serait pas dans leur intérêt. Le gouvernement de Fayyad aussi, dont la base est nulle, n’en veut pas. Ce gouvernement n’est pas basé sur des élections quelconques. Les Israéliens ne le veulent pas non plus. Les Américains se sont aussi mis quelquefois contre la réconciliation. Et pour la freiner, ils renforcent la persécution en Cisjordanie. Tout cela ne sert en aucun cas Abou Mazen, parce que les mêmes moyens agressifs utilisés dans la bande de Gaza contre le Hamas n’avaient rien donné. Tout au contraire, ils ont influencé les élections, et la rue palestinienne a voté contre eux. Les négociations en échec CPI : Il est bien clair que les négociations sont dans une impasse. L’équipe d’Oslo ne sait que faire. Où va-t-on ? Al-Zahhar : Personne ne veut parler d’une impasse, surtout pas les Américains. C’est pourquoi les rencontres se multiplient. On parle d’une rencontre entre Abou Mazen et Netanyahu à Paris, dans quelques jours. Les Américains travaillent afin que les rencontres continuent jusqu’à la date des élections partielles du Congres. Probablement, il y aura des pressions sur les Israéliens pour qu’ils gèlent la colonisation pour quelques semaines seulement, pour soulager un peu Abou Mazen. Il y aura beaucoup de possibilités dont l’annonce de l’impasse, mais cette dernière reste peu probable. Opérations tactiques ? CPI : Vous avez dit un jour qu’Abou Ammar (Yasser Arafat, l’ancien président de l’autorité palestinienne) avait demandé du Hamas de mener des opérations dans la région de Ramallah. Abou Mazen pourrait-il arriver à ce stade, dans sa relation avec le mouvement ? Al-Zahhar : Il est vrai qu’Abou Ammar l’avait fait, non pour soutenir la résistance, mais pour des raisons tactiques. Je me rappelle qu’un jour, nous étions dans une conférence populaire, moi, Hani Abou Al-Hassan, Abou Ali Chahin et Abdallah Al-Hourani, dans la salle du cheikh Awwad de l’université d’Al-Azhar (au Caire). Et ce jour-là, les gens ont appelé le mouvement du Hamas à mener des opérations contre l’occupation israélienne. Abou Ammar avait voulu pratiquer des pressions sur le Hamas, et cela n’est un secret pour personne. Abou Mazen n’a cependant pas la même capacité et la même audace. Il ne pourra pas se sacrifier pour une affaire comme celle-ci. Quand j’ai parlé de ce sujet, je voulais que les gens sachent que la résistance avait été utilisée pour des causes tactiques. Nous ne voulons pas que la réconciliation et la résistance soient utilisées pour améliorer les conditions des négociations. La résistance doit être pratiquée à partir de convictions stratégiques. Une nouvelle guerre contre Gaza ? CPI : Loin de tout langage analytique, y aura-t-il, dans cette impasse politique actuelle, une nouvelle guerre contre Gaza ? Al-Zahhar : Celui qui passe en revue l’histoire de l’Etat d’occupation remarquera qu’il tente d’imposer une nouvelle donne politique, lorsqu’il échoue à imposer par des sanctions et le blocus, par la guerre. L’histoire des occupants israéliens montre combien de fois ils ont tenté de déclencher des guerres, non seulement dans la région, mais partout dans le monde. Allah (le Tout Puissant) dit dans Son Livre : « Chaque fois qu’ils allument le feu d’une guerre, Allah l’éteint ». L’histoire nous montre que beaucoup de guerres dans le monde ont été lancées par des Sionistes, afin de changer des donnes économiques, sociales et politiques. Ainsi, une guerre est très possible. Les guerres précédentes, à partir de celle de 1948 jusqu’à la dernière guerre de Gaza en passant par la guerre du Liban, le montrent bien. Cela ne relèvera pas d’une intelligence particulière de prévoir une nouvelle guerre contre Gaza ou ailleurs, surtout dans cette atmosphère de guerre dans laquelle vit la région. Le soldat Shalit CPI : Les différents médias nous font comprendre que le dossier de Shalit bouge. Y a-t-il du nouveau ? Al-Zahhar : Rien de neuf. Ces nouvelles ne sont que des tentatives israéliennes visant à faire taire la famille de Shalit et ceux qui pratiquent des pressions, pour gagner du temps. La nouvelle guerre CPI : Les chefs de l’occupation israélienne disent qu’une nouvelle guerre contre la bande de Gaza serait dure. La résistance y est-elle prête ? Al-Zahhar : Le peuple palestinien de la bande de Gaza, ou ailleurs, a trois fois rien pour faire face à l’ennemi israélien, sinon s’autodéfendre, faire un maximum de pertes dans les rangs des Israéliens, briser leur arrogance, mettre en échec leurs plans et leurs objectifs. |