A l’heure du round deux des négociations directes palestino-israéliennes, disons les tentatives de négociations sous l’égide américaine, une certaine absence de l’Europe est constatée, voire critiquée, dans les milieux européens. Certes, il est presque reconnu que c’est Washington qui a reçu le mandat de tenter de mener à bien ce règlement d’une des questions les plus dangereuses. Mais quand même un appui de l’UE (Union Européenne), avec tout ce que représente cette partie du monde, est toute aussi nécessaire. A cet égard, l’absence de la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, le 2 septembre au début des négociations de paix à Washington a fait l’objet de critiques persistantes en Europe, en France notamment. Les arguments d’Ashton se rapportent à cette idée de refuser d’être un sous-fifre par rapport à l’Amérique. Elle a dit : « Ce jour-là, j’ai choisi de ne pas être au deuxième rang sur la pelouse de la Maison Blanche et d’être au cœur de nos discussions avec la Chine », qui représente « des occasions importantes et significatives ». Et elle a réfuté l’idée selon laquelle l’UE serait « isolée sur les efforts de paix au Proche-Orient ».
La chef de la diplomatie européenne avait été invitée à se rendre à Washington pour la reprise des pourparlers entre Israéliens et Palestiniens, mais avait préféré aller à Pékin pour parler avec les responsables chinois de partenariat. Sujet important il est vrai, mais qui n’exige sans doute pas la même urgence.
Cette absence lui a déjà valu, fin août, les critiques du ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, puis cette semaine des conservateurs du Parlement européen, principal groupe politique au Parlement. Le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères a ajouté sa voix vendredi à Bruxelles. « J’ai beaucoup de respect pour Tony Blair, mais M. Blair n’est pas le représentant de l’UE à Washington », a-t-il dit en allusion au fait que c’est Blair qui s’est trouvé à Washington.
« Je n’ai pas à faire l’agenda de Mme Ashton, mais je pense que l’UE (...) doit être un acteur très fort et là je suis tout à fait sur la ligne de mon ami Kouchner, on doit montrer que ce ne sont pas seulement les Américains qui vont trouver les solutions adéquates », a ajouté le ministre. Vu du côté arabe, il est certain que l’UE devrait être plus présente dans le processus de paix, une manière aussi de préserver ses propres intérêts.