lundi 6 septembre 2010

La Banque mondiale occulte-t-elle les mauvais chiffres de « croissance » économique en Cisjordanie ?

dimanche 5 septembre 2010 - 06h:43
Ali Abunimah
Selon un communiqué de presse de la Banque mondiale en date du 31 août :
L’Autorité palestinienne a obtenu des résultats solides ces dernières années, mais la reprise de la croissance reste tributaire de l’aide des bailleurs de fonds.
-  pendant le premier semestre 2010, la croissance réelle a été de 7 % ;
-  en Cisjordanie, le chômage a reculé, s’établissant à 18 % pendant le quatrième trimestre 2009 contre 20 % pendant le même trimestre en 2008 ;
-  le chômage a également diminué à Gaza, passant de 45 % pendant le quatrième trimestre 2008 à 39 % pendant le même trimestre en 2009 ;
-  l’Autorité palestinienne a regroupé ses programmes de transferts monétaires en un seul programme, l’un des plus avancés de la région, ce qui a sensiblement accru l’efficacité du dispositif de sécurité sociale de l’Autorité ;
-  l’Autorité palestinienne a amélioré ses mécanismes de budgétisation, renforcé l’exécution de son budget et développé sa capacité à établir des rapports financiers ; elle cherche à mieux maîtriser ses dépenses en contrôlant davantage leur engagement.
Il est à noter que le communiqué de presse ne ventile pas la croissance entre la Cisjordanie et la Bande de Gaza. Nous avons apparemment un chiffre de croissance générale de 7 %.
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L’occupation reste le problème de fond de l’économie palestinienne. Ici le checkpoint de Qalandia.
En juin, une sources très bien informée, qui s’est révélée depuis correcte à d’autres occasions, me disait :
Les chiffres de la Banque mondiale qui doivent être publiés dans les semaines à venir montreront probablement que la croissance économique dans la Bande de Gaza pendant le premier trimestre de 2010 a dépassé celle de la Cisjordanie. Alors que pratiquement toute la croissance économique en Cisjordanie résulte de l’aide étrangère, la plus grosse partie de la croissance à Gaza est attribuable à une « économie parallèle » qui a vu le jour grâce aux tunnels et qui a même créé une petite classe de nouveaux riches à Gaza.
À l’époque , cette source me disait que nous verrions probablement la Banque mondiale et l’AP insister sur le chiffre de croissance générale sans s’attarder sur les chiffres décevants de la Cisjordanie - où un effort d’assistance énorme, motivé par des considérations politiques, a eu pour but de consolider le régime de collaboration de Mahmoud Abbas soutenu par Israël ainsi que le « premier ministre » illégalement nommé, Salam Fayyad.
Se pourrait-il que c’est ce qui se passe maintenant ? La Banque mondiale a peut-être fourni une ventilation entre la Cisjordanie et Gaza dans un autre document ? (Je n’ai pas eu le temps de faire une recherche approfondie, mais un survol rapide n’a rien donné). Ce qui à mon avis est significatif est l’absence de ventilation dans le communiqué de presse. On peut présumer sans risque d’erreur que si la performance avait été magnifique en Cisjordanie, la Banque mondiale l’aurait soulignée.
Toute la narration de la construction de l’État « fayyadiste » dépend de l’impression d’une économie cisjordannienne prospère. On prétend par exemple qu’il y a un « boom immobilier » à Ramallah ce qui, comme je l’ai expliqué, ne nous dit rien au sujet du véritable état de l’économie cisjordanienne.
En fait, une étude récente de Save the Children a conclu qu’en dehors de la bulle de Ramallah, la pauvreté dans la plus grande partie de la Cisjordanie est encore pire qu’à Gaza. Mon récent article publié op-ed par le Los Angeles times illustre ce phénomène et discrédite encore d’autres mythes « fayyadistes ».
(JPG)
31 août 2010 - Cet article peut être consulté ici :
http://aliabunimah.posterous.com/is...
Traduction : Anne-Marie Goossens
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