dimanche 15 août 2010

Premier vendredi du Ramadan : Les 5 minutes qui sont devenues 5 secondes

Bethléem - 14-08-2010

Par Mazin Qumsiyeh > mazin@qumsiyeh.org  
Pour le premier vendredi du Ramadan, des milliers de Palestiniens ont tenté d'atteindre Haram Al-Sharif à Jérusalem afin de prier dans la mosquée Al-Aqsa. Mais seuls certains hommes de plus de 50 ans et des femmes de plus de 45 ans ont été autorisés à franchir les points de contrôle dans le mur de l'Apartheid. Certains de ceux qui sont restés ont participé à des manifestations.
La manifestation d’Al-Walaja a été particulièrement exaltante et s’est confrontée aux forces du système d'apartheid. Le mur d'Apartheid qui est construit ici entoure Al-Walaja de tous les côtés.
Nous avons marché de la mosquée à l'entrée du village et le long de la route principale. Ici, le côté du Mur qui donne sur le village d'Al-Walaja est construit en béton alors le côté qui donne sur la colonie illégale d’Har Gilo est décoré avec de la pierre de Jérusalem.
Alors que nous nous arrêtions, comme prévu, à l'entrée du village, plusieurs véhicules militaires et véhicules de police ainsi que des dizaines de guerriers de l’Apartheid lourdement armés s’apprêtaient à nous attaquer. Ali a chanté en arabe, j’ai parlé en anglais, puis Ali a parlé en hébreu
Nous nous sommes adressés aux manifestants et aux soldats en leur disant qu’il s’agissait d’une manifestation pacifique contre la confiscation des terres. Nous avons expliqué que ce village a perdu 80% de ses terres en 1948 et qu’il est maintenant sur le point de perdre le reste.
Les soldats sont venus et nous ont donné cinq minutes pour nous disperser, mais ils ont commencé à nous attaquer dans les cinq secondes avec des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes.
Ils ont arrêté Ali Al-Aaraj et puis ils ont couru dans la maison voisine où ils ont arrêté son cousin (Ma’moun qui ne participait pas à la manifestation). Certains colons racistes ont sorti un drapeau israélien et l’on agité tout en applaudissant les troupes qui nous attaquaient.