Israël a rejeté hier par avance toute condition que pourrait poser le quartette pour relancer des négociations directes avec les Palestiniens, notamment sous forme d'un gel de la colonisation en Cisjordanie. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a plaidé pour la reprise de ces négociations « sans conditions préalables », lors d'une visite officielle à Athènes. Si elles devaient s'ouvrir, « que ce soit au Caire, à Washington ou ailleurs, nous irons là où il faut pour donner sang et chair » au processus de paix, a ajouté M. Netanyahu. Il s'exprimait à l'issue d'une rencontre avec son homologue grec, Georges Papandréou, lors de la première visite à Athènes d'un chef de gouvernement israélien. Ces déclarations ont été faites avant la publication d'un communiqué que le quartette pour le Proche-Orient (États-Unis, Russie, l'Union européenne et l'ONU) doit publier pour convaincre le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, de reprendre les discussions directes gelées depuis un an et demi. Les Palestiniens ont aussitôt dénoncé l'attitude israélienne. « L'annonce du gouvernement israélien qu'il rejette d'avance un communiqué du quartette avant même qu'il soit publié démontre qu'il rejette un processus de paix sérieux », a affirmé à l'AFP Saëb Erakat, le chef négociateur palestinien.
Dans ce communiqué, le quartette devrait, selon les médias, appeler Israël à prolonger la période de 10 mois de gel partiel de la colonisation en Cisjordanie qui doit expirer le 26 septembre, tout en fixant une limite de temps, d'un à deux ans, pour parvenir à un accord sur la création d'un État palestinien à la suite d'un retrait israélien aux frontières de 1967.
Dans ce communiqué, le quartette devrait, selon les médias, appeler Israël à prolonger la période de 10 mois de gel partiel de la colonisation en Cisjordanie qui doit expirer le 26 septembre, tout en fixant une limite de temps, d'un à deux ans, pour parvenir à un accord sur la création d'un État palestinien à la suite d'un retrait israélien aux frontières de 1967.
« La déclaration du quartette est une perche tendue aux Palestiniens pour reprendre les négociations sans perdre la face, mais elle n'engage pas Israël », ont affirmé des ministres cités par les médias. À plusieurs reprises, M. Netanyahu a rejeté toute prolongation du gel partiel de la colonisation en Cisjordanie et affirmé que la construction de logements dans les implantations où vivent quelque 300 000 Israéliens allait reprendre fin septembre. Le Premier ministre s'oppose également à un retrait total de Cisjordanie, notamment de la vallée du Jourdain, à un démantèlement des grands blocs d'implantations, où vivent la majorité des colons, ou des concessions sur Jérusalem-Est annexé par Israël. M. Netanyahu estime également qu'aucune limite de temps ne peut être fixée d'avance pour que ces discussions aboutissent. Selon la radio publique, Israël n'acceptera pas l'appel du quartette à reprendre les négociations directes et attendra une invitation lancée par les États-Unis dans des termes « plus équilibrés ». Le coup d'envoi de ces discussions directes pourrait avoir lieu la semaine prochaine à Washington ou en Égypte, a ajouté la radio.
Les Palestiniens ont de leur côté fait état de « progrès » pour une relance des pourparlers directs avec Israël proposés par le quartette, a indiqué un porte-parole palestinien, à l'issue d'une réunion dimanche à Ramallah en Cisjordanie avec David Hale, adjoint de l'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell.