Mohammed Larbi
A quoi bon chercher à réécrire l’histoire si la tentative est vouée à l’échec ? C’est certainement la question que les Palestiniens sont en train de se poser, eux qui sont invités au besoin avec quelques pressions, à revenir à la table des négociations avec Israël, alors même que ce dernier n’a laissé aucun espoir à la moindre tractation.
La démarche en question se rappelle-t-on, c’était en 1993 quand Israéliens et Palestiniens avaient, pour la première fois, mené des négociations directes qui ont abouti aux accords d’Oslo.
Ce qui avait alors suscité un immense espoir de paix dans la région. Mais en fin de compte, c’était une aussi grande supercherie puisque les Israéliens ont renié leur engagement et détruit les clauses de cet accord les unes après les autres, reprenant même leur discours belliqueux, faisant dire aux analystes qu’Israël voulait la paix et les territoires.
Rappelons à ce sujet que le processus de paix en question était basé sur l’échange de la paix contre les territoires. Mais depuis cette date, il y a, dira-t-on, une meilleure connaissance des Israéliens. Rien, absolument rien ne distingue un homme politique israélien d’un autre quand il s’agit des Palestiniens.
C’est la seule leçon de ce processus qui a eu aussi pour conséquence de renforcer le sentiment de désespoir des Palestiniens. Comment dans ces conditions effacer l’échec, et rendre justice aux Palestiniens ? Certains ne craignent pas de parler de changement. Depuis janvier 2009, les Américains considèrent que la persistance du conflit du Proche-Orient met en danger leurs propres intérêts, et d’ailleurs, le président Barack Obama n’a pas attendu son investiture pour prendre en charge ce dossier.
Et son vice-président Joe Biden a été jusqu’à dire aux dirigeant de l’AIPAC, le lobby pro-israélien, de se préparer à entendre un autre discours. Barack Obama a même réussi à obtenir l’unanimité internationale autour de son initiative.
Comment alors faire traduire dans les faits un tel discours ? Une question à laquelle les Palestiniens sont particulièrement attentifs.
Ils disent pour cela attendre une invitation formelle du Quartette, ce fameux forum international qui leur avait déjà promis un Etat indépendant en 2005.
Plus question de feuille de route vidée de toute substance par la poursuite de la colonisation israélienne, alors même qu’elle en avait fait l’élément essentiel au chapitre des « mesures de confiance ».
Que comportera une éventuelle invitation du Quartette, lui qui avait demandé à Israël d’arrêter sa politique de colonisation, et demandé aux deux parties d’engager des négociations directes en vue d’un accord de paix dans les vingt-quatre mois.
Là aussi, remarquera-t-on, il y a un timing, mais point de promesse. L’on dira alors que les négociations sont faites pour apporter toutes les explications, l’essentiel serait donc d’y aller, et sur ce chapitre, les Palestiniens font preuve de perspicacité.
Ils refusent de renoncer à leurs droits nationaux, allant jusqu’à explorer d’autres pistes, comme la solution à un Etat.
Un autre moment de vérité semble approcher.