Par Rami Munir Almeghari
Dans le quartier d’Ezbet Abed Rabbo, au nord-est du camp de réfugiés de Jabalia, dans la Bande de Gaza, Masoud Al-Zin, le propriétaire d'un terrain agricole de 8000 mètres carré, a commencé à observer d'étranges symptômes sur les feuilles de ses cultures. Ces nouveaux symptômes se sont répandus sur presque toutes les plantations de la ferme, y compris sur les agrumes et les fleurs, les principales cultures d’Al-Zin.
Terres agricoles à Gaza après les bombardements et le passage des bulldozers israéliens pendant la guerre de 2008-2009
Al-Zin s’est installé en 1993, et est considéré comme le plus gros fournisseur de plantes du territoire agricole côtier. Mais son exploitation a été exposée aux bombardements pendant la guerre israélienne contre Gaza pendant l'hiver 2008-2009, qui ont dévasté près de la moitié des terres fertiles de la ferme.
Fermes brûlées
"Pendant la dernière guerre israélienne, les chars israéliens ont rasé au bulldozer toutes mes terres agricoles, en détruisant toutes mes plantes et mes serres. J'avais dû labourer la terre sur 40 cm de profondeur afin de débarrasser la terre de certaines substances étranges que je n'avais jamais vues auparavant", déclare Al-Zin à IslamOnline.net (IOL) alors qu’il tient dans la main des feuilles de citron abîmées.
Actuellement, seul un quart des terres agricoles Al-Zin est cultivable, où il plante des agrumes sous serre. Parmi les choses remarquées par Al-Zin dans sa ferme, ce sont des zones qui prennent feu spontanément alors qu'il les entretient.
"Juste après la guerre, nous avons utilisé des bulldozers pour préparer la terre. Alors que les bulldozers se déplaçaient, des masses de feu apparaissaient sur notre chemin. C’était apparemment le phosphore blanc qui avait été tiré par l'armée israélienne."
Al-Zin a montré à IOL certains des effets causés sur ses terres.
"En ce qui concerne les arbres, nous avons observé de nombreuses brûlures sur les feuilles, parfois, les feuilles sont sèches, et d'autres tombent. Tout d'abord, un arbre se dessèche, puis sa couleur devient brune."
De toute évidence, les terres agricoles d’Al-Zin ne sont pas les seules à avoir été exposées à ces substances, puisque le Ministère palestinien de l'Agriculture à Gaza a déclaré qu’au moins 16.000 kilomètres carrés de terres fertiles ont été endommagées par la guerre et ont besoin d’être entretenues. Le ministère affirme que le phosphore blanc et les eaux usées ont causé les dégâts.
Des milliers de têtes de bétail, en particulier des moutons, sont morts à cause de la contamination des sols par le phosphore blanc et autres substances utilisées par l'armée israélienne contre Gaza, selon des rapports internationaux, y compris le rapport Goldstone de l'ONU qui déclare Israël coupable de crimes de guerre contre la population de Gaza.
Le phosphore blanc est fortement condamné par les groupes des droits de l’homme pour les préjudices qu'il cause aux civils.
"Il y a beaucoup d'éléments de preuve sur de nombreux lieux de destruction : de nouveaux symptômes sur les arbres et la mort des troupeaux, en particulier des moutons", a déclaré Nezar Al-Wehaidi, un expert en environnement du ministère, à IOL. "Nous avons coordonné l'analyse du sol de Gaza avec des amis internationaux. Nous avons trouvé que, par exemple, les substances d’aluminium ont augmenté de 200 ou 300 pour cent."
Pas de tests disponibles
"Nous avons observé une infiltration rapide des eaux usées dans les eaux souterraines. Une telle infiltration des eaux usées des stations d'épuration dévastées, ainsi qu’une augmentation de la salinité des sols en raison de la dissémination d'eau de mer dans les eaux souterraines, rendent très difficile notre contrôle de la situation", a t-il affirmé.
Al-Wehaidi a ajouté que l'eau de Gaza n'était pas sans danger pour l'homme, en citant un récent rapport publié par Amnesty International, qui a révélé que plus de 90% des eaux souterraines de Gaza ne pouvaient pas être utilisées pour l'irrigation ou pour consommation humaine.
Cette incapacité à faire plus de tests dans le sol et les terrains agricoles de la bande de Gaza a été attribuée en partie au manque de laboratoires. Pendant la guerre, l'Université islamique de Gaza a été bombardée.
Le Professeur Raed Al-Khaldi de l'Université Islamique de Gaza estime que l’absence de tels laboratoires a également contribué à leur incapacité à surveiller la scène environnementale dans l’ensemble de la Bande de Gaza. Il a souligné que la bande de Gaza avait besoin de plus d'équipements et d'installations pour tester correctement de nombreux aspects de son environnement.
Parmi les difficultés rencontrées pour l'analyse de l'environnement dans la bande de Gaza, il y a la restriction à la circulation imposée par Israël à la région.
"S’il vous plait, permettez-moi de vous citer un exemple. Au cours de ces 4 ou 5 dernières années, le ministère de la Santé a obtenu des équipements pour tester les pesticides, et pourtant, en raison des restrictions israéliennes à la circulation, le ministère a été incapable de faire venir un expert de l'étranger pour faire fonctionner ces équipements", a expliqué Al-Khalidi.
Une équipe de scientifiques et médecins italiens ont pu effectuer des tests dans le sol de Gaza et ont récemment publié leurs résultats. Le Comité Newweapons a découvert une forte concentration de substances toxiques provenant des bombardements israéliens de 2006 et de 2009. Le rapport indique qu’une intervention immédiate est nécessaire pour limiter les effets de la contamination sur les personnes, le bétail et les cultures.
L'agriculture dans la bande de Gaza est une des principales sources de revenu et de nourriture pour les 1,5 millions d’habitants de la Bande de Gaza.
Le ministère de l'Agriculture estime que plus de 8000 agriculteurs dans le territoire côtier ont été touchés par la guerre israélienne. Il indique également que les pertes financières dues à la contamination des sols sont estimés à plus d'un demi milliard de dollars américains.
Terres agricoles à Gaza après les bombardements et le passage des bulldozers israéliens pendant la guerre de 2008-2009
Al-Zin s’est installé en 1993, et est considéré comme le plus gros fournisseur de plantes du territoire agricole côtier. Mais son exploitation a été exposée aux bombardements pendant la guerre israélienne contre Gaza pendant l'hiver 2008-2009, qui ont dévasté près de la moitié des terres fertiles de la ferme.
Fermes brûlées
"Pendant la dernière guerre israélienne, les chars israéliens ont rasé au bulldozer toutes mes terres agricoles, en détruisant toutes mes plantes et mes serres. J'avais dû labourer la terre sur 40 cm de profondeur afin de débarrasser la terre de certaines substances étranges que je n'avais jamais vues auparavant", déclare Al-Zin à IslamOnline.net (IOL) alors qu’il tient dans la main des feuilles de citron abîmées.
Actuellement, seul un quart des terres agricoles Al-Zin est cultivable, où il plante des agrumes sous serre. Parmi les choses remarquées par Al-Zin dans sa ferme, ce sont des zones qui prennent feu spontanément alors qu'il les entretient.
"Juste après la guerre, nous avons utilisé des bulldozers pour préparer la terre. Alors que les bulldozers se déplaçaient, des masses de feu apparaissaient sur notre chemin. C’était apparemment le phosphore blanc qui avait été tiré par l'armée israélienne."
Al-Zin a montré à IOL certains des effets causés sur ses terres.
"En ce qui concerne les arbres, nous avons observé de nombreuses brûlures sur les feuilles, parfois, les feuilles sont sèches, et d'autres tombent. Tout d'abord, un arbre se dessèche, puis sa couleur devient brune."
De toute évidence, les terres agricoles d’Al-Zin ne sont pas les seules à avoir été exposées à ces substances, puisque le Ministère palestinien de l'Agriculture à Gaza a déclaré qu’au moins 16.000 kilomètres carrés de terres fertiles ont été endommagées par la guerre et ont besoin d’être entretenues. Le ministère affirme que le phosphore blanc et les eaux usées ont causé les dégâts.
Des milliers de têtes de bétail, en particulier des moutons, sont morts à cause de la contamination des sols par le phosphore blanc et autres substances utilisées par l'armée israélienne contre Gaza, selon des rapports internationaux, y compris le rapport Goldstone de l'ONU qui déclare Israël coupable de crimes de guerre contre la population de Gaza.
Le phosphore blanc est fortement condamné par les groupes des droits de l’homme pour les préjudices qu'il cause aux civils.
"Il y a beaucoup d'éléments de preuve sur de nombreux lieux de destruction : de nouveaux symptômes sur les arbres et la mort des troupeaux, en particulier des moutons", a déclaré Nezar Al-Wehaidi, un expert en environnement du ministère, à IOL. "Nous avons coordonné l'analyse du sol de Gaza avec des amis internationaux. Nous avons trouvé que, par exemple, les substances d’aluminium ont augmenté de 200 ou 300 pour cent."
Pas de tests disponibles
"Nous avons observé une infiltration rapide des eaux usées dans les eaux souterraines. Une telle infiltration des eaux usées des stations d'épuration dévastées, ainsi qu’une augmentation de la salinité des sols en raison de la dissémination d'eau de mer dans les eaux souterraines, rendent très difficile notre contrôle de la situation", a t-il affirmé.
Al-Wehaidi a ajouté que l'eau de Gaza n'était pas sans danger pour l'homme, en citant un récent rapport publié par Amnesty International, qui a révélé que plus de 90% des eaux souterraines de Gaza ne pouvaient pas être utilisées pour l'irrigation ou pour consommation humaine.
Cette incapacité à faire plus de tests dans le sol et les terrains agricoles de la bande de Gaza a été attribuée en partie au manque de laboratoires. Pendant la guerre, l'Université islamique de Gaza a été bombardée.
Le Professeur Raed Al-Khaldi de l'Université Islamique de Gaza estime que l’absence de tels laboratoires a également contribué à leur incapacité à surveiller la scène environnementale dans l’ensemble de la Bande de Gaza. Il a souligné que la bande de Gaza avait besoin de plus d'équipements et d'installations pour tester correctement de nombreux aspects de son environnement.
Parmi les difficultés rencontrées pour l'analyse de l'environnement dans la bande de Gaza, il y a la restriction à la circulation imposée par Israël à la région.
"S’il vous plait, permettez-moi de vous citer un exemple. Au cours de ces 4 ou 5 dernières années, le ministère de la Santé a obtenu des équipements pour tester les pesticides, et pourtant, en raison des restrictions israéliennes à la circulation, le ministère a été incapable de faire venir un expert de l'étranger pour faire fonctionner ces équipements", a expliqué Al-Khalidi.
Une équipe de scientifiques et médecins italiens ont pu effectuer des tests dans le sol de Gaza et ont récemment publié leurs résultats. Le Comité Newweapons a découvert une forte concentration de substances toxiques provenant des bombardements israéliens de 2006 et de 2009. Le rapport indique qu’une intervention immédiate est nécessaire pour limiter les effets de la contamination sur les personnes, le bétail et les cultures.
L'agriculture dans la bande de Gaza est une des principales sources de revenu et de nourriture pour les 1,5 millions d’habitants de la Bande de Gaza.
Le ministère de l'Agriculture estime que plus de 8000 agriculteurs dans le territoire côtier ont été touchés par la guerre israélienne. Il indique également que les pertes financières dues à la contamination des sols sont estimés à plus d'un demi milliard de dollars américains.