AFP+ Le Quotidien d’Oran
Un bateau d’aide humanitaire, avec à bord des militantes pro-palestiniennes déterminées à briser par la mer le blocus israélien de la bande de Gaza, quittera dimanche le Liban pour Chypre
Le Liban refuse de céder aux menaces d’Israël d’intercepter un bateau d’aide humanitaire, avec à bord des militantes pro-palestiniennes, qui s’apprête à quitter dimanche le Liban pour Chypre, a indiqué vendredi le ministre libanais des Transports.
« Nous ne tenons pas compte des désirs et des demandes de Barak (Ehud Barak, ministre israélien de la Défense) et tout ce qu’il dit nous importe peu », a déclaré Ghazi Aridi au téléphone à l’AFP. « Nous continuons à exercer notre souveraineté sur notre sol et à prendre les décisions que nous jugeons appropriées », a dit le ministre
Un bateau d’aide humanitaire, avec à bord des militantes pro-palestiniennes déterminées à briser par la mer le blocus israélien de la bande de Gaza, quittera dimanche le Liban pour Chypre, a annoncé jeudi l’organisatrice de l’expédition.
Mais le ministre libanais a précisé, que les autorités chypriotes n’avaient pas encore accordé au bateau l’autorisation d’accoster à Chypre ni de passer par les eaux territoriales de ce pays pour se rendre à Gaza.
Interdiction de Chypre
Le gouvernement chypriote a rappelé vendredi dans un communiqué que l’interdiction de se rendre à l’enclave palestinienne à partir des ports chypriotes était toujours en vigueur. [1]
Fin juillet, Ehud Barak avait prévenu que son pays intercepterait tout navire faisant partie d’une flottille qui partirait du Liban pour se diriger vers la bande de Gaza, affirmant considérer qu’empêcher le départ d’une telle flottille relevait de la responsabilité du gouvernement libanais.
L’ambassadrice d’Israël à l’ONU a averti vendredi qu’Israël se réserve le droit d’utiliser « tous les moyens nécessaires » pour empêcher ce bateau d’entrer à Gaza.
« Le "Mariam" partira pour Chypre dimanche à 22h00 locales (19h00 GMT) du port de Tripoli » (nord), a indiqué jeudi à la presse Samar el-Hajj, organisatrice de l’expédition Israël et le Liban étant techniquement en état de guerre, aucune liaison maritime n’est possible entre les deux pays.
« Mais nous insistons : nous n’avons pas d’armes et nous irons à Gaza », a-t-elle ajouté. Un assaut mené le 31 mai par l’armée israélienne contre une flottille humanitaire internationale qui faisait route vers Gaza avait coûté la vie à neuf passagers turcs.
Chypre n’avait pas autorisé les bateaux de cette flottille à appareiller à partir de ses ports, la contraignant à rester au large de l’île avant de se diriger vers Gaza.
Relayé par Libération
Par ailleurs et dans une démarche différente [2], Un bateau algérien pour Ghaza va prendre la mer vers l’Egypte
C’est un véritable forcing contre le blocus intolérable imposé par l’occupation israélienne contre la bande de Ghaza que mènent actuellement la communauté et des ONG arabes et internationales. Le mois de Ramadhan a encore ravivé cette volonté de la communauté internationale de briser encore plus un embargo inhumain, certes dénoncé du bout des lèvres par les instances internationales, notamment l’ONU et son Conseil de sécurité. C’est dans le sillage des efforts de la communauté internationale, arabe en particulier qu’il faut placer l’aide multiforme, constante et permanente de l’Algérie au peuple palestinien, et dans les circonstances actuelles à la population de la bande de Ghaza.
Ainsi, l’Algérie continue de soutenir ces efforts et d’y participer activement à cet élan international pour briser le blocus israélien. Un bateau algérien chargé d’aides humanitaires au profit de la population de la bande de Ghaza est parti jeudi vers le port égyptien d’El-Arich d’où l’aide humanitaire devrait transiter pour être acheminée par camions vers le terminal de Rafah, point d’entrée à Ghaza à partir de l’Egypte. Cette aide humanitaire algérienne a été organisée par l’association des Oulémas algériens et de personnalités nationales avec le concours de citoyens de différentes wilayas du pays, des hommes d’affaires et des associations de la société civile dans le cadre de la solidarité avec le peuple palestinien, selon un des organisateurs. Près de 60 conteneurs chargés de produits alimentaires de base, d’articles scolaires, de matériel médical dont une clinique pluridisciplinaire, des appareils d’hémodialyse et des scanners seront acheminés vers Ghaza.
L’aide humanitaire algérienne, actuellement en mer vers le port égyptien d’El-Arish, sera suivie prochainement par une autre aide humanitaire qui devrait cibler cette fois-ci le secteur de l’éducation, avec des fournitures scolaires et du matériel pédagogique. Début août, une délégation parlementaire algérienne avait pris part au premier convoi humanitaire du Parlement arabe à destination de Ghaza. Le convoi est parti à partir du Caire. La délégation parlementaire algérienne a été représentée par le député Abdelkader Semmari, membre de la commission des affaires étrangères et politiques et de la sécurité nationale du Parlement arabe, également président de la commission de gestion des convois humanitaires à destination de Ghaza, et le député Madani Baradai, membre du Parlement arabe. Ce convoi d’aide humanitaire avait pour objectif d’approvisionner les habitants de Ghaza pour le mois de Ramadhan. Par ailleurs, une délégation algérienne composée d’élus et militants du MSP, ainsi que des journalistes et des représentants d’associations, avait pris part à la flottille de la paix qui avait été attaquée par l’armée israélienne. Il s’agissait de cinq bateaux chargés d’aide pour Ghaza, partis de Chypre le 30 mai dernier. Mais, les 10.000 tonnes d’aide, de maisons préfabriquées et d’équipements médicaux destinés à la population de Ghaza, isolée du monde extérieur depuis maintenant trois ans, ne sont jamais parvenus en totalité à leurs destinataires.
Israël avait attaqué cette flottille de la paix et tué au moins 10 de ses membres lors d’un arraisonnement digne d’une opération terroriste. Mais, les intimidations de l’armée israélienne n’ont pas entamé la volonté des pays arabes et des ONG à maintenir permanent un pont maritime pour acheminer vivres, matériel sanitaire, médicaments et matériaux divers à la population de Ghaza. Début août, un convoi humanitaire libyen a été envoyé vers la bande de Ghaza via le port égyptien d’El-Arich. D’autres convois humanitaires sont, par ailleurs, annoncés pour les prochaines semaines.
Yazid Alilat, publié par le Quotidien d’Oran
Synthèse et (ajout de) notes : CL, Afps