Des responsables palestiniens ont fait état hier de progrès quant au lancement de pourparlers directs avec Israël lors de la visite à Ramallah, en Cisjordanie, de l'émissaire spécial américain George Mitchell. Ils ont cependant indiqué qu'ils maintenaient les demandes qu'ils formulent depuis des mois, à savoir un gel de la colonisation juive en Cisjordanie occupée et particulièrement à Jérusalem-Est et des garanties sur le tracé des frontières d'un futur État palestinien.
« Il y a eu des progrès s'agissant des demandes (palestiniennes) pour lancer des négociations directes ainsi que dans la position américaine à leur égard », a déclaré à l'AFP un haut responsable palestinien sous le couvert de l'anonymat à l'issue d'une rencontre de trois heures entre M. Mitchell et le président palestinien Mahmoud Abbas. « L'administration américaine, en coordination avec (...) le quartette (États-Unis, Russie, Union européenne, ONU) et les parties palestinienne et israélienne, prépare une invitation pour des négociations directes », a-t-il ajouté. « Nous venons de finir une longue et productive réunion avec le président Abbas et son équipe », a déclaré pour sa part M. Mitchell. « Nous poursuivrons nos discussions. Nous faisons avancer les choses », a-t-il ajouté. Le porte-parole de M. Abbas, Nabil Abou Roudeina, a affirmé que « les prochains jours verront des développements importants et des discussions très poussées afin de concrétiser une position pour des discussions directes ». Il a indiqué que les médiateurs américains avaient commencé à « étudier sérieusement » les demandes palestiniennes.
Palestiniens et Israéliens mènent depuis mai des discussions indirectes par l'intermédiaire de M. Mitchell. Les négociations directes sont suspendues depuis l'offensive militaire israélienne contre le mouvement islamiste Hamas à Gaza durant l'hiver 2008/2009. « Nous répétons que nous ne sommes pas contre des négociations directes », a indiqué le principal négociateur palestinien Saëb Erakat, après la rencontre avec M. Mitchell. « Mais nous voulons (...) un calendrier basé sur un gel de la colonisation et une référence aux terres palestiniennes occupées en 1967, dont Jérusalem-Est », a-t-il dit. Lundi, le président Abbas s'est déclaré prêt à des négociations directes avec Israël si elles avaient pour référence les décisions du quartette exigeant un gel complet de la colonisation israélienne. Le quartette a appelé en mars Israël à stopper la colonisation dans les territoires palestiniens occupés et à une reprise des négociations afin d'aboutir d'ici à deux ans à « l'émergence » d'un État palestinien. Israël avait rejeté cet appel.
M. Mitchell doit rencontrer aujourd'hui le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et le ministre de la Défense, Ehud Barak.
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