Sous le signe d’un Israël de plus en plus gagné par la haine anti-plestinienne et par le refus et le rejet de l’autre, les jours se suivent et se ressemblent. Deux exemples récents viennent démontrer cet état de choses. Tout d’abord, un rabbin colon, auteur d’un livre justifiant le meurtre, dans certaines circonstances, de personnes non juives, arrêté par la police israélienne, a été libéré quelques heures plus tard. Ce rabbin, Yossef Elitzur, résidant dans la colonie d’Yitzhar dans le nord de la Cisjordanie occupée et coauteur d’un ouvrage intitulé La Torah du Roi, est un maître en matière d’incitation à la haine raciale et à la violence. Et s’il a été libéré aussi rapidement, c’est sous la pression d’une association de juristes ultra-nationalistes dénommée Honenu. Dans leur ouvrage publié début 2010, les rabbins Elitzur et Yitzhak Shapira (résidant aussi à Yitzhar) affirment que les personnes non juives ne sont pas, « par nature, sujettes à la compassion » et que le fait de les attaquer « peut freiner leurs inclinations malignes », selon des extraits publiés par la presse. Les deux auteurs estiment également qu’il peut être licite de tuer les bébés et les enfants des « ennemis d’Israël, car il est clair qu’ils nous porteront préjudice lorsqu’ils auront grandi ».
Autre exemple mais venant de l’armée : de nouvelles photos de soldats israéliens posant aux côtés de prisonniers palestiniens, les yeux bandés et mains liées, viennent d’être publiées. Sur ces nouvelles photos diffusées sur Facebook, on peut voir des soldats entourant une prisonnière à genoux, ou encore un soldat couché à côté d’un prisonnier assis les mains dans le dos, ou encore un militaire posant à côté d’un Palestinien blessé emmené en ambulance. Les photos montrent le plus souvent les détenus dans une situation humiliante. Des photos d’une ex-soldate israélienne, posant souriante aux côtés de prisonniers palestiniens pour illustrer son service militaire, décrit comme « la plus belle période » de sa vie, avaient provoqué mardi l’embarras de l’armée israélienne et l’indignation des Palestiniens.
D’ailleurs, le quotidien Haaretz reconnaît que ce comportement traduit toute une manière d’être qui prend ses racines dans des années d’une occupation qui en vient à considérer les prisonniers palestiniens comme des sous-hommes. Est-ce des cas individuels ? Sûrement pas, l’exemple des massacres israéliens à Gaza, du blocus et autres témoignent que ces exemples sont inscrits dans la mentalité d’une large fraction de la société israélienne.
Enfin, c’est un autre Abou-Ghraib auquel on assiste.Lien