Par Bianca Zammit
Bianca Zammit est une activiste maltaise d’ISM-Gaza.
Le 17 juin 2010, le gouvernement israélien a décidé de prendre quelques mesures visant à alléger le siège israélien sur Gaza en permettant que davantage produits entrent. Parmi ces produits, la mayonnaise, le ketchup, le chocolat, les bonbons et les jouets pour enfants, tous ont été interdits d’entrée à Gaza pendant ces trois dernières années. Quelques autres produits qui seront autorisés à entrer iront à des projets civils sous les auspices d’ONG internationales.
Le 21 mai 2010, les bulldozers israéliens ont détruit ce qui restait de la ferme avicole de Jaber Abu Rjila, tuant 150 poulets, 200 pigeons, 60 lapins et 5 brebis + 3 tonnes de blé et de seigle, ainsi que pour environ 10.000 shekels d'oignons. La terre de Rjila est située à plus de 600m de la frontière. (photo Farmers under fire, ISM-Gaza)
Tout en se félicitant de cette initiative israélienne, le fait est que beaucoup de Gazaouis vivent en-dessous du seuil de pauvreté et ne peuvent pas se permettre d’acheter ces produits. 80% de la population de Gaza dépend de l’UNRWA pour les denrées alimentaires et les produits vitaux de base. Maintenant dans sa quatrième année, le siège a créé une réalité misérable et insupportable pour tous. La majorité de la population instruite et qualifiée est au chômage et est obligée de compter sur l’aide étrangère pour s’en sortir. Les ouvriers d’usine n’ont plus de travail puisque le siège empêche les matériaux bruts d’entrer à Gaza. En plus, Israël interdit aux usines d’exporter leurs produits vers le monde extérieur. Depuis le début du siège, 90% des usines de Gaza ont été détruites. Pendant l’opération Plomb Durci, elles furent une des principales cibles et le sont toujours aujourd’hui. En mars 2010, les l’aviation israélienne a frappé une fabrique de fromage, lors d’une attaque délibérée, détruisant l’équipement et les machines. Les articles qui entrent à Gaza sont scrutés pour leur possible utilisation dans les usines. Une usine de tahina (crème de sésame) à Gaza avait demandé l’entrée de containers en plastique. En réponse, Israël a déclaré qu’il n’autoriserait pas les containers mais à la place, il autoriserait l’entrée du tahina fabriqué en Israël. Permettre à Gaza d’exporter ses produits et d’importer les matériaux bruts est une étape capitale pour mettre fin à la crise humanitaire provoquée par le siège.
Le siège a poussé 60% de la population de Gaza au chômage. En plus de cibler les ouvriers des usines, le siège a aussi des répercussions directes sur l’agriculture traditionnelle et l’industrie de la pêche. Israël a resserré son emprise tant sur la terre que sur la mer et a imposé de nouvelles mesures qui sont bien loin du droit et des accords internationaux. Il utilise les balles réelles, avec leurs conséquences mortelles, contre les fermiers et les pêcheurs travaillant sur terre et en mer internationalement reconnues comme étant gazaouies. Le risque létal potentiel auxquels sont confrontés ces travailleurs a poussé beaucoup d’entre eux au non-emploi. Endommageant encore davantage ces industries, Israël a interdit tout équipement lié à l’agriculture et à la pêche.
Le siège a également mis un arrêt complet à la liberté de circulation. Chaque carrefour frontalier à Gaza est fermé, y compris la mer et l’espace aérien sur lesquels Israël exerce un contrôle total. Les seuls Gazaouis autorisés à sortir sont des malades nécessitant un traitement médical dans un hôpital, les étudiants et les pèlerins. Et même pour eux, la sortie n’est jamais garantie et requiert souvent des jours et des nuits passés à la frontière et des contrôles de sécurité humiliants. L’attente peut être si longue que beaucoup meurent avant même d’arriver dans un hôpital spécialisé en dehors de Gaza.
Les familles dispersées entre Gaza et la Cisjordanie, ou d’autres pays en dehors des territoires palestiniens occupés, ne sont pas autorisées à se rencontrer. Une nouvelle politique adoptée en avril 2010 vise à déporter vers Gaza tous les Palestiniens qui y sont nés et qui vivent en Cisjordanie. Cette mesure provoque davantage de souffrances par la séparation des familles. Elle a des implications directes pour les étudiants gazaouis qui étudient dans les universités de Cisjordanie, puisqu’ils peuvent arrêter et renvoyer à Gaza n’importe quand, sans pouvoir terminer leurs études. Au cours des trois dernières années, les familles qui ont un de leurs membres dans une prison israélienne se sont vues refuser tout permis de visite.
Au fil du temps, les Israéliens prendront peut-être d’autres mesures pour alléger leur attaque sur le vie quotidienne à Gaza. Cependant, tant qu’Israël n’autorisera pas les exportations de Gaza, l’entrée des matériaux bruts et la liberté de circulation, ce ne sont pas la mayonnaise et le chocolat qui soulageront la misère que le siège provoque.
Le 21 mai 2010, les bulldozers israéliens ont détruit ce qui restait de la ferme avicole de Jaber Abu Rjila, tuant 150 poulets, 200 pigeons, 60 lapins et 5 brebis + 3 tonnes de blé et de seigle, ainsi que pour environ 10.000 shekels d'oignons. La terre de Rjila est située à plus de 600m de la frontière. (photo Farmers under fire, ISM-Gaza)
Tout en se félicitant de cette initiative israélienne, le fait est que beaucoup de Gazaouis vivent en-dessous du seuil de pauvreté et ne peuvent pas se permettre d’acheter ces produits. 80% de la population de Gaza dépend de l’UNRWA pour les denrées alimentaires et les produits vitaux de base. Maintenant dans sa quatrième année, le siège a créé une réalité misérable et insupportable pour tous. La majorité de la population instruite et qualifiée est au chômage et est obligée de compter sur l’aide étrangère pour s’en sortir. Les ouvriers d’usine n’ont plus de travail puisque le siège empêche les matériaux bruts d’entrer à Gaza. En plus, Israël interdit aux usines d’exporter leurs produits vers le monde extérieur. Depuis le début du siège, 90% des usines de Gaza ont été détruites. Pendant l’opération Plomb Durci, elles furent une des principales cibles et le sont toujours aujourd’hui. En mars 2010, les l’aviation israélienne a frappé une fabrique de fromage, lors d’une attaque délibérée, détruisant l’équipement et les machines. Les articles qui entrent à Gaza sont scrutés pour leur possible utilisation dans les usines. Une usine de tahina (crème de sésame) à Gaza avait demandé l’entrée de containers en plastique. En réponse, Israël a déclaré qu’il n’autoriserait pas les containers mais à la place, il autoriserait l’entrée du tahina fabriqué en Israël. Permettre à Gaza d’exporter ses produits et d’importer les matériaux bruts est une étape capitale pour mettre fin à la crise humanitaire provoquée par le siège.
Le siège a poussé 60% de la population de Gaza au chômage. En plus de cibler les ouvriers des usines, le siège a aussi des répercussions directes sur l’agriculture traditionnelle et l’industrie de la pêche. Israël a resserré son emprise tant sur la terre que sur la mer et a imposé de nouvelles mesures qui sont bien loin du droit et des accords internationaux. Il utilise les balles réelles, avec leurs conséquences mortelles, contre les fermiers et les pêcheurs travaillant sur terre et en mer internationalement reconnues comme étant gazaouies. Le risque létal potentiel auxquels sont confrontés ces travailleurs a poussé beaucoup d’entre eux au non-emploi. Endommageant encore davantage ces industries, Israël a interdit tout équipement lié à l’agriculture et à la pêche.
Le siège a également mis un arrêt complet à la liberté de circulation. Chaque carrefour frontalier à Gaza est fermé, y compris la mer et l’espace aérien sur lesquels Israël exerce un contrôle total. Les seuls Gazaouis autorisés à sortir sont des malades nécessitant un traitement médical dans un hôpital, les étudiants et les pèlerins. Et même pour eux, la sortie n’est jamais garantie et requiert souvent des jours et des nuits passés à la frontière et des contrôles de sécurité humiliants. L’attente peut être si longue que beaucoup meurent avant même d’arriver dans un hôpital spécialisé en dehors de Gaza.
Les familles dispersées entre Gaza et la Cisjordanie, ou d’autres pays en dehors des territoires palestiniens occupés, ne sont pas autorisées à se rencontrer. Une nouvelle politique adoptée en avril 2010 vise à déporter vers Gaza tous les Palestiniens qui y sont nés et qui vivent en Cisjordanie. Cette mesure provoque davantage de souffrances par la séparation des familles. Elle a des implications directes pour les étudiants gazaouis qui étudient dans les universités de Cisjordanie, puisqu’ils peuvent arrêter et renvoyer à Gaza n’importe quand, sans pouvoir terminer leurs études. Au cours des trois dernières années, les familles qui ont un de leurs membres dans une prison israélienne se sont vues refuser tout permis de visite.
Au fil du temps, les Israéliens prendront peut-être d’autres mesures pour alléger leur attaque sur le vie quotidienne à Gaza. Cependant, tant qu’Israël n’autorisera pas les exportations de Gaza, l’entrée des matériaux bruts et la liberté de circulation, ce ne sont pas la mayonnaise et le chocolat qui soulageront la misère que le siège provoque.