Publié le 1er-07-2010
C’est une victoire splendide qu’ont obtenue jeudi 5 militants britanniques, qui avaient ouvertement saccagé les bureaux d’une usine fournissant les systèmes de bombardement de l’aviation israélienne. Le 17 janvier 2009, alors que les massacres de la population de Gaza se poursuivaient, ces militants anti-guerre, qui manifestent depuis des années contre le fabricant d’engins de mort EDO-MBM, s’étaient introduits dans son établissement de Brighton Hove (Sussex, sud de l’Angleterre), non sans avoir préalablement enregistré des vidéos dans lesquelles ils revendiquaient l’action à venir
EDO-MBM est une filiale du conglomérat américain ITT Corporation, un groupe industriel dont le passé criminel est l’un des plus sordides, sinon le plus sordide, de l’histoire du XXème siècle. On doit entre autres à ITT ses subventions à Hitler et à son chef des camps de la mort Heinrich Himmler, ses investissements dans l’aviation militaire du régime nazi, sa participation au coup d’Etat du général Pinochet au Chili, et d’innombrables coups tordus en Afrique.
Sa filiale EDO-MBM, régulièrement touchée par des scandales de corruption au sein du complexe militaro-industriel, a développé un système de bombardement vertical exclusivement utilisé par les F-16 de l’armée israélienne, principal instrument de terreur aérienne contre les populations du Liban et de Palestine.
Au procès, qui vient de se dérouler à Brighton, les accusés (Robert Nicholls, 52 ans ; Ornella Saibene, 50 ans ; Tom Woodhead, 25 ans ; Harvey Tadman, 25 ans, et Simon Levin, 35 ans) ont confirmé que leur action citoyenne n’était pas seulement légitime, mais qu’elle était légale. Entre autres, parce que le Statut de Rome fondant la Cour Pénale Internationale (CPI), désormais ratifié par le Royaume-Uni, fait obligation à tout citoyen ou tout institution témoin de crimes de guerre –ce qui est bien le cas de l’aviation israélienne contre le peuple palestinien, avec les matériels fournis par EDO-MBM- de s’y opposer.
Citée par la défense, la député britannique du Green (Verts) Party Caroline Lucas a justifié l’opération de sabotage, estimant que « tous les recours démocratiques pour s’opposer à l’œuvre de mort de EDO-MBM ont été épuisés », et que le passage à l’action directe était donc une nécessité.
Après avoir entendu également le plaignant, le patron de l’usine EDO-MBM qui fut rapidement confondu pour une série de mensonges, le jury a déclaré les cinq accusés non coupables. Le cas de deux autres prévenus doit être examiné ultérieurement.
Commentant le verdict d’acquittement, le magistrat George Bathurst-Norman a déclaré pour sa part : « Il n’est pas exagéré de dire que la population de Gaza a véritablement enduré les maux de l’enfer, au cours de l’attaque israélienne ‘Plomb Durci’ ».
CAPJPO-EuroPalestine