Par James J. Zogby > jzogby@aaiusa.org
Le Dr James J. Zogby est président de l’Arab American Institute.
En cherchant à changer de direction et de trouver une « meilleure approche » dans le traitement de la crise à laquelle Gaza est confrontée depuis fort longtemps, l’administration Obama se heurte à plusieurs obstacle profondément plantés.
Le Président américain a souligné sa nouvelle approche lors d’une conférence à la Maison-Blanche faisant suite à une rencontre avec le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Il a répété son opinion post-flottille selon laquelle le blocus imposé par Israël à Gaza était « intenable » et il a appelé à un nouveau mécanisme international impliquant Israël et comportant « l’Egypte, l’Autorité palestinienne (AP) et la communauté internationale ».
Ce mécanisme se focaliserait sur l’exclusion des armes, tout en permettant non seulement les fournitures humanitaires, mais aussi « les biens et les services nécessaires au développement économique et donnant à la population la possibilité de créer ses propres entreprises, de faire croître l’économie et de fournir des opportunités dans la bande de Gaza », a dit Obama. Il a annoncé un package d’aides incluant des biens spécifiquement ‘tatoués’ en vue de leur utilisation « dans la construction de logements et d’écoles et dans le développement des entreprises » à Gaza, certes, mais aussi en Cisjordanie.
Enfin, Obama a renouvelé son soutien à « une enquête crédible et transparente répondant aux exigences internationales » et qui « mettra au jour tous les faits » relatifs aux événements tragiques qui ont entraîné la mort de neuf passagers du (navire turc) Mavi Marmara.
Les Israéliens ont démontré leur peu d’intérêt pour une enquête qu’ils ne seront pas en mesure de contrôler totalement. Ils ont fait une contre-offre, proposant leurs propres enquêtes, aux ambitions limitées, tout en suggérant qu’ils pourraient autoriser des « observateurs » à assister à leur réalisation. Cela est bien en-deçà tant des exigences de l’Onu que des préconisations d’Obama. En s’emparant de tous les biens se trouvant à bord des bateaux capturés ainsi que des effets personnels des passagers (téléphones portables, caméras, ordinateurs portables et autres), les Forces Israéliennes de Défense ont quasiment détruit les « pièces à conviction ».
Les Israéliens n’ont fait montre d’aucune inclination à accepter un « blocus des armes cogéré » qu’ils ne contrôleraient pas entièrement, en faisant la contre-proposition consistant à desserrer un peu le garrot de leur régime d’occupation oppressif, permettant à certaines friandises ainsi qu’à d’autres produits commerciaux fournis par Israël à entrer dans la bande de Gaza.
Si l’opinion publique américaine soutient majoritairement les éléments clés de son plan, ce n’est pas le cas du Congrès. Un sondage effectué par Zogby International après la conférence de presse à la Maison Blanche a mis en évidence ce soutien aux objectifs du président américain. On avait demandé aux gens d’évaluer l’affirmation d’Obama selon laquelle la tragédie (de l’arraisonnement de la flottille humanitaire pour Gaza, ndt) pourrait être utilisée comme une opportunité pour « imaginer de quelle manière nous pouvons satisfaire aux préoccupations d’Israël en matière de sécurité, mais en même temps, commencer à ouvrir une opportunité pour les Palestiniens ».
53 % étaient d’accord avec cette affirmation (dont 79 % de personnes favorables aux Démocrates), tandis que 39 % des sondés seulement ne la partageaient pas. L’on avait demandé aussi aux personnes interrogées de réagir à cette déclaration d’Obama : « Les Etats-Unis, avec les autres membres du Conseil de Sécurité de l’Onu, ont dit très clairement que nous condamnions tous les actes susceptibles d’avoir entraîné une telle violence ».
« Nous avions affaire à une situation tragique. Des vies ont été perdues, pour rien. Aussi appelons-nous à une enquête effective sur tout ce qui s’est produit ».
49 % des répondants partageaient cette opinion du président américain (dont 88 % de démocrates), tandis que 38 % ne la partageaient pas. Mais le Congrès voit les choses différemment. Alors que quelques membres du Congrès seulement ont rejoint le Président américain dans la condamnation des tueries et ont appelé à une enquête indépendante et exhaustive, beaucoup plus nombreux furent les membres du Congrès (dont des Démocrates éminents et la quasi-totalité du contingent du Grand Old Party, le ‘GOP’ (= les Républicains), ont été prompts à accepter les points de discussions agréés par Israël, faisant des déclarations et proposant une législation qui non seulement soutient la version qu’Israël donne des événements, mais aussi en appelle à une continuation du blocus contre la bande de Gaza.
Tout cela devrait montrer à notre Président que, s’il veut que ses efforts de changement de direction portent leurs fruits, il aura à affronter non seulement un gouvernement déterminé et jusqu’au-boutiste en Israël et des réalités palestiniennes têtues, mais aussi un parti-pris pro-israélien atavique et irréfléchi au sein du Congrès.
En cherchant à changer de direction et de trouver une « meilleure approche » dans le traitement de la crise à laquelle Gaza est confrontée depuis fort longtemps, l’administration Obama se heurte à plusieurs obstacle profondément plantés.
Le Président américain a souligné sa nouvelle approche lors d’une conférence à la Maison-Blanche faisant suite à une rencontre avec le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Il a répété son opinion post-flottille selon laquelle le blocus imposé par Israël à Gaza était « intenable » et il a appelé à un nouveau mécanisme international impliquant Israël et comportant « l’Egypte, l’Autorité palestinienne (AP) et la communauté internationale ».
Ce mécanisme se focaliserait sur l’exclusion des armes, tout en permettant non seulement les fournitures humanitaires, mais aussi « les biens et les services nécessaires au développement économique et donnant à la population la possibilité de créer ses propres entreprises, de faire croître l’économie et de fournir des opportunités dans la bande de Gaza », a dit Obama. Il a annoncé un package d’aides incluant des biens spécifiquement ‘tatoués’ en vue de leur utilisation « dans la construction de logements et d’écoles et dans le développement des entreprises » à Gaza, certes, mais aussi en Cisjordanie.
Enfin, Obama a renouvelé son soutien à « une enquête crédible et transparente répondant aux exigences internationales » et qui « mettra au jour tous les faits » relatifs aux événements tragiques qui ont entraîné la mort de neuf passagers du (navire turc) Mavi Marmara.
Les Israéliens ont démontré leur peu d’intérêt pour une enquête qu’ils ne seront pas en mesure de contrôler totalement. Ils ont fait une contre-offre, proposant leurs propres enquêtes, aux ambitions limitées, tout en suggérant qu’ils pourraient autoriser des « observateurs » à assister à leur réalisation. Cela est bien en-deçà tant des exigences de l’Onu que des préconisations d’Obama. En s’emparant de tous les biens se trouvant à bord des bateaux capturés ainsi que des effets personnels des passagers (téléphones portables, caméras, ordinateurs portables et autres), les Forces Israéliennes de Défense ont quasiment détruit les « pièces à conviction ».
Les Israéliens n’ont fait montre d’aucune inclination à accepter un « blocus des armes cogéré » qu’ils ne contrôleraient pas entièrement, en faisant la contre-proposition consistant à desserrer un peu le garrot de leur régime d’occupation oppressif, permettant à certaines friandises ainsi qu’à d’autres produits commerciaux fournis par Israël à entrer dans la bande de Gaza.
Si l’opinion publique américaine soutient majoritairement les éléments clés de son plan, ce n’est pas le cas du Congrès. Un sondage effectué par Zogby International après la conférence de presse à la Maison Blanche a mis en évidence ce soutien aux objectifs du président américain. On avait demandé aux gens d’évaluer l’affirmation d’Obama selon laquelle la tragédie (de l’arraisonnement de la flottille humanitaire pour Gaza, ndt) pourrait être utilisée comme une opportunité pour « imaginer de quelle manière nous pouvons satisfaire aux préoccupations d’Israël en matière de sécurité, mais en même temps, commencer à ouvrir une opportunité pour les Palestiniens ».
53 % étaient d’accord avec cette affirmation (dont 79 % de personnes favorables aux Démocrates), tandis que 39 % des sondés seulement ne la partageaient pas. L’on avait demandé aussi aux personnes interrogées de réagir à cette déclaration d’Obama : « Les Etats-Unis, avec les autres membres du Conseil de Sécurité de l’Onu, ont dit très clairement que nous condamnions tous les actes susceptibles d’avoir entraîné une telle violence ».
« Nous avions affaire à une situation tragique. Des vies ont été perdues, pour rien. Aussi appelons-nous à une enquête effective sur tout ce qui s’est produit ».
49 % des répondants partageaient cette opinion du président américain (dont 88 % de démocrates), tandis que 38 % ne la partageaient pas. Mais le Congrès voit les choses différemment. Alors que quelques membres du Congrès seulement ont rejoint le Président américain dans la condamnation des tueries et ont appelé à une enquête indépendante et exhaustive, beaucoup plus nombreux furent les membres du Congrès (dont des Démocrates éminents et la quasi-totalité du contingent du Grand Old Party, le ‘GOP’ (= les Républicains), ont été prompts à accepter les points de discussions agréés par Israël, faisant des déclarations et proposant une législation qui non seulement soutient la version qu’Israël donne des événements, mais aussi en appelle à une continuation du blocus contre la bande de Gaza.
Tout cela devrait montrer à notre Président que, s’il veut que ses efforts de changement de direction portent leurs fruits, il aura à affronter non seulement un gouvernement déterminé et jusqu’au-boutiste en Israël et des réalités palestiniennes têtues, mais aussi un parti-pris pro-israélien atavique et irréfléchi au sein du Congrès.