lundi 7 décembre 2009

Shalit : échange de prisonniers dans les 2 semaines

publié le dimanche 6 décembre 2009

Nouvelobs avec AFP
Un député travailliste israélien estime que la libération de prisonniers palestiniens contre celle du soldat israélien, Gilad Shalit, pourrait intervenir au cours des deux prochaines semaines. Une information immédiatement démentie par le chef du gouvernement Benjamin Netanyahu

La libération de prisonniers palestiniens contre celle du soldat israélien Gilad Shalit, détenu par le Hamas dans la bande de Gaza pourrait intervenir au cours des deux prochaines semaines, a estimé, samedi 5 décembre, le député travailliste israélien Daniel Ben Simon. Il a assuré que le Premier ministre Benjamin Netanyahu était décidé à parvenir rapidement à un accord. "L’accord sera présenté au public d’ici une semaine ou deux", a-t-il déclaré. Mais le bureau du chef du gouvernement a opposé un démenti catégorique. "Le Premier ministre n’a jamais dit cela, ni à une personnalité politique ni à personne d’autre", a fait savoir son secrétariat. Israël et le Hamas gardent le silence sur les tractations qui visent à libérer Gilad Shalit, conducteur de tank de 23 ans, également détenteur de la nationalité française, capturé le 25 juin 2006 à la bordure de la bande de Gaza par un commando palestinien dont faisait partie le Hamas.

Echangé contre Marwan Barghouthi ?

"Olmert n’était pas prêt à payer tout le prix pour Shalit et je suis heureux que Netanyahu fasse ce qu’Olmert n’était pas prêt à faire", a déclaré le député travailliste. Le parti travailliste, dirigé par Ehud Barak, l’actuel ministre de la Défense, est membre de la coalition gouvernementale au pouvoir en Israël. De son côté, le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, réclame en échange de la libération du soldat israélien la relaxe de plusieurs centaines de détenus palestiniens, dont des chefs politiques et militaires de la seconde Intifada des années 2000. A ce propos, Daniel Ben Simon a assuré que le dirigeant palestinien Marwan Barghouthi, symbole de l’Intifada et actuellement détenu en Israël, ferait partie des prisonniers libérés dans le cadre de cet échange. "Il est sur la liste", a-t-il déclaré, mais la question est désormais de savoir s’il serait expulsé à l’étranger ou laissé libre de ses mouvements en Cisjordanie. "Il y a une discussion sur le fait de le relâcher à Ramallah ou de l’envoyer à l’étranger pour un certain temps", a expliqué le député [1].

Ses propos vont à l’encontre de ceux du ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, qui avait catégoriquement exclu mercredi que Marwan Barghouthi fasse partie des détenus palestiniens libérés en échange du soldat Shalit. Marwan Barghouthi a été arrêté par l’armée israélienne en 2002 et condamné en juin 2004 à cinq peines de prison à vie après avoir été reconnu coupable d’implication directe dans quatre attentats anti-israéliens, ayant coûté la vie à cinq personnes durant l’Intifada.

[1] voir aussi Georges Malbrunot le 4 décembre 2009 :

Shalit : les ultimes conditions posées par Israël

On en sait un peu plus sur les derniers obstacles qui bloquent l’accord entre Israël et le Hamas sur la libération du soldat Gilad Shalit, détenu par les islamistes depuis plus de trois ans à Gaza.

L’arrangement porte sur la libération par l’Etat hébreu d’au moins un millier de détenus palestiniens, dont 450 choisis par le Hamas, en échange de l’élargissement du tankiste, Shalit. Mais Israël persiste à mettre son veto sur 50 prisonniers parmi les 450 figurants sur la liste du Hamas. Parmi eux : Abdallah Barghouti, un expert en explosifs, qui avait préparé certains des attentats du printemps 2002, parmi les plus meurtriers jamais perpétrés par le Hamas en Israël.

L’Etat hébreu refuserait également d’élargir 22 autres prisonniers, au motif qu’il s’agit d’Arabes israéliens.

Parmi ces ultimes pommes de discorde figure enfin le transfert à l’étranger de certains des prisonniers palestiniens libérés. Israël exige que 130 d’entre eux soient ainsi expulsés hors de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. Mais le Hamas entend réduire ce nombre au minimum.

En 2002, les islamistes avaient vivement critiqué la déportation de plusieurs activistes rivaux du Fatah, qui s’étaient retranchés dans l’Eglise de la nativité à Bethléem pour échapper à la traque de Tsahal. Aujourd’hui, un transfert de nombreux détenus palestiniens ne permettrait pas au Hamas de crier à une large victoire contre Israël.

Parmi les pays qui accepteraient de recueillir des ex-détenus Hamas, on trouve notamment la Syrie, qui abrite déjà la direction en exil du mouvement islamiste. Contrairement à 2002, aucun pays européen n’aurait été approché.

publié sur le blog du Figaro :"de Bagdad à Jérusalem, l’Orient indiscret

http://blog.lefigaro.fr/malbrunot/