20Juin 2009 : Journée Mondiale des Réfugiés
Qui, en France, s'en est vraiment soucié ?
Le cas alarmant des Réfugiés et Déplacés Palestiniens
Malgré son importance, le Journée Mondiale des Réfugiés est quasiment passée inaperçue en France et les média ne s'en sont guère fait l'écho. Pourtant, le Haut Commissariat pour les Réfugiés des Nations Unies venait de publier un rapport faisant état de 42 millions de réfugiés (16 millions à l'extérieur de leur pays et 26 millions en dedans). Ces chiffres sont énormes et le sort des réfugiés est souvent tragique. Dans la plupart des cas, heureusement, leur situation n'est pas de caractère persistant et le problème peut trouver une solution sur une période relativement courte. Tel n'est pas le cas des réfugiés palestiniens .
La situation la plus alarmante de toutes concerne indubitablement les réfugiés/déplacés de Palestine, tant par son ampleur (ils sont le groupe le plus important) que par sa durée. Les chiffres parlent d'eux-mêmes :
La masse la plus importante couvre les 4 -700.000 personnes secourus par l'UNRWA (Office de Secours et de Travaux des Nations Unies pour les Réfugiés de Palestine dans le Proche Orient). Ce sont les Palestiniens (et leurs descendants) expulsés de leur terre et de leurs maisons -souvent violemment -lors de la création de l'Etat d'Israël en 1948, pour faire place à ceux qui, par vagues successives d'immigration provoquée, deviendront des Israéliens ; ils n'étaient même pas, auparavant, des réfugiés, en quête d'une terre d'accueil, mais des citoyens à part entière de différents pays du monde.
A ce nombre déjà considérable, il faut ajouter les centaines de milliers de Palestiniens qui se sont trouvés déplacés au moment de la guerre de 1967 et de l'occupation par Israël de ce qui restait de l'ancienne Palestine. La récente opération militaire israélienne à Gaza a également provoqué des déplacements de population très importants.
Sur le plan strictement humanitaire, il est affligeant de constater que près de 1.400.000 réfugiés Palestiniens vivent encore dans des camps, que ce soit en Jordanie, au Liban, en Syrie, en Cisjordanie ou dans la bande (surpeuplée) de Gaza. Leur situation est précaire, et cela perdure depuis des décennies.
Les chiffres ci-dessus ne comprennent pas ceux des Palestiniens qui, faute de pouvoir vivre chez eux, se sont expatriés à l'Etranger, notamment au Chili, en Arabie Saoudite, en Irak, au Brésil ou en différents pays d'Europe.
Tout ce qui précède est une conséquence d'un passé, (qui a déjà duré beaucoup trop longtemps) pour laquelle il est urgent de trouver une solution juste.
Le plus préoccupant, aujourd'hui est néanmoins la politique israélienne d'expropriation, d'expulsion et de démolitions de maisons arabes, y compris dans les territoires occupés (dont Jérusalem-Est) et le développement continu des colonies de peuplement, qui visent à modifier la composition ethnique du pays et réalise -n'ayons pas peur des mots- un véritable nettoyage ethnique (notamment à Jérusalem). Il s'agit d'une volonté délibérée, qui, dans les territoires occupés, se traduit par l'octroi d'avantages substantiels à ceux des Israéliens qui acceptent de grossir le rang des nombreux « colons » (près de 500.000) qui, d'ores et déjà, occupent des terres en Cisjordanie et dont la présence compromet la paix.
Egalement inquiétante est la situation des arabes (et druzes) qui n'ont pas quitté la Palestine au moment de la création de l'Etat d'Israël, et qui, au nombre d'environ 1.400.000 actuellement, constituent 15 à 20% de la population totale de l'Etat d'Israël. Déjà considérés dans cet Etat comme des citoyens de seconde zone, ils risquent bientôt de devenir des intrus sur la terre de leurs ancêtres, au cas où l'Etat d'Israël serait déclaré « Etat Juif ». Quel anachronisme dans un siècle où il y a unanimité pour condamner le racisme !
Depuis des décennies, l'Etat d'Israël viole le Droit international et les résolutions du Conseil de Sécurité. Nous sommes arrivés à un moment où les prises de position verbales (même celles des plus hautes autorités) ne suffisent plus ; il faut avoir le courage de poser des actes.
Et nous posons simplement la question : Humanité, qu'as-tu fait de ta conscience ?
La Délégation Générale de la Palestine en France