Dès que le soleil commence à retirer ses rayons pour laisser la place au noir, les pêcheurs palestiniens de la bande de Gaza poussent leurs barques sur les vagues agitées de la mer. Ils prennent leurs barques et la mer pour chercher quelque chose à mettre sous la dent de leurs enfants.
Les pêcheurs de la bande de Gaza ne font pas seulement face aux dangers de la mer, mais surtout aux agressions des occupants. La marine sioniste les persécute en effet, quotidiennement. Pas une nuit ne passe sans qu’ils soient l’objet de tirs, de confiscation de leurs matériels, d’arrestations, sans aucune raison donnée.
L’accord de la dernière trêve donne aux pêcheurs palestiniens le droit d’aller en mer à une distance de six miles, une distance qui devrait s’allonger graduellement jusqu’à douze miles. Mais trois, six ou douze miles, cela ne change rien aux souffrances des pêcheurs.
Les poissons lointains
Zyad Jarbou, 47 ans, parle de ces cabines où les pêcheurs consignent leurs matériels. Ils venaient d’avoir des cabines plus spacieuses et plus sûres que celles d’auparavant. Ils en étaient satisfaits. Mais les occupants sionistes les ont bombardées pendant leur guerre contre Gaza. « Où mettons-nous nos affaires, maintenant ? », se demande Zyad.
Maintenant, ils ont le droit d’aller en mer jusqu’à une distance de six miles, au lieu de trois, mais cela ne change rien, vu que le lieu où il y a des poissons en nombre suffisant ne se trouve qu’à une distance de vingt miles. C’est à cette distance qu’il y a beaucoup de rochers que les poissons prennent pour domicile, en grand nombre.
Actuellement, il y a beaucoup de poissons, et la prolongation de trois miles à six est bénéfique, tout de même. Elle pourrait être le prélude pour une autre prolongation de vingt miles, avoue et espère le pêcheur.
Les agressions continuent
Les navires militaires sionistes ne respectent point ses engagements. Elles continuent leurs tirs et leurs arrestations.
Puis la marine sioniste a restreint la distance de pêche à cinq miles, au lieu des six imposés par l’accord de la trêve. Elle a même mis des repères interdisant aux pêcheurs de les dépasser.
Mohammed Al-Hassi, 31 ans, a pris le métier de la pêche de son père et de son grand-père. L’armée de l’occupation sioniste l’a blessé et a tué son collègue durant son travail. Ces agissements sionistes reflètent l’ampleur des souffrances des pêcheurs.
Et pour ce qui est des cabines bombardées par les occupants, Al-Hissi dit : « Ces nouvelles cabines nous étaient très utiles. Nous y mettions nos vêtements, nos outils, nos poissons. Son bombardement nous a causé de grandes pertes, estimées à plusieurs milliers de dollars ».
Et quant à la nouvelle distance de pêche, Mohammed reconnaît une petite amélioration. De nouvelles sortes de poissons se trouvent désormais dans les filets des pêcheurs. Si la distance allait encore plus loin, l’amélioration de la pêche serait évidemment meilleure.
Mais la quantité de poissons sortie de la mer reste insuffisante et coûteuse, ce qui explique la montée des prix, constate Mohammed.
Les agissements des occupants sionistes et la destruction de leurs cabines ont détérioré les conditions des pêcheurs palestiniens, dit Zyad Banat. Et il n’y a personne pour écouter leurs dires, leurs plaintes, leurs souffrances.