L'offensive israélienne contre Gaza dure depuis une semaine et rien
ne semble indiquer que la fin des opérations militaires est proche. Mais
on peut déjà tirer quelques conclusions.
La plus importante est la similitude entre les tactiques adoptées par
les différentes factions de la résistance palestinienne, notamment le
Hamas et le Jihad islamique, et celles du Hezbollah pendant la guerre de
juillet 2006. Ce n'est d'ailleurs peut-être pas par hasard si la
nouvelle guerre de Gaza a lieu aussi en juillet, à la fin de la Coupe du
monde de football, comme c'était le cas en juillet 2006. Cette
année-là, les Israéliens avaient commencé par annoncer leur volonté de
briser le Hezbollah et détruire ses rampes de missiles, d'abord en
menant des bombardements aériens intensifs avant d'ouvrir la voie à une
invasion terrestre qui devait permettre aux soldats de l'État hébreu de
chasser le Hezbollah du Liban-Sud, après avoir détruit son arsenal et de
pousser un million de personnes à l'exode pour susciter des frictions
entre la formation chiite et le reste de la population libanaise. Non
seulement aucun de ces objectifs n'a été atteint, mais en dépit de tous
les moyens de l'armée israélienne, le Hezbollah a conservé l'initiative,
continuant jusqu'aux derniers instants de cette guerre de 33 jours à
lancer des missiles sur Israël, après avoir réussi à mettre en échec
l'invasion terrestre en détruisant une série de blindés Merkava, fleuron
de l'armée de terre israélienne, dans la vallée de Houjeir, et même
après avoir réussi à surprendre les Israéliens en utilisant des missiles
terre-mer pour bombarder le navire de guerre Saer. Les apparitions
télévisées du secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah,
notamment lorsqu'il a annoncé quasiment en direct le bombardement de ce
fameux navire de guerre, sont encore dans les mémoires.
Et voilà que non seulement les Israéliens n'ont pas réussi à
affaiblir le Hezbollah et à détruire son arsenal, mais, désormais, ils
doivent affronter le Hamas et le Jihad islamique qui sont en train
d'utiliser les mêmes procédés, dans une bande de terre dont la surface
ne dépasse pas les 310 kilomètres carrés. Après une semaine de
bombardements aériens intensifs, les Palestiniens continuent de lancer
des missiles de longue portée et pour la première fois, ils ont atteint
la ville de Nahariya, près de la frontière libanaise, c'est-à-dire à 170
km de Gaza. Autrement dit, l'ensemble du territoire israélien est
désormais sous leur puissance de feu. Ils ont réussi aussi à mettre en
échec une première tentative d'invasion effectuée dimanche.
Certes, nul ne prétend que l'armée israélienne ne peut pas envahir de
nouveau Gaza, mais elle a compris qu'une telle opération risquait
d'être plus coûteuse que prévu et elle n'est pas encore décidée à mettre
ce prix-là. Les Palestiniens ont repris à leur compte la fameuse phrase
du secrétaire général du Hezbollah, dans laquelle il affirmait : « Pour
les Israéliens, une nouvelle agression contre le Liban ne sera pas une
promenade. » Les Palestiniens auraient même des missiles Kornet (des
armes antichars de fabrication russe, sans parler des drones, puisque la
télévision israélienne a annoncé que l'un d'eux a été descendu par son
armée, ajoutant qu'il était doté de caméras... En même temps, le chef du
Jihad islamique, Ramadan Challah, est en train de faire des apparitions
télévisées dans le genre de celles de Nasrallah, alors que les médias
palestiniens sont en train de lancer des avertissements à la population
israélienne civile, se lançant désormais dans la guerre psychologique,
exactement comme le fait le Hezbollah.
Au-delà de la guerre purement militaire, c'est une guerre des
volontés qui se déroule désormais à Gaza et au bout de sept jours,
l'esprit de résistance n'a pas été entamé chez les Palestiniens. Un
certain courant au sein du Hamas refuse même de reconnaître l'influence
de l'Iran, du Hezbollah et de l'armée syrienne, pour des raisons
idéologiques, le Hamas étant partie intégrante des Frères musulmans.
Le Hezbollah est ainsi devenu une sorte d'école militaire, notamment en matière de guérilla et il fait profiter les autres de son expertise et de ses méthodes vérifiées sur le terrain. Même si, aujourd'hui, la Turquie et le Qatar (les parrains des Frères musulmans dans la région) cherchent à reprendre l'initiative dans la région par le biais du Hamas en proposant leur médiation avec Israël, il est certain que la dernière guerre de Gaza, quelle que soit son issue, a remis en selle ce qu'on appelle « l'axe de la résistance », qui va de Téhéran au Liban-Sud et jusqu'à Gaza. Des experts militaires estiment à ce sujet que l'opération de Gaza était indispensable pour les Israéliens, justement pour vérifier, d'une part, les capacités des Palestiniens, mais aussi si la coopération entre les organisations palestiniennes et l'axe dit de la résistance est toujours de mise.
Le Hezbollah est ainsi devenu une sorte d'école militaire, notamment en matière de guérilla et il fait profiter les autres de son expertise et de ses méthodes vérifiées sur le terrain. Même si, aujourd'hui, la Turquie et le Qatar (les parrains des Frères musulmans dans la région) cherchent à reprendre l'initiative dans la région par le biais du Hamas en proposant leur médiation avec Israël, il est certain que la dernière guerre de Gaza, quelle que soit son issue, a remis en selle ce qu'on appelle « l'axe de la résistance », qui va de Téhéran au Liban-Sud et jusqu'à Gaza. Des experts militaires estiment à ce sujet que l'opération de Gaza était indispensable pour les Israéliens, justement pour vérifier, d'une part, les capacités des Palestiniens, mais aussi si la coopération entre les organisations palestiniennes et l'axe dit de la résistance est toujours de mise.
En même temps, il s'agit aussi de tester le nouveau président
égyptien Abdel Fattah Sissi et de sonder ses réactions en période de
crise, sachant que ce dernier ne porte pas le Hamas, et les Frères
musulmans, en général, dans son cœur. Le président égyptien a donc eu
une réaction assez tiède, ne pouvant pas aider le Hamas alors que les
Frères musulmans sont pourchassés en Égypte. Mais au Liban et même en
Syrie, la solidarité avec les Palestiniens de Gaza est bien plus
importante... Sans parler de l'échange des expériences, des méthodes et
des tactiques.