Par Marwa Abulaban
J’ai
reçu cette lettre bouleversante de Marwa Abulaban, jeune habitante de
Gaza, qui s’exprime admirablement en français. Cette lettre est datée du
23. Deux jours plus tard, son frère a été tué dans un bombardement.
Gilles Devers
Ils agressent Gaza pour que l’attention du monde soit sur leur prétendue
force. Ils agressent Gaza afin de mieux faire oublier les crimes commis
en Cisjordanie. Ils agressent Gaza et c’est aussi pour faire
abstraction des attaques incessantes contre la mosquée Al Aqsa. À cela,
nous n’oublions pas cette volonté permanente d’occulter les
arrestations, les assassinats arbitraires et surtout les crimes
perpétrés sur les enfants comme cible à la source et de choix pour le
régime sioniste. Nous pensons à l’un d’eux, l’innocent Mohamed Abu
Khudair.
Sans aucun sentiment d’humanité et sans aucune considération pour la dignité humaine, les sionistes
ont pris cet enfant, puis l’ont torturé, tué et puis brulé. Encore et
toujours l’occupant israélien a t-il le droit de tuer en toute impunité?
Qui sont les partisans de la terreur et qui sont donc les véritables
terroristes ?
Mohamed Abu Khudair, qui n’était qu’un enfant, a été tué sans même
qu’une personne ait pu agir, sans même qu’une personne ai pu réagir en
sa faveur. Encore et toujours, est-ce que Israël a-t-il
le droit de faire cela et de supprimer ceux qu’il estime de trop sur
notre terre ? Et nous Palestiniens, n’avons-nous pas cette obligation
humaine de réagir à cela ? N’avons-nous pas le droit de nous défendre
face à celui qui souhaite nous coloniser et nous supprimer ?
De par le monde, nombreux sont ceux qui ont des yeux mais ne voient pas,
ont des oreilles mais n’entendent pas, ont des cœurs mais ne
comprennent pas. Nombreux parmi ceux-là disent que les terroristes
palestiniens lancent des roquettes contre Israël, et
ils condamnent systématiquement cela. En revanche, ces mêmes sourds,
muets et aveugles ne disent plus mot lorsque notre ennemi nous attaque,
lorsque notre ennemi déverse sa haine arbitraire qui n’a d’égal que
l’ampleur illimitée du déluge de feu qu’il nous fait parvenir depuis le
ciel. Dépossédé de l’ouïe, de la vue et de la compréhension du cœur, en
vérité celui-ci tel un bourreau participe à nous faire mourir soit à
petit feu, soit immédiatement et violemment par son absence d’humanité
ainsi que par son crime sournois qui laisse sans voix.
Silence Israël tue, silence Israël est
la victime, au nom de sa seule et unique sécurité. Oui, silence on tue,
encore et toujours, … et quel est ce silence en nous le plus douloureux
et le plus injuste ? N’est-il pas celui de l’absence de la fraternité,
voire même de l’humanisme arabe et musulman ? Au-delà de la prétendue
indignation manifestée par ces chefs d’Etats arabes et musulmans,
l’absence d’actes ne finit-elle pas par les réduire à un silence tout
aussi étrange que coupable.
Depuis 1967, la Palestine souffre et demeure encore et
toujours occupée. En dépit de ses incessants appels au monde qui
sonnent et raisonnent, la tonalité demeure celle d’une réponse encore et
toujours occupée. Pourquoi ? Pour qui ? Jusqu’a quand ? La Palestine n’a pas oublié le monde mais le monde a oublié la Palestine…
Voici l’histoire de cette étrange quotidien dont les stratégies militaires offertes aux habitants de Gaza
ne manquent pas d’imagination, sournoise et criminelle. Dans le même
temps, celles-ci n’étonnent plus les Palestiniens. Chaque moment à Gaza durant ces jours d’offensive par le ciel, la mer et la terre, l’armée sioniste
lance un missile, j’entends alors sa déflagration forte suite à sa
chute, c’est alors que je ne sais plus quoi faire, je ne sais plus quoi
penser et tout s’emmêle dans mon esprit éprit de panique. Où ce missile
va-t-il encore tomber ? Est ce sur notre famille ou est-ce sur celles de
nos voisins ou sur nos proches ? Je ne sais plus de quoi j’ai
conscience. Les murs de la maison tremblent violemment de toute part, et
au final tout explose fortement. Les moyens utilisés dépassent
l’imagination dans la violence et la disproportion. David contre
Goliath,… mais à une époque où Goliath le Palestinien est réduit à
n’être plus Goliath et David ne fait plus ce qu’on attendait noblement
de David. Nous sommes face à un Israël, désormais tueur des citoyens de Gaza,
et tout simplement le tueur d’enfants, des femmes et des personnes
âgés. Suite à chaque agression, l’ambulance roulant à toute vitesse vers
le lieu de la destruction et de la mort, fait sonner sa triste sirène
devenue presque familière dans toute la ville. Suite à chaque décès
notre profonde conviction en Dieu ne peut se détacher du fait d’invoquer
pour ces innocentes victimes le mérite du martyr. Ce noble mérite
s’impose à nous et nous unit à ces innombrables morts et blessés qui
résistaient et résistent encore et toujours chaque jour dans leurs vies
et leur biens. Face aux inexcusables silences du monde, nous comprenons
depuis longtemps que les âmes palestiniennes sont bon marchés pour le
monde.
Dans ce contexte dramatique, la souffrance soit commence pour certains encore tout jeune ou soit elle finit pour une famille fatalement que cela soit de jour comme de nuit au quotidien.
Chaque matin nous nous levons avec le bruit des bombardements massifs, et nous nous endormons à nouveau avec celui-ci sans répit de pouvoir goûter la quiétude du sommeil et de ses rêves remplis de liberté. Nos compagnons du ciel ne sont plus les étoiles mais ce sont les avions, les drones et le fracas des bombardements permanents.
À l’autre bout du monde, au même moment les gens éprouvent leur joies et insouciance avec d’autres déflagrations dans le ciel, celles des feux d’artifices de l’été, pour ceux qui vivent dans cette partie du monde où l’on dort avec insouciance, en sécurité et en paix. Pour notre part, nous restons éveillés jusqu’à ne plus compter les heures de crainte de ne pas savoir où sera notre réveil, et ce qu’il peut se passer durant notre sommeil. Comme chaque jour nous nous regroupons pour rester dans une chambre devenue notre seul lieu de protection. La chaleur étouffante de cette saison d’été nous ne dissuade pas de fermer les fenêtres ainsi que les portes pour notre impérative sécurité. Pour autant, suite à des bombardements forts, les derniers éléments de la maison éclateront hélas. Voila notre quotidien actuel dans la bande de Gaza. L’obscurité est aussi notre environnement quotidien à cause des restrictions arbitraires qui touchent l’électricité, qui nous parvient moins de 5h par jour. Sous les bombardements de la nuit, Gaza devient une ville sombre.
À travers le choix d’une symbolique forte de sens, le régime sioniste avait commencé ses bombardements dès le 29 juin, premier jour du mois de Ramadan. Un mois de miséricorde divine et de pardon. L’offensive militaire contre Gaza, fut annoncée quant à elle, le 7 juillet. La semaine de bombardement qui précédait cette date semblait être un banal entrainement pour Israël. Un relatif et vulgaire entrainement pour l’occupant sioniste.
N’est-ce pas un acte ultime d’humiliation que d’attaquer les civils palestiniens lors du premier jour de Ramadan ?
Les Palestiniens se font massacrer en silence et les avions de guerre israéliens rodent sans relâche tels des loups affamés de chair et bombardent en totale liberté et impunité. Cet état de fait durera aussi longtemps que l’entité sioniste ne réservera pas d’autres considérations aux réactions de condamnations des pays du monde que celle qu’elle regarde entre les orteils.
Avec un élan de générosité cynique et macabre, les Israéliens bombardent les maisons en faisant effondrer les toits sur leurs habitants après les avoir prétendument prévenus un laps de temps avant. Dans la réalité, l’armée sioniste ne prévient que très rarement les habitants de la maison ciblée. Au mieux, ils lancent un petit missile qui guide le second plus destructeur pour que leurs habitants fuient. C’est un nouveau système, qui pourrait faire trompeusement croire que Israël se soucie tout à coup des lois humanitaires de la guerre,… mais ce n’est qu’illusion trompeuse pour les crédules acquis à sa cause. En réalité ce que le monde ignore c’est qu’ils bombardent à peine après quelques secondes, jamais plus d’une minute. Est-ce que 50 secondes voire une minute suffisent pour des personnes âgées, femmes, enfants pour se regrouper et enfin sortir ? Absolument non. Le simple fait de nous poser la question en ce 21ème siècle pour ce peuple qui vit cela est rien de plus qu’irréel et incroyable.
C’est un drame que tous les citoyens palestiniens vivent chaque jour. Et quelles sont nos options ? Soit de rester dans notre maison et mourir une fois, ou alors nous la quittons et devenons des morts vivant chaque jour, détruits à petit feu. Mais la plus destructrice des morts est celle de ce départ en perdant nos souvenirs d’enfance et de ceux des personnes qui ont vécus avec nous dans l’amour et la patience. Ce lieu familial, un abri fait de tendresse, est celui où nous avions nos jouets, nos meubles, nos papiers, où nous avions écris tant de pensée. C’est le lieu de nos vies quotidiennes, de nos moments de joie et de tristesse. Un lieu où nous avions nos souvenirs, nos chambres, nos lits, notre argent pour vivre…. En une fraction de seconde un missile frappe arbitrairement, après le harcèlement d’une occupation militaire non voyante, pour effacer à jamais toutes ces vies et ce lieu remplit d’émotions diverses. En réalité, s’il me reste quelques forces pour écrire, je ne peux pas pour autant décrire notre peine et notre douleur avec exactitude car les mots ne suffisent pas et le calme n’est pas là. Peut être qu’un missile tombera d’une seconde à l’autre… Cela est au-delà des mots.
Cette situation est celle de notre dramatique et triste quotidien qui se poursuit chaque jour à Gaza où l’on ne vit pas mais où l’on survit. Dans leurs appétits féroces et sanguinaires de bourreaux du peuple palestinien, les avions ne leur suffisent pas pour accentuer les massacres et ce génocide, ils utilisent divers moyens de guerre qui témoignent de leur cruauté.
Ce qu’ils nous proposent chaque jour dans cette prison à ciel ouvert, c’est 4 modalités pour détruire Gaza : les avions de combat dans le ciel le plus haut, les drones dans le ciel le plus bas, les canons d’artillerie de chaque frontière de la bande de Gaza et depuis les bateaux de guerre en mer.
Notre réalité n’est plus que celle de bombardements incessants, de destructions, de déplacements de populations, des morts et des blessés… Et avec cela, Israël n’hésite pas à annoncer qu’il va élargir son opération militaire contre le territoire palestinien de Gaza.
Jusqu’à quand va-t-on souffrir ? Et quelle est la nature inhumaine de cette protection qui n’est autre qu’une agression criminelle supplémentaire à l’actif d’Israël dans son éternel syndrome de victimisation d’elle-même.
Sortir de chez soi est quasiment impensable : personne ne peut garantir votre protection si vous sortez de chez vous. En restant chez nous ils nous bombardent également en choisissant nos maisons comme lieu de mort.
Quelle est la faute de l’enfant qui avait une famille il y a quelques jours et qui aujourd’hui regarde seul ces destructions autour de lui, restant le seul survivant d’un bombardement ?
Encore et toujours les enfants de Gaza demeurent les victimes des guerres et Israël demeure encore et toujours le criminel et le tueur des enfants palestiniens.
Oh Israël, sache que comme pour d’autre avant toi, le cycle naturel de la vie sur terre viendra, que tu sois individu, clan, groupe ou empire, ce jour où tu vas mourir et tu te retrouveras face à tes actes.
Oh Israël, sache qu’on ne badine jamais avec ces âmes qui peuplent Gaza. Et sera ou ne sera pas le jour de libération de la Palestine… bien assez tôt tu le connaîtras.
Dans ce contexte dramatique, la souffrance soit commence pour certains encore tout jeune ou soit elle finit pour une famille fatalement que cela soit de jour comme de nuit au quotidien.
Chaque matin nous nous levons avec le bruit des bombardements massifs, et nous nous endormons à nouveau avec celui-ci sans répit de pouvoir goûter la quiétude du sommeil et de ses rêves remplis de liberté. Nos compagnons du ciel ne sont plus les étoiles mais ce sont les avions, les drones et le fracas des bombardements permanents.
À l’autre bout du monde, au même moment les gens éprouvent leur joies et insouciance avec d’autres déflagrations dans le ciel, celles des feux d’artifices de l’été, pour ceux qui vivent dans cette partie du monde où l’on dort avec insouciance, en sécurité et en paix. Pour notre part, nous restons éveillés jusqu’à ne plus compter les heures de crainte de ne pas savoir où sera notre réveil, et ce qu’il peut se passer durant notre sommeil. Comme chaque jour nous nous regroupons pour rester dans une chambre devenue notre seul lieu de protection. La chaleur étouffante de cette saison d’été nous ne dissuade pas de fermer les fenêtres ainsi que les portes pour notre impérative sécurité. Pour autant, suite à des bombardements forts, les derniers éléments de la maison éclateront hélas. Voila notre quotidien actuel dans la bande de Gaza. L’obscurité est aussi notre environnement quotidien à cause des restrictions arbitraires qui touchent l’électricité, qui nous parvient moins de 5h par jour. Sous les bombardements de la nuit, Gaza devient une ville sombre.
À travers le choix d’une symbolique forte de sens, le régime sioniste avait commencé ses bombardements dès le 29 juin, premier jour du mois de Ramadan. Un mois de miséricorde divine et de pardon. L’offensive militaire contre Gaza, fut annoncée quant à elle, le 7 juillet. La semaine de bombardement qui précédait cette date semblait être un banal entrainement pour Israël. Un relatif et vulgaire entrainement pour l’occupant sioniste.
N’est-ce pas un acte ultime d’humiliation que d’attaquer les civils palestiniens lors du premier jour de Ramadan ?
Les Palestiniens se font massacrer en silence et les avions de guerre israéliens rodent sans relâche tels des loups affamés de chair et bombardent en totale liberté et impunité. Cet état de fait durera aussi longtemps que l’entité sioniste ne réservera pas d’autres considérations aux réactions de condamnations des pays du monde que celle qu’elle regarde entre les orteils.
Avec un élan de générosité cynique et macabre, les Israéliens bombardent les maisons en faisant effondrer les toits sur leurs habitants après les avoir prétendument prévenus un laps de temps avant. Dans la réalité, l’armée sioniste ne prévient que très rarement les habitants de la maison ciblée. Au mieux, ils lancent un petit missile qui guide le second plus destructeur pour que leurs habitants fuient. C’est un nouveau système, qui pourrait faire trompeusement croire que Israël se soucie tout à coup des lois humanitaires de la guerre,… mais ce n’est qu’illusion trompeuse pour les crédules acquis à sa cause. En réalité ce que le monde ignore c’est qu’ils bombardent à peine après quelques secondes, jamais plus d’une minute. Est-ce que 50 secondes voire une minute suffisent pour des personnes âgées, femmes, enfants pour se regrouper et enfin sortir ? Absolument non. Le simple fait de nous poser la question en ce 21ème siècle pour ce peuple qui vit cela est rien de plus qu’irréel et incroyable.
C’est un drame que tous les citoyens palestiniens vivent chaque jour. Et quelles sont nos options ? Soit de rester dans notre maison et mourir une fois, ou alors nous la quittons et devenons des morts vivant chaque jour, détruits à petit feu. Mais la plus destructrice des morts est celle de ce départ en perdant nos souvenirs d’enfance et de ceux des personnes qui ont vécus avec nous dans l’amour et la patience. Ce lieu familial, un abri fait de tendresse, est celui où nous avions nos jouets, nos meubles, nos papiers, où nous avions écris tant de pensée. C’est le lieu de nos vies quotidiennes, de nos moments de joie et de tristesse. Un lieu où nous avions nos souvenirs, nos chambres, nos lits, notre argent pour vivre…. En une fraction de seconde un missile frappe arbitrairement, après le harcèlement d’une occupation militaire non voyante, pour effacer à jamais toutes ces vies et ce lieu remplit d’émotions diverses. En réalité, s’il me reste quelques forces pour écrire, je ne peux pas pour autant décrire notre peine et notre douleur avec exactitude car les mots ne suffisent pas et le calme n’est pas là. Peut être qu’un missile tombera d’une seconde à l’autre… Cela est au-delà des mots.
Cette situation est celle de notre dramatique et triste quotidien qui se poursuit chaque jour à Gaza où l’on ne vit pas mais où l’on survit. Dans leurs appétits féroces et sanguinaires de bourreaux du peuple palestinien, les avions ne leur suffisent pas pour accentuer les massacres et ce génocide, ils utilisent divers moyens de guerre qui témoignent de leur cruauté.
Ce qu’ils nous proposent chaque jour dans cette prison à ciel ouvert, c’est 4 modalités pour détruire Gaza : les avions de combat dans le ciel le plus haut, les drones dans le ciel le plus bas, les canons d’artillerie de chaque frontière de la bande de Gaza et depuis les bateaux de guerre en mer.
Notre réalité n’est plus que celle de bombardements incessants, de destructions, de déplacements de populations, des morts et des blessés… Et avec cela, Israël n’hésite pas à annoncer qu’il va élargir son opération militaire contre le territoire palestinien de Gaza.
Jusqu’à quand va-t-on souffrir ? Et quelle est la nature inhumaine de cette protection qui n’est autre qu’une agression criminelle supplémentaire à l’actif d’Israël dans son éternel syndrome de victimisation d’elle-même.
Sortir de chez soi est quasiment impensable : personne ne peut garantir votre protection si vous sortez de chez vous. En restant chez nous ils nous bombardent également en choisissant nos maisons comme lieu de mort.
Quelle est la faute de l’enfant qui avait une famille il y a quelques jours et qui aujourd’hui regarde seul ces destructions autour de lui, restant le seul survivant d’un bombardement ?
Encore et toujours les enfants de Gaza demeurent les victimes des guerres et Israël demeure encore et toujours le criminel et le tueur des enfants palestiniens.
Oh Israël, sache que comme pour d’autre avant toi, le cycle naturel de la vie sur terre viendra, que tu sois individu, clan, groupe ou empire, ce jour où tu vas mourir et tu te retrouveras face à tes actes.
Oh Israël, sache qu’on ne badine jamais avec ces âmes qui peuplent Gaza. Et sera ou ne sera pas le jour de libération de la Palestine… bien assez tôt tu le connaîtras.
Source : Les Actualités du Droit