Le Palestinien Mahmoud Moussa Abou Moammer
habite au sud de la ville Khan Younes, au sud de la bande de Gaza. Lundi
dernier, sous les bombardements de l’occupation sioniste, il a perdu sa
femme, son père et son frère. Il n’est pas facile d’imaginer sa
tristesse de les voir disparaître d’un seul coup devant ses yeux. Les
bombes israéliennes ont visé sa maison. C’est un miracle s’il est encore
en vie, ainsi que son bébé.
Abou Moammer, 30 ans, n’en est pas sorti
totalement indemne. Il est blessé. Et le correspondant de notre Centre
Palestinien d’Information (CPI) l’a rencontré à l’hôpital d’Al-Chifaa où
il recevait le soin nécessaire à ses blessures.
« Nous avions accompli nos actes de
dévotions dans la proche mosquée d’Al-Mostapha, dans le quartier de
Moradj, au sud de la ville Khan Younes. Et nous sommes revenus à la
maison. Mon père s’est mis dans la véranda de la maison et nous nous
sommes réunis pour passer ensemble un temps de détente. Quelques
secondes plus tard, les avions de l’occupation sioniste nous ont
visés », raconte Abou Moammer.
Le missile tiré par les avions de
l’occupation a explosé au milieu de la famille. Il a tué le père Moussa,
58 ans, le fils Saddam, 24 ans, et Mme Mohammed Hinadi Hamdan Abou
Moammer, 26 ans. Les rescapés Mohammed et son bébé Hazem, âgé de dix
mois seulement, ont été blessés, ainsi que deux enfants qui passaient
par là.
Le crime hideux
Mohammed se rappelle des détails du crime
sioniste : « La famille était assise dans le véranda. Je marchais vers
eux. Ma femme portait mon bébé Hazem. D’un seul coup s’est produit le
bombardement, mettant le lieu en feu et en fumée. J’ai vu Hazem voler
dans l’air. Du sang était partout ».
Les voisins se sont précipités et ont
appelé les urgences. Les victimes ont été transportées vers l’hôpital.
Mohammed a reçu des éclats partout dans le corps. C’est plus tard qu’il a
su que sa femme, son père et son frère avaient perdu la vie et que par
miracle, son bébé était resté en vie, bien qu’il ait sauté plusieurs
mètres au-dessus du sol.
On se verra au paradis
Le lendemain après-midi, en dépit de ses
blessures, Mohammed a participé au cortège funèbre de sa femme, son père
et son frère. Et dépit de l’atmosphère de guerre et de colère, beaucoup
y ont participé.
Cette vaste participation a été une bonne
consolation pour Mohammed. Il se console aussi en se disant : « Nous
nous verrons au paradis ».
Le lieu du bombardement porte encore ses
empreintes, éclats et sang, des empreintes d’un nouveau crime visant les
familles palestiniennes, non seulement durant l’agression actuelle,
mais depuis toujours.