Plus de 1.500 enfants
palestiniens ont été tués par l’occupant israélien, et plus de 6.000
autres ont été blessés, selon des statistiques révélées samedi par le
ministre des Affaires sociales de l’Autorité Palestinienne, à l’occasion
de la Journée de l’Enfant.
Dans un rapport
diffusé par l’agence de presse Maan, le ministre, Kamal al Sharafi,
ajoute que depuis l’année 2000, pas moins de 10.000 enfants ont été
arrêtés par l’armée d’occupation, et que 200 d’entre eux sont
actuellement détenus.
De son côté, l’agence des Nations-Unies pour l’enfance, l’UNICEF, a
indiqué qu’au cours de l’année 2013, un total de 700 enfants
palestiniens âgés de 12 à 17 ans ont été arrêtés en Cisjordanie,
interrogés et détenus.
L’UNICEF ajoute qu’elle a identifié une série de pratiques « relevant
de traitements cruels, inhumains et dégradants, selon les critères de
la Convention des Droits de l’Enfant et de la Convention internationale
contre la torture ».
Parmi les derniers cas en date de crimes de guerre israéliens,
l’assassinat, de sang-froid, du jeune Yussef Sami Shawamreh, comme le
rapporte ci-dessous le site http://www.info-palestine.eu/spip.php?page=impression&id_article=14481
Les membres de la famille de Youssef Sami Shawamreh, âgé de 15 ans et
abattu par les troupes israéliennes d’occupation, l’étreignent une
dernière fois lors de ses funérailles dans le village de Deir al-Asal
al-Tahta en Cisjordanie, le 19 mars 2014 - Photo : AFP/Hazem Bader
Après avoir enquêté sur la mort 19 mars, du jeune Youssef Sami
Shawamreh, B’Tselem a déclaré qu’il n’avait trouvé aucun élément de
preuve pour soutenir la version de l’armée selon quoi les troupes
avaient ouvert le feu sur des jeunes qui « sabotaient » le mur
d’apartheid en Cisjordanie.
B’Tselem a déclaré que la principale responsabilité de la mort de
l’enfant reposait sur les commandants de l’armée qui ont approuvé
l’utilisation de tirs directs sur un site où il est connu que les
villageois de Deir al-Asal al-Tahta vont ramasser des plantes sauvages
sur leurs propres terres.
Une porte-parole de l’armée avait prétendu devant l’AFP que les soldats
avaient repéré trois Palestiniens vandalisant le mur, disant qu’ils les
avaient « avertis verbalement » avant de tirer des coups de semonce en
l’air, puis à hauteur des jambes.
Mais la famille Shawamreh et les témoins disent que l’adolescent
était à la recherche de gundelia, une plante de la famille des chardons
utilisée dans la cuisine.
B’Tselem a déclaré que la fusillade s’est produite dans une zone où
il y a une large brèche dans la barrière et où les familles vont
régulièrement rechercher des plantes comestibles sur leur propre terres
agricoles.
« Les deux jeunes survivants ... ont entendu trois ou quatre coups de
feu alors qu’ils descendaient sur la route, et sans avertissement
préalable », a déclaré le rapport.
Youssef Shawamreh, qui a été gravement blessé mais qui n’a pu être
transporté par une ambulance que quelques 30 minutes plus tard, a été
déclaré mort à son arrivée dans un hôpital israélien.
L’ONG a déclaré que ses conclusions étaient « très « différentes » de la
version de l’armée.
« Les jeunes n’ont fait aucune tentative de vandalisme, ils ont
traversé le mur par une brèche existant depuis longtemps, et les soldats
n’ont pas appliqué la procédure de l’arrestation de suspects, tirant
sur Shawamreh sans avertissement préalable, » dit le rapport.
Les troupes d’occupation dans le secteur étaient « parfaitement au
courant » depuis deux ans que les Palestiniens franchissaient la
barrière « pour chercher des gundelias sur leur propre terres
agricoles, » dit B’Tselem.
Le rapport ajoute que l’utilisation de tirs directs a démontré « un
manque cynique de préoccupation pour la vie d’un adolescent palestinien
. »
Deux jours plus tôt, des soldats avaient kidnappé quatre adolescents
dans le même endroit, les tabassant et leur confisquant des plantes
qu’ils avaient cueillies.
« La décision de monter une embuscade armée à un point de la barrière
connue pour être traversé par des jeunes, qui ne représentent aucun
danger pour quiconque et qui vont récolter des plantes, est très
discutable, » dit le rapport, notant que les commandants en faute
restaient « extrêmement discrets ».
« La responsabilité première de ce meurtre appartient aux commandants
qui ont envoyé des soldats faire une embuscade armée », a déclaré la
responsable de B’Tselem, Jessica Montell, dans une déclaration qui
exhortait la police militaire à examiner si les commandants devaient
« assumer une responsabilité pénale personnelle » pour l’assassinat de
Youssef Shawamreh.