Rafah - CPI
Pour quel péché ont-elles été tuées ?
Des questions à la hauteur de la souffrance qui sont répétées par la
bouche des gazaouis dans la bande de Gaza après le martyre des deux
fillettes Ghina et Malak suite à un incendie provoqué par une bougie
dans leur maison dans la ville de Rafah au sud de Gaza. C’est ainsi
qu’elles rejoignent la longue liste des victimes du blocus.
La nuit du mercredi 26 mars, Ghina
Fathi Ahmad Sheikh Ahmad, deux ans, et sa sœur Malak, quatre ans,
dormaient dans leur petite maison du camp de réfugiés de Rafah. Elles
rêvaient de l’espoir et de l’avenir malgré la nuit sombre et qui s’est
assombrie d’avantage à cause de la coupure de courant. Seule une lueur
de lumière provenait d’une bougie qui était censée leur apporter de la
compagnie, mais qui, en fin de compte, leur a apporté la mort.
Le risque du sauvetage
Le père des deux fillettes, raconte le cœur
brisé : « J’étais dans la boutique de mon frère qui se situe au
rez-de-chaussée de notre maison [familiale], quand des voisins sont
venus m’informer qu’un incendie s’est déclaré dans ma maison et que des
volutes de fumée s’en dégageaient »
Il se tût un instant, et ses yeux se sont
remplis de larmes alors qu’il racontait à notre correspondant le danger
qu’il a pris pour secourir ses enfants « je me suis précipité en
direction de la maison, j’ai vu le feu qui sortait de la chambre de mes
enfants, et malgré l’intensité des flammes, j’ai réussi a sauvé ma fille
Nada, les nuages de fumée s’amplifiaient et je ne suis pas parvenue à
rentrer dans la chambre une seconde fois. Je me suis évanoui et j’ai été
transporté à l’hôpital après cela ».
Il ajoute amèrement « après une heure
environ, j’ai appris que mes deux filles Ghina et Malak ont rendu l’âme,
et que pendant l’incendie mes deux petites filles, Nada et Chahd ont
été blessées par de graves brulures et ont été transportées à l’hôpital
Abu Youssef An-Najar et de ce dernier, à l’hôpital Nasser dans la ville
Khan Younis pour y être soignées.»
Des instants douloureux
Quant à Muhammad, enfant de huit ans, il a
été épargné par l’incendie, mais l’évènement reste gravé dans sa
mémoire, il déclare qu’il a été réveillé par les cris de ses sœurs et a
découvert qu’elles étaient encerclées par les flammes.
Malgré les difficultés, il a réussi à
sortir de la chambre en sautant par-dessus les flammes en hurlant et en
appelant sa maman pendant que les flammes s’emparaient de tout ce qui
se trouvait dans la pièce. Ce qui a poussé la mère à sortir de ces
flammes et à appeler les voisons et les proches à l’aide.
Elle ajoute que son mari s’est précipité et
a sorti Nada (8ans) et Chahd (10 ans). Il s’est avéré que les flammes
se sont jetées sur les filletes Ghina et Malak et leurs corps ont été
carbonisés et ainsi leurs âmes se sont élevées pour maudire les
responsables du blocus de Gaza.
Des rêves qui s’effondrent
Dansa la petite maison, tous les rêves se
sont effondrés avec l’incendie de la maison qui a tout rasé avant que
les équipes de pompiers ne soient parvenues à l’éteindre sous les cris
du père, de la mère et tous les présents. Quel est leur crime, et
combien de temps encore le blocus continuera de consumer les victimes
alors que le monde semble ne rien voir et ne rien entendre de ce qu’il
se produit ?
La famille Sheik Alaid avait allumé une
bougie à cause de la coupure d’électricité qui dure depuis 7 ans a une
moyenne de 7 heures d’affilé par jour, ce qui pousse les gazaouis à
utiliser d’autres moyens qui sont souvent la cause de la mort de
victimes innocentes.
La question de cette famille sinistrée, et
celles de toutes les familles de Gaza est : Jusque quand continuera ce
blocus qui consume des victimes par le feu quelques fois et par la
dégradation de la santé d’autres fois.