Par Rose Blanche
Comment une chaîne de solidarité depuis la France et l'Espagne a réussi à
forcer le blocus imposé par l'Etat sioniste colonial à la population
palestinienne de Gaza en mettant tout en oeuvre, avec le cœur et
l'espoir, pour permettre à un enfant malade de recevoir des soins.
Rappel de l'initiative
Pendant ma mission à Gaza avec les Brigades internationales Unadikum, j'ai rencontré Nader et Shireena Kolab et leurs 4 enfants. Un de leurs fils, Karim, 4 ans, souffre d'une maladie hépatique grave et il a besoin d'une greffe de foie. Son père est le donneur. Ils ont subi des examens dans les hôpitaux de Gaza, mais le niveau de la chirurgie hépatique dans la Bande de Gaza est, à cause de l'occupation sioniste, insuffisant pour prendre en charge cette greffe.
Rappel de l'initiative
Pendant ma mission à Gaza avec les Brigades internationales Unadikum, j'ai rencontré Nader et Shireena Kolab et leurs 4 enfants. Un de leurs fils, Karim, 4 ans, souffre d'une maladie hépatique grave et il a besoin d'une greffe de foie. Son père est le donneur. Ils ont subi des examens dans les hôpitaux de Gaza, mais le niveau de la chirurgie hépatique dans la Bande de Gaza est, à cause de l'occupation sioniste, insuffisant pour prendre en charge cette greffe.
La famille est partie en Jordanie où les examens préalables à la greffe
ont été réalisés mais les frais d'hospitalisation et chirurgicaux
exhorbitants n'ont pas permis qu'elle envisage l'opération dans le pays.
Sollicitée, l'Autorité médicale à Gaza a accepté de
prendre en charge les frais d'hospitalisation et chirurgicaux en Egypte,
où leur montant est plus accessible qu'en Jordanie.
C'est à ce moment-là, fin novembre 2013, que je rencontre la famille,
qui n'a pas les moyens financiers de partir en Egypte pendant une longue
période.
Je décide donc de filmer l'appel de Nader et Karim pour le diffuser sur
les réseaux sociaux afin de sensibiliser l'opinion publique sur le sort
du petit garçon et tenter de récupérer des fonds.
Un élan de solidarité se crée sur la toile, des anonymes répondent à l'appel et au mot d'ordre “Sauver Karim - aider cette famille palestinienne”.
A mon retour en France, je suis invitée par Denis Petitjean, président de l'association Orléans Loiret Palestine
pour témoigner de mon voyage et je lance également cet appel, qui sera
entendu par les militants de l'association ; ce soir-là, plus de 1.300
euros sont collectés et envoyés à la famille Kolab.
Le 24 janvier 2014, ses parents et Karim partent à Rafah pour passer en Egypte et se rendre au National Liver Institute au Caire.
Premier obstacle : l'ambulance fait demi-tour, le terminal de Rafah est fermé.
Je fais appel à mes contacts sur place, en l’occurrence l'association Barakacity, que j'avais rencontré à Gaza, afin qu'ils apportent un soutien à cette famille pour traverser la frontière de Rafah et deux semaines plus tard, Barakacity accompagne la famille à la frontière, qui est ouverte et la famille arrive au Caire.
Arrivés au Caire, Nader et Karim commencent une série d'examens médicaux au National Liver Institute, mais
une épidémie de grippe touche le pays, dont le Caire, et l'hôpital ne
remplit pas toutes les conditions adéquates pour la réalisation de
l'opération. Nader craint pour l'état de son fils, dont les défenses
sont très affaiblies, et veut quitter Le Caire au plus vite.
Mais un retour à Gaza leur ferait courir le risque très
réel d'être à nouveau confrontés aux difficultés pour en sortir étant
donné la fermeture de Rafah pendant plusieurs semaines d'affilée, depuis
juillet 2013, par les nouvelles autorités égyptiennes.
Une page événement est créée sur Facebook : "Karim jusqu'au bout on lâchera pas"
afin de mobiliser le maximum de personnes et de continuer à envoyer des
dons pour que la famille puisse rester au Caire pendant que des
solutions hospitalières sont recherchées en France et en Espagne.
Le soutien autour de Monsieur et Madame Kolab se maintient, par mail et
par téléphone. "LaRosa de las Arenas", une militante française présente
au Caire en mars, les rencontre et, devant la précarité de leur
situation et l'insalubrité du logement qu'ils occupent, apporte un
soutien financier et moral auprès de la famille, qui peut déménager dans
un hôtel correct. Sur Facebook, plus d'une cinquantaine de personnes de
divers pays, dont le Liban et les Pays-Bas, vont envoyer des dons à
Nader et relayer autour d'eux cette incroyable histoire.
Manu Abu Carlos Pineda, président des Brigades Unadikum, et responsable
de l'association en Espagne, mobilise son réseau pour trouver une
solution.
Jose Ramon Samper, membre de l'association Dar al-Karama de soutien au
peuple sahraoui et ami de Manu Pineda, accepte de soutenir cette noble
cause en apportant son soutien pour faire venir l'enfant et son père en
Espagne.
Fin février dernier, une procédure est lancée depuis l'Espagne pour
obtenir les visas médicaux et fin mars, à peine un mois après, les visas
sont acceptés.
Karim et son père vont donc se rendre dans les jours qui viennent en
Espagne, où tous les préparatifs de leur séjour et du suivi médical,
chirurgical et hospitalier se mettent en place.
Je tiens à exprimer ma gratitude à toutes ces personnes sur les réseaux
qui m'ont fait confiance et ont contribué à relever avec succès ce défi,
et mes remerciements chaleureux :
- à José Ramon Samper, pour avoir facilité le départ de la famille pour l'Espagne en si peu de temps.
- à Mohamed Youssef, gérant de l’hôtel "Invitation" au Caire, qui prend
en charge la coordination entre l'Egypte et les militants d'Unadikum.
- aux Palestiniens de Gaza qui m'ont permis de rencontrer Karim et sa famille.
- à ISM-France pour avoir relayé depuis le début l'information sur son site
et enfin
- à celui que je considère comme un grand frère, Manu Abu Carlos Pineda,
responsable de l'association Brigades internationales Unadikum, qui se
consacre corps et âme à la cause palestinienne et qui a, une nouvelle
fois, permis à une personne malade de Gaza de recevoir des soins en Espagne.
Ensemble, unis, avec notre énergie, nos cœurs et l'aide de Dieu,
continuons à forcer le blocus injuste qui étouffe les Palestiniens de la
Bande de Gaza.
Rose BlancheMembre des Brigades Unadikum
Rose Blanche et Manu Abu Carlos à Gaza, octobre-novembre 2013