Les Palestiniens ont annoncé vendredi avoir été informés par le
médiateur américain du refus d'Israël de libérer un dernier contingent
de prisonniers comme il s'y était engagé.
Interrogés par l'AFP, des responsables israéliens se sont refusés à
tout commentaire dans l'immédiat, mais le gouvernement du Premier
ministre Benjamin Netanyahu avait dit qu'il pourrait annuler cette
quatrième et dernière vague de libérations compte tenu de la dégradation
du climat avec les Palestiniens.
Pour leur part, les chefs de mission de l'Union européenne dans les
Territoires palestiniens ont mis en garde dans un rapport contre un
"risque significatif" de conflagration régionale et de "déraillement des
négociations de paix", en raison des tensions croissantes autour des
lieux saints à al-Qods occupée, ont indiqué à l'AFP des sources
diplomatiques.
"Le gouvernement israélien nous a informés via le médiateur et
parrain américain du processus de paix qu'il ne se conformerait pas à la
libération du quatrième contingent de prisonniers prévue le samedi 29"
mars, a déclaré à l'AFP Jibril Rajoub, membre du Comité central du
Fatah, le mouvement du président Mahmoud Abbas.
"Israël a refusé de respecter la liste des noms de prisonniers qui
était convenue", tous incarcérés dans les prisons israéliennes avant les
accords d'Oslo sur l'autonomie palestinienne en 1993, a précisé Rajoub.
Il a fait cette annonce au lendemain d'une rencontre d’Abbas avec
l'émissaire américain Martin Indyk, qui a suivi des entretiens mercredi à
Amman du président palestinien avec le secrétaire d'Etat américain.
'Justice pour les réfugiés'
Le contentieux sur ces libérations porte notamment sur la liste des
prisonniers, parmi lesquels 14 appartiennent à la minorité palestinienne
vivant dans les régions occupées par Israël, que le gouvernement
Netanyahu renâcle à relâcher, pour des motifs de souveraineté nationale.
Barack Obama, qui a reçu successivement en mars à deux semaines
d'intervalle Netanyahu et Abbas, les a exhortés à prendre des décisions
"difficiles" et des "risques pour la paix", pour conclure un
accord-cadre traçant les grandes lignes d'un règlement définitif sur les
questions les plus sensibles: frontières, colonies, sécurité, statut de
Jérusalem et réfugiés.
Et pour son dernier jour en tant que commissaire général de l'Agence
de l'ONU pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), l'Italien Filippo
Grandi a affirmé dans un communiqué que les quelque cinq millions de
réfugiés "finiraient par obtenir justice", estimant que "leurs
aspirations devaient être prises en compte dans tout effort de paix pour
que celle-ci soit durable".