Cisjordanie – CPI
Depuis l’occupation de la sainte ville
d’Al-Quds, en 1967, les occupants sionistes n’épargnent rien pour
judaïser la ville, en la vidant de ses habitants palestiniens. Afin
d’arriver à leur fin, ils les chassent, ils leur imposent des amendes
exorbitantes et des prix outranciers. La vie est de plus en plus
difficile, voire impossible, sous ces pressions trop fortes à supporter.
Les familles palestiniennes trouvent souvent une alternative dans une
localité proche de leur ville.
Entre le marteau de l’occupation et ses
agissements et l’enclume de l’abandon de leur terre, leur histoire, leur
ville, les choix des Palestiniens restent bien restreints.
Décennies d’une vie difficile
Hadj Adnan Al-Charbati, 65 ans, habite avec
sa famille originaire de la ville d'Al-Quds dans un quartier de
l’ancien bourg d'Al-Quds, vers la sainte mosquée d’Al-Aqsa. C’est son
père qui a loué la maison, il y a quelque quarante ans de cela. Après la
Naksa (la guerre de 1967), l’Agence juive est devenue propriétaire de la maison, les vraies propriétaires étant absents.
Le fait d’être locataire de longue durée
donne le droit à Al-Charbati de rester dans sa maison. Mais ce droit
n’est pas au goût de l’occupation sioniste.
En fait, dès l’occupation de la ville, la
famille passe le clair de son temps dans un tribunal ou un autre, dit
Adnan Al-Charbati à notre Centre Palestinien d’Information (CPI).
« Les occupants sionistes font tout pour
nous chasser de notre maison. Ils utilisent leurs lois injustes. Puis il
y a ces colons qui remplissent la ville et attaquent les Palestiniens.
Il y a aussi l’argent ; les occupants sionistes nous en proposent
beaucoup, pour que nous quittions l’ancienne ville », ajoute-t-il.
Soutien face aux caméras
L’affaire de cette maison a fait couler
beaucoup d’encre. Beaucoup de solidaires, d’hommes politiques et de
responsables sont passés voir la maison à plusieurs reprises. Et toutes
les délégations promettent quelque chose pour soutenir la famille dans
cette affaire.
Le préfet a demandé d’ouvrir un compte dans
une banque, afin de recevoir un peu d’argent pour couvrir les coûts des
tribunaux, des avocats, des amendes qui s’élèvent actuellement à plus
de 70 mille shekels. Mais rien n’y est entré pour le moment, dit Adnan.
En dépit de ces pressions, Adnan, sa
famille, ses enfants, ses petits-enfants restent attachés à leur maison.
Dans cette maison, plus de cent personnes ont vécu et vivent encore.
En Cisjordanie
Toutes ces pressions poussent certaines
familles à chercher une alternative, sans vouloir pour autant perdre
leur droit d’entrer dans la ville sainte. En fait, les occupants
sionistes retirent la carte de résidence d’un Palestinien qui quitte la
ville.
Les Palestiniens vont alors vers les villages et les localités proches de la ville d'Al-Quds, comme Al-Abidiyya et Dar Salah.
Dans ces localités, le prix de la terre et
le coût de construction peu élevés et leur place non loin de la ville
d'Al-Quds attirent les Palestiniens de la ville occupée d’Al-Quds.
Les effets secondaires
Le problème est que cette arrivée massive
de Palestiniens dans le département de Ramallah, surtout dans la zone
d’Ar-Rif Al-Charqi, pousse les prix vers le haut. Cette zone reste la
seule localité pour l’élargissement de Bethléem, qui est encerclée par
la colonisation de partout.
Ces trois dernières années, le prix a
augmenté de 70% dans certaines zones de cette localité où environ 300
familles venant de la ville d'Al-Quds ont acheté des terrains. 50
familles y habitent déjà.
Ainsi, les habitants de la ville d'Al-Quds
n’ont que deux choix. Rester dans la ville et subir les mesures
infernales de judaïsation. Ou sortir et laisser la ville comme une
bouchée facile pour cette affreuse judaïsation.