Ramallah – CPI
La transaction d’échange de prisonniers, avec
laquelle la résistance palestinienne a réussi à libérer des centaines
de captifs dont beaucoup de condamnés à perpétuité, ou à plusieurs
perpétuités, continue à faire des vagues partout en Palestine dont la
Cisjordanie.
En effet, la joie n’a pas l’air de quitter
la Cisjordanie de si tôt ; les drapeaux verts saluent partout la
résistance palestinienne, notamment le Hamas ; les panneaux de bienvenue
aux libérés sont partout, et confirment que la résistance reste le seul
moyen pour libérer les détenus palestiniens.
Confiance en la résistance
Des Palestiniens interrogés disent que la
résistance, en particulier les brigades Ezziddine Al-Qassam, est la
seule à avoir la capacité de libérer les captifs palestiniens condamnés à
de lourdes peines. Cependant, après vingt ans de négociations,
l’autorité de Ramallah n’a pu en libérer un seul.
Un Palestinien du village de Coper, au nord
de la ville de Ramallah, dit au correspondant du Centre Palestinien
d’Information (CPI) : « Seules les brigades Ezziddine Al-Qassam peuvent
briser les critères imposés par les occupants israéliens, contrairement à
l’équipe de négociations de l’autorité qui n’a pu jusqu’à présent
libérer les siens (faisant allusion à Fakhri Al-Barghouthi, membre du
mouvement du Fatah, enfermé dans les prisons israéliennes depuis quelque
trente-quatre ans) ».
Seule la force peut contraindre
l’occupation israélienne à céder aux exigences de la résistance, non pas
ces négociations inutiles, ajoute-t-il.
C’est une réalisation historique, la
transaction, dit un homme âgé du même village. Toute critique faite de
ces incapables ne fait que renforcer la résistance.
Pour montrer leur bonne foi à l’égard de
l’autorité de Ramallah, les occupants israéliens ont relâché deux cents
personnes seulement. On a célébré cela comme un grand événement, alors
que les libérés n’étaient que des personnes âgées, des prisonniers de
droit commun, des gens sur le point de finir leurs peines.
La bonne foi
Un libéré de la ville de Ramallah dit que
sa ville a connu plusieurs de ces libérations visant à montrer la bonne
foi, qui ne concernaient toutefois que des prisonniers du mouvement du
Fatah, condamnés à des peines légères.
Une fois, un captif, continue-t-il, un
détenu membre du Fatah faisait partie de ces libérations dites de bonne
foi, mais on l’a retourné en prison, du bus les transportant, parce
qu’il avait changé de camp au profit du mouvement du Hamas, en prison.
Et une autre fois, quelques détenus avaient
fini leurs peines ; les occupants israéliens ne les ont pas relâchés
pour les mettre plus tard sur la liste des libérables de bonne foi
envers Abou Mazen, président de l’autorité de Ramallah.
La transaction d’Abou Mazen
Justement, cet Abou Mazen commence à parler
d’une transaction qui serait effectuée par ses efforts. Les
Palestiniens n’ont qu’un petit sourire de moquerie face à ces dires.
Que possède le président comme moyen de
pression sur "Israël", pour pouvoir libérer un nombre de détenus aussi
grand ? se demande un autre. Le président a dit cela seulement pour
sauver la face, tout simplement, ajoute-t-il.
De plus, "Israël" vient d’adresser une gifle au président, en démentant ses propos et en démentant l’existence de négociations.
Le président Abou Mazen croit-il toujours
que les négociations peuvent réaliser ce que la résistance a pu le faire
par la force ? Sinon, avec quels moyens de pressions ?
Dans les rues de la Cisjordanie, les gens
parlent de la transaction grandiose de la résistance. Ils parlent aussi
de nouvelles opérations possibles visant à enlever de nouveaux soldats
pour libérer tous les captifs palestiniens.