Bassam Alkantar - Al Akhbar
Le Ministère des Affaires étrangères du Liban vient de faire
connaître la sixième résolution de l’Assemblée générale de l’ONU
appelant Israël à verser une indemnisation pour la marée noire provoquée
par ses bombardements pendant la guerre de 2006.
La
Direction générale du Programme Environnement des Nations Unies a
contacté la mission israélienne permanente à l’ONU à Genève à plusieurs
reprises sur cette question, mais elle n’a reçu aucune réponse - Photo :
Al-Akhbar
Pour la sixième fois, l’Assemblée générale des Nations a
adopté une résolution condamnant Israël et lui demandant de verser une
compensation immédiate pour la marée noire provoquée le long de la côte
libanaise pendant la guerre de juillet 2006.
La résolution a été adoptée le 17 novembre - par 157
pays qui ont voté en sa faveur, sept s’exprimant contre et trois
s’abstenant - lors de la 66ème session de l’Assemblée générale des
Nations Unies.
Cette résolution est un projet révisé des cinq
résolutions précédentes (194/61, 188/62, 211/63, 195/64, 147/65), toutes
émises dans les années qui ont suivi la destruction par Israël des
réservoirs de stockage de pétrole près de la centrale de production
d’énergie électrique de Jiyeh, dans les premiers jours de la guerre de
juillet 2006.
Près de 15000 mètres cubes de carburant s’étaient déversés dans la mer, contaminant 150 kilomètres de côtes libanaises.
Bien que la résolution ait été publiée il y a deux
semaines, le ministère des Affaires étrangères du Liban ne l’avait pas
fait connaître.
Les Etats-Unis qui ont attribué 5 millions de dollars
pour nettoyer la marée noire, ont voté contre la résolution pour la
sixième fois consécutive, ainsi que le Canada, l’Australie, les îles
Marshall, la Micronésie, l’île Nauru, sans parler d’Israël.
Alors qu’il n’est pas surprenant que les petits États
insulaires votent suivant la position des Etats-Unis, l’opposition du
Canada était nouveau et largement due à la pression de l’Association
d’amitié israélo-canadienne.
Dans les clauses principales de cette nouvelle
résolution, l’Assemblée générale a de nouveau souligné sa profonde
préoccupation devant les conséquences néfastes de l’attaque israélienne
sur les réservoirs de pétrole de la centrale électrique de Jiyeh.
Elle a également réitéré sa demande au gouvernement
israélien de fournir une compensation immédiate et suffisante pour les
personnes ainsi que les gouvernements du Liban et de la Syrie.
La résolution stipule que l’indemnisation doit couvrir
les frais de restauration du milieu marin pour le rendre à son état
initial, et permettre de lutter contre toute atteinte à l’environnement
causée par cette attaque.
Pour sa part, le gouvernement israélien refuse
d’accepter la moindre responsabilité pour l’indemnisation. La Direction
générale du Programme Environnement des Nations Unies a sollicité la
mission permanente israélienne à Genève à plusieurs reprises sur cette
question, mais elle n’a reçu aucune réponse.
L’Assemblée générale peut recommander au Conseil de
sécurité de former une commission d’indemnisation, comme moyen de mettre
plus de pression sur Israël.
Une telle demande n’a pas été incluse dans les clauses
de cette nouvelle résolution, malgré le fait que le ministère libanais
des Affaires étrangères ait conseillé de le faire.
Il faut noter que les ministres des Affaires étrangères
du Liban qui ont été en place depuis la guerre de 2006, ont ignoré les
trois options qui pourraient forcé d’Israël ou la communauté
internationale à fournir une compensation.
Ces options comprennent :
1) un appel au Comité du patrimoine mondial et à
d’autres fonds accrédités établi par la Convention concernant la
protection du patrimoine mondial, culturel et national
2) la demande à l’Assemblée générale des Nations Unies de solliciter un avis consultatif à la Cour internationale de Justice
3) la soumission de cette affaire devant la Cour pénale internationale.
Il y a aussi la possibilité de déposer une plainte devant une juridiction nationale qui examine les crimes de guerre.
Cependant, cette option doit être considérée comme la
dernière étape possible, et le litige devrait alors inclure des
accusations de crimes de guerre et crimes contre l’humanité, notamment
les massacres commis par les Israéliens au Liban en 1996 et 2006.
29 novembre 2011 - Al Akhbar - Vous pouvez consulter cet article à :
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