publié le
lundi 3 octobre 2011
Anntoine Spohr - blog
Le temps fort de la IV°
session de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) sera
sans conteste, l’accueil de Mahmoud Abbas, président de l’Autorité
palestinienne jeudi prochain au Palais de l’Europe à Strasbourg.
Son discours et la conférence de presse qui le suivra, auront lieu après
l’examen et le vote par les parlementaires des 47, dès mardi, de la
demande d’admission au statut de Partenaire pour la Démocratie de cette
APCE par le Conseil National Palestinien (CNP).
Un préalable vraisemblablement favorable ?
Toujours prompt à réagir dès lors qu’il s’agit de
Démocratie et de Droits de l’Homme, le Conseil de l’Europe, sur fond de
« printemps arabe » en Tunisie, en Egypte et en Lybie, avait invité le
président de l’Autorité Palestinienne pour le mois de juin. Cela ne
s’est pas fait, l’ambition « ONU » primant.
Et voici que dans un premier temps l’Autorité Palestinienne (AP) se
tourne en particulier vers l’Europe, membre du Quartet (UE, USA, Russie
et ONU). Mais il s’agit cette fois de l’Europe de la Démocratie et des
Droits de l’Homme, géant moral écouté, estimé mais nain politique s’il
s’agit de faire appliquer ses résolutions et sanctions .
C’est donc l’Assemblée Parlementaire qui sera appelée à se prononcer sur
cette demande d’admission du CNP. Ce statut de partenaire a été créé en
2009 pour la coopération institutionnelle avec les Parlements des Etats
non membres des régions voisines (cette notion mériterait d’être
précisée). Le Maroc par exemple, en a bénéficié lors de la session de
juin.
Une remarque d’importance dans la conjoncture : « l’AP considère qu’en
mentionnant dans sa résolution 1680 de 2009, la possibilité pour le
Conseil Législatif palestinien de demander à obtenir ce statut..., elle
indiquait aussi implicitement que l’obtention d’un tel statut est
indépendante de la reconnaissance d’un Etat palestinien ». Nous verrons
les réactions lors du débat.
Si ce statut offre bien des avantages, il requiert également des
contraintes. On y reviendra le cas échéant. Le président de l’AP,
Mahmoud Abbas saisit l’occasion pour venir vraisemblablement brandir à
son tour à Strasbourg, comme à l’ONU sa demande d’adhésion .
Une relance du processus de paix ?
C’est au minimum ce qu’il faut espérer. Comme d’autres observateurs
autorisés Julien Salingue, considère que « l’industrie du processus de
paix » l’AP, étant « un appareil d’Etat sans Etat, avec son lot de
ministres, de conseillers, de hauts-fonctionnaires... », doit continuer
de fonctionner. (Interview au quotidien algérien La Nouvelle République)
Nous n’en sommes pas là. Attendons le président Abbas qui espère
recueillir les neuf voix nécessaires au Conseil de Sécurité de l’ONU,
–il en aurait huit à présent– pour obtenir une recommandation qui serait
suivie d’un vote en assemblée générale.
Vote sans doute très favorable comme en 1988 : 100 Etats avaient
reconnu l’Etat de Palestine proclamé depuis l’Algérie... puis rien.
De son coté, le premier ministre turc exprime dans Time son avis
catégorique. Traduction libre : « Si les résolutions du Conseil de
Sécurité ( plus de 89) à l’encontre d’Israël avaient été exécutées, le
conflit israélo-palestinien serait résolu depuis longtemps ».
Peut-être un espoir quand même. « Il luit comme un brin de paille... »,
comme dit Verlaine, mais il luit ! Celui de convaincre les
parlementaires des cinq pays européens membres du Conseil de Sécurité
(Allemagne, Bosnie, France, Royaume-Uni, Portugal) et que ceux-ci
exercent une puissante influence sur leur gouvernement. On peut rêver !
En tout cas, ce ne sont pas les propos tenus par un ardent et haineux
défenseur d’Israël qui n’est d’ailleurs pas attaqué, qui peuvent adoucir
les relations et peut-être susciter des réflexes d’indignation. Les
voici glanés dans le courrier des lecteurs de l’Express, reproduits en
annexe, ci-dessous.