05/07/2011
Le défi lancé à la justice par des rabbins ultranationalistes, minoritaires mais influents, fait planer le spectre de la théocratie en Israël où la religion n’a jamais été séparée de l’État.
Les fidèles des rabbins Dov Lior et Yaakov Yossef, soupçonnés d’incitation « à la violence et au racisme », ont appelé à une grande manifestation devant la Cour suprême à Jérusalem pour protester contre leur brève interpellation pour avoir refusé de répondre à une convocation de la police. Il leur est reproché d’avoir donné leur imprimatur à un traité de théologie très controversé, la « Torah du Roi », qui justifie le fait de tuer des innocents non juifs, y compris des enfants, en cas de guerre. Les deux religieux se présentent comme des victimes des autorités judiciaires, accusées de « vouloir étouffer la voix de la Torah » en leur refusant d’exprimer des opinions fondées sur la tradition rabbinique.
Les fidèles des rabbins Dov Lior et Yaakov Yossef, soupçonnés d’incitation « à la violence et au racisme », ont appelé à une grande manifestation devant la Cour suprême à Jérusalem pour protester contre leur brève interpellation pour avoir refusé de répondre à une convocation de la police. Il leur est reproché d’avoir donné leur imprimatur à un traité de théologie très controversé, la « Torah du Roi », qui justifie le fait de tuer des innocents non juifs, y compris des enfants, en cas de guerre. Les deux religieux se présentent comme des victimes des autorités judiciaires, accusées de « vouloir étouffer la voix de la Torah » en leur refusant d’exprimer des opinions fondées sur la tradition rabbinique.
En face, le camp des laïcs s’alarme de la montée en puissance d’« un courant nouveau dans le judaïsme qui veut la mort de l’État de droit », titre hier du quotidien populaire Maariv. Selon le journal, Israël est « devenu le seul pays du monde où des figures religieuses sont au-dessus des lois et où des policiers n’ont pas le droit de les interroger ».
Dans la même veine, la chef de l’opposition, Tzipi Livni, a fustigé « un groupe qui ne reconnaît pas l’autorité des juges et veut la remplacer par celle des rabbins ». Selon elle, le défi des rabbins « touche aux racines de l’État d’Israël », qui se veut « juif et démocratique », selon une de ses lois fondamentales. Il porterait en outre atteinte aux principes du sionisme, dont le fondateur Theodor Herzl excluait dans son livre L’État des Juifs (1896) que le futur État soit une théocratie.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu lui-même a dénoncé en Conseil des ministres l’attitude des rabbins. Mais M. Netanyahu, le chef du Likoud (droite), s’est borné à relever que « nul en Israël n’était au-dessus des lois » alors que des députés de son parti jugeaient les convocations malvenues.
Les rabbins nationalistes comptent quelques milliers de partisans, en grande majorité des colons de Cisjordanie occupée, mais disposent du soutien actif de l’extrême droite et d’un appui plus réservé du camp ultraorthodoxe.
Au sein de l’extrême droite, des colons nationaux-religieux ont multiplié ces dernières semaines les menaces, et même des agressions, à l’encontre d’officiers et de représentants de la loi qu’ils accusent de freiner la colonisation.
Le camp ultraorthodoxe, qui ne partage pas en règle générale les opinions radicales des deux rabbins, a exprimé la crainte que leur interpellation ne crée un dangereux précédent, qui permettrait de sanctionner des avis rabbiniques au nom de la lutte contre le racisme.
Toutefois, le père du rabbin Yaakov Yossef, le chef spirituel du parti séfarade ultraorthodoxe Shass, le rabbin Ovadia Yossef, a désavoué vertement son fils, selon les médias. « Pourquoi cet idiot n’a-t-il pas répondu à une convocation de la police ? » a fulminé le rabbin Ovadia Yossef. Dimanche matin, des policiers ont arrêté pour un bref interrogatoire Yaakov Yossef après qu’il eut refusé de répondre à plusieurs convocations. La semaine précédente, le rabbin Dov Lior, leader spirituel de la colonie de Kiryat Arba et de la communauté juive d’Hébron (Cisjordanie), avait été brièvement interpellé pour le même motif.
Le rabbin Lior avait lancé en 1995 les pires anathèmes contre le Premier ministre de l’époque Yitzhak Rabin, ce qui lui avait valu d’être soupçonné d’avoir influencé son assassin Yigal Amir. « C’est alors qu’il aurait fallu arrêter le rabbin Lior », estime le quotidien à grand tirage Yediot Aharonot, qui se dit certain que les deux rabbins ne seront pas poursuivis, quand bien même l’autorité judiciaire voudrait sauver la face.
©AFP
Dans la même veine, la chef de l’opposition, Tzipi Livni, a fustigé « un groupe qui ne reconnaît pas l’autorité des juges et veut la remplacer par celle des rabbins ». Selon elle, le défi des rabbins « touche aux racines de l’État d’Israël », qui se veut « juif et démocratique », selon une de ses lois fondamentales. Il porterait en outre atteinte aux principes du sionisme, dont le fondateur Theodor Herzl excluait dans son livre L’État des Juifs (1896) que le futur État soit une théocratie.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu lui-même a dénoncé en Conseil des ministres l’attitude des rabbins. Mais M. Netanyahu, le chef du Likoud (droite), s’est borné à relever que « nul en Israël n’était au-dessus des lois » alors que des députés de son parti jugeaient les convocations malvenues.
Les rabbins nationalistes comptent quelques milliers de partisans, en grande majorité des colons de Cisjordanie occupée, mais disposent du soutien actif de l’extrême droite et d’un appui plus réservé du camp ultraorthodoxe.
Au sein de l’extrême droite, des colons nationaux-religieux ont multiplié ces dernières semaines les menaces, et même des agressions, à l’encontre d’officiers et de représentants de la loi qu’ils accusent de freiner la colonisation.
Le camp ultraorthodoxe, qui ne partage pas en règle générale les opinions radicales des deux rabbins, a exprimé la crainte que leur interpellation ne crée un dangereux précédent, qui permettrait de sanctionner des avis rabbiniques au nom de la lutte contre le racisme.
Toutefois, le père du rabbin Yaakov Yossef, le chef spirituel du parti séfarade ultraorthodoxe Shass, le rabbin Ovadia Yossef, a désavoué vertement son fils, selon les médias. « Pourquoi cet idiot n’a-t-il pas répondu à une convocation de la police ? » a fulminé le rabbin Ovadia Yossef. Dimanche matin, des policiers ont arrêté pour un bref interrogatoire Yaakov Yossef après qu’il eut refusé de répondre à plusieurs convocations. La semaine précédente, le rabbin Dov Lior, leader spirituel de la colonie de Kiryat Arba et de la communauté juive d’Hébron (Cisjordanie), avait été brièvement interpellé pour le même motif.
Le rabbin Lior avait lancé en 1995 les pires anathèmes contre le Premier ministre de l’époque Yitzhak Rabin, ce qui lui avait valu d’être soupçonné d’avoir influencé son assassin Yigal Amir. « C’est alors qu’il aurait fallu arrêter le rabbin Lior », estime le quotidien à grand tirage Yediot Aharonot, qui se dit certain que les deux rabbins ne seront pas poursuivis, quand bien même l’autorité judiciaire voudrait sauver la face.
©AFP