samedi 4 juin 2011
Conference de presse de Mazin Qumsiyeh, le 31 mai à Berlin.
Je ne cesse d’être triste, choqué, mais aussi plein de courage devant ce que je vois et entends dans ma tournée de travail en Allemagne. Les leçons de l’Histoire me laissent relativement optimiste, si tristes qu’elles soient, parce qu’elles fournissent une carte incontournable pour le futur.
Hitler (et les sionistes) qui voulaient vider l’Europe des Juifs, ont échoué. Ici en Allemagne, la population juive connait la plus forte augmentation du monde, et plus de la moitié d’entre elle vient d’Israël, le prétendu paradis des Juifs.
Bien des militants pour les droits de l’homme, ici, sont à l’origine des Juifs israéliens ou des Juifs sionistes. Gideon Lévy explique dans le journal Ha’aretz cette semaine comment et pourquoi les Israéliens obtiennent des passeport étrangers, et ce, dans des proportions jamais atteintes jusqu’à présent.
Quand on regarde les sites des anciens camps nazis, tels qu’on les voit sur les images et dans l’histoire de ce passé, on est frappé par la stupidité de ces humains qui croyaient pouvoir en finir, en traitant des créatures humaines de manière aussi ignoble. La terre dispose d’assez de ressources pour tout le monde mais la cupidité et le racisme semblent aiguillonner notre espèce et faire pousser leurs horribles têtes ici et là. La folie et l’arrogance du pouvoir, en se conjuguant à l’indifférence, et en soumettant des créatures humaines à de telles cruautés sont au-delà de toute description, à certaines périodes de notre histoire. Mais à d’autres périodes, le déni (de la Nakba ou de l’holocauste des Juifs) peut heurter les sentiments des survivants. Aucune créature humaine ne peut dire qu’il n’a pas été profondément touché par tout cela. Et, moi, Palestinien, j’ai découvert que cette histoire trop humaine, vraiment dérangeante, est en résonance avec notre propre réalité.
Aujourd’hui, on rapporte que le gouvernement israélien prépare un nouveau plan visant à transférer 30 000 bédouins de leurs villages du Negev « non reconnus » (par Israël) dans des zones de concentration pour des « raisons environnementales ». Il y a 70 ans, des milliers de Roms (Gitans) ont aussi été réinstallés pour améliorer l’environnement. Les Gypsies (Bohémiens) sont toujours maltraités en Allemagne, et ils sont toujours là, en dépit des tentatives précédentes pour les évacuer.
Il y a sept ans, le soulèvement du camp de réfugiés de Jénine et de la vieille ville de Naplouse (des ghettos) a été maté férocement ; soixante ans plus tôt, un soulèvement dans le ghetto de Varsovie a été maté... Des histoires sur des collaborateurs juifs avec les nazis comportent une ressemblance étrange avec la description des collaborateurs palestiniens avec les plans sionistes (y compris des histoires d’extorsions, d’utilisation de membres d’une famille, de l’utilisation de leviers médicaux, ou économiques, etc...)
Des murs de trois mètres de haut à Berlin sont pour la plupart tombés, mais des murs de huit mètres de haut en Palestine sont toujours là. J’ai imaginé que très bientôt, des Palestiniens se feraient plein d’argent en vendant des morceaux du mur israélien d’apartheid. Rêves, mémoire, leçons, larmes, espérance ne connaissent pas de frontières, ni frontières nationales, ni frontières religieuses. Je me souviens du remarquable livre d’un théologien juif, Marc Ellis « Out of Ashes » (« Sorti des Cendres ») et des leçons de son message sur ces horreurs : « plus jamais ça pour aucun être humain » et « plus jamais ça pour les miens ». C‘est cette leçon, j’espère, qui finira par pénétrer chacun d’entre nous.
Nous avons tenu une conférence de presse sur les préparatifs de la mission qui amènera des centaines de militants de la paix à venir en Palestine du 8 au 16 juillet (mission déjà parrainée par 30 associations palestiniennes et soutenue par des centaines d’associations partout dans le monde, cf. PalestineJN.org). Cette conférence de presse s’est tenue Le 31 mai, date à laquelle l’an dernier des commandos de la marine israélienne ont attaqué des bateaux humanitaires de la « Flottile pour la liberté de Gaza », tuant neuf militants et en blessant beaucoup d’autres.
Mais nous sommes animés par la détermination de la société civile internationale, des gens de tous les milieux, qui agissent selon leur conscience, de manière non violente, pour continuer à travailler pour la paix, dans la justice.
Cette détermination contraste avec la collaboration des gouvernements occidentaux qui soutiennent le dernier état colonial d’apartheid restant au monde. Comme on le voit en Tunisie, en Egypte et dans le reste du monde arabe, nous devons avoir confiance dans le pouvoir du peuple.
(Traduit de l’anglais par Carole SANDREL)
CAPJPO-EuroPalestine
Lien
Hitler (et les sionistes) qui voulaient vider l’Europe des Juifs, ont échoué. Ici en Allemagne, la population juive connait la plus forte augmentation du monde, et plus de la moitié d’entre elle vient d’Israël, le prétendu paradis des Juifs.
Bien des militants pour les droits de l’homme, ici, sont à l’origine des Juifs israéliens ou des Juifs sionistes. Gideon Lévy explique dans le journal Ha’aretz cette semaine comment et pourquoi les Israéliens obtiennent des passeport étrangers, et ce, dans des proportions jamais atteintes jusqu’à présent.
Quand on regarde les sites des anciens camps nazis, tels qu’on les voit sur les images et dans l’histoire de ce passé, on est frappé par la stupidité de ces humains qui croyaient pouvoir en finir, en traitant des créatures humaines de manière aussi ignoble. La terre dispose d’assez de ressources pour tout le monde mais la cupidité et le racisme semblent aiguillonner notre espèce et faire pousser leurs horribles têtes ici et là. La folie et l’arrogance du pouvoir, en se conjuguant à l’indifférence, et en soumettant des créatures humaines à de telles cruautés sont au-delà de toute description, à certaines périodes de notre histoire. Mais à d’autres périodes, le déni (de la Nakba ou de l’holocauste des Juifs) peut heurter les sentiments des survivants. Aucune créature humaine ne peut dire qu’il n’a pas été profondément touché par tout cela. Et, moi, Palestinien, j’ai découvert que cette histoire trop humaine, vraiment dérangeante, est en résonance avec notre propre réalité.
Aujourd’hui, on rapporte que le gouvernement israélien prépare un nouveau plan visant à transférer 30 000 bédouins de leurs villages du Negev « non reconnus » (par Israël) dans des zones de concentration pour des « raisons environnementales ». Il y a 70 ans, des milliers de Roms (Gitans) ont aussi été réinstallés pour améliorer l’environnement. Les Gypsies (Bohémiens) sont toujours maltraités en Allemagne, et ils sont toujours là, en dépit des tentatives précédentes pour les évacuer.
Il y a sept ans, le soulèvement du camp de réfugiés de Jénine et de la vieille ville de Naplouse (des ghettos) a été maté férocement ; soixante ans plus tôt, un soulèvement dans le ghetto de Varsovie a été maté... Des histoires sur des collaborateurs juifs avec les nazis comportent une ressemblance étrange avec la description des collaborateurs palestiniens avec les plans sionistes (y compris des histoires d’extorsions, d’utilisation de membres d’une famille, de l’utilisation de leviers médicaux, ou économiques, etc...)
Des murs de trois mètres de haut à Berlin sont pour la plupart tombés, mais des murs de huit mètres de haut en Palestine sont toujours là. J’ai imaginé que très bientôt, des Palestiniens se feraient plein d’argent en vendant des morceaux du mur israélien d’apartheid. Rêves, mémoire, leçons, larmes, espérance ne connaissent pas de frontières, ni frontières nationales, ni frontières religieuses. Je me souviens du remarquable livre d’un théologien juif, Marc Ellis « Out of Ashes » (« Sorti des Cendres ») et des leçons de son message sur ces horreurs : « plus jamais ça pour aucun être humain » et « plus jamais ça pour les miens ». C‘est cette leçon, j’espère, qui finira par pénétrer chacun d’entre nous.
Nous avons tenu une conférence de presse sur les préparatifs de la mission qui amènera des centaines de militants de la paix à venir en Palestine du 8 au 16 juillet (mission déjà parrainée par 30 associations palestiniennes et soutenue par des centaines d’associations partout dans le monde, cf. PalestineJN.org). Cette conférence de presse s’est tenue Le 31 mai, date à laquelle l’an dernier des commandos de la marine israélienne ont attaqué des bateaux humanitaires de la « Flottile pour la liberté de Gaza », tuant neuf militants et en blessant beaucoup d’autres.
Mais nous sommes animés par la détermination de la société civile internationale, des gens de tous les milieux, qui agissent selon leur conscience, de manière non violente, pour continuer à travailler pour la paix, dans la justice.
Cette détermination contraste avec la collaboration des gouvernements occidentaux qui soutiennent le dernier état colonial d’apartheid restant au monde. Comme on le voit en Tunisie, en Egypte et dans le reste du monde arabe, nous devons avoir confiance dans le pouvoir du peuple.
(Traduit de l’anglais par Carole SANDREL)
CAPJPO-EuroPalestine
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