18 avril 2011
L’escalade israélienne s’est intensifiée lundi dans les territoires palestiniens, l’armée d’occupation assiégeant la bande de Ghaza et le tombeau du Prophète Ibrahim El-Khalil qu’elle a ouvert aux colons juifs, mettant en péril l’avenir du processus de paix suspendu depuis octobre 2010.
Après une série d’attaques injustifiées contre les populations civiles de la bande de Ghaza ces derniers jours, les forces d’occupation ont encerclé tôt ce matin cette enclave palestinienne, déjà sous blocus depuis juin 2007, ont affirmé des sources palestiniennes et des médias. Ces mêmes sources ont ajouté que l’artillerie israélienne a lancé plusieurs missiles sur le nord de Ghaza, assurant toutefois qu’il y’a pas eu de victime.
L’armée d’occupation a aussi fermé l’unique point de passage commercial menant vers Ghaza pour empêcher tout passage de marchandises lundi et mardi. Ce point de passage devra être rouvert mercredi, a indiqué Raîd Fattouh, président de la commission en charge de transfert des marchandises vers la bande de Ghaza.
A El-Khalil, les autorités d’occupation ont procédé à la fermeture pour cette semaine du tombeau du Prophète Ibrahim pour l’ouvrir aux colons à l’occasion de ce qu’ils appellent « La Paque juive ».
Le directeur des Waqfs à El-Khalil, Zaïd El-Djâbari, a vivement dénoncé cette nouvelle escalade israélienne, condamnant fortement l’interdiction par l’occupant des appels à la prière « Adhane » à Al-Haram El-Ibrahimi où les fidèles palestiniens subissent chaque jour les « fouilles et intimidations de l’armée israélienne ».
Dans la nuit de dimanche, l’armée d’occupation a imposé un blocus militaire total sur les territoires palestiniens, une restriction qui se poursuivra jusqu’à mardi. En outre, six Palestiniens ont été arrêtés ce matin par des soldats israéliens à Ramallah, à Naplouse en Cisjordanie, ont affirmé des sources palestiniennes.
Entre le 1er janvier et 13 mars derniers, 27 Palestiniens sont tombés en martyrs à Ghaza et plus d’une centaine d’autres ont été arrêtés, a relevé le dernier rapport du Centre palestinien de défense des droits de l’homme « El-Mizane ». El-Mizane a établi son rapport dénonçant de grave exactions et crimes israéliens commis en Palestine, et qui violent toutes les lois et résolutions internationales notamment dans la bande de Ghaza.
Le document a fait état d’agressions barbares entre le 1er janvier et 13 mars derniers, et ayant fait 27 morts, dont cinq enfants, alors que plus de vingt autres enfants ont été blessés par des tirs israéliens. El-Mizane s’est notamment alarmé de l’intensification en mars dernier des agressions sionistes contre les Palestiniens, précisant que neuf Palestiniens avaient été tués au cours du même mois.
D’autre part, plus de 7000 prisonniers palestiniens, dont des enfants et des femmes, détenus par Israël depuis de longues années, continuent de subir toute sorte d’humiliation et de tortures, ce qui les a conduit à observer une nouvelle grève de la faim depuis dimanche, affirment les médias.
Le ministre palestinien en charge des affaires des prisonniers, Aissa Qraqaa, a insisté sur la libération de tous ces prisonniers, avertissant que sans leur libération il n’y aura jamais de paix avec Israël. Les crimes et les arrestations inadmissibles israéliens sont à l’origine d’une situation humanitaire très critique à Ghaza, sous blocus israélien depuis plus de quatre ans, ainsi que dans les autres territoires palestiniens occupés, a déploré la même source.
Le rapport d’El-Mizane a déploré aussi les déférentes restrictions imposées aux populations de Ghaza, critiquant vivement le « mutisme et l’inertie de la communauté internationale face à ces violations flagrantes en Palestine ». Le Centre a appelé à « une mobilisation internationale urgente et efficace pour mettre un terme aux dépassements et violations des droits de l’homme et pour traduire en justice les auteurs israéliens des crimes commis contre des palestiniens innocents ».
Il s’agit d’actions qui mettent en péril le processus de paix israélo-palestinien, parrainé par les Etats-Unis qui ont usé de leur veto pour empêcher l’adoption au Conseil de sécurité de l’ONU d’un projet de résolution arabe condamnant les activités de colonisation, ont mis en garde des analystes. Faisant la sourde oreille à tout appel à la paix, Israël poursuit sa politique de colonisation et compte construire 1.842 logements de peuplement juif dans la colonie de « Gilo » dans le sud de la ville sainte d’El-Qods.
Les autorités d’occupation ont approuvé deux nouveaux plans de construction complémentaires, l’un prévoyant l’implantation de 900 logements à Gilo et l’autre 942 nouvelles unités de peuplement dans la même colonie, des actions illégales vivement condamnées par la communauté internationale.