jeudi 14 avril 2011
Les auteurs de la commission d’enquête des Nations-Unies sur les massacres de l’armée israélienne à Gaza en décembre 2008 – janvier 2009 ont administré jeudi une claque sévère à leur chef, Richard Goldstone, qui s’était renié, au début du mois, aux applaudissements du gouvernement israélien.
Dans une tribune publiée le 1er avril, sans que ce fut un poisson, par le Washington Post, l’ancien juge sud-africain Richard Goldstone, président de la commission d’enquête , avait fait volte-face et déchiré en substance le rapport co-signé avec ses trois collègues (communément appelé le « rapport Goldstone »), exonérant au moins en partie l’armée et le gouvernement israéliens des accusations de crimes de guerre et crimes contre l’humanité évoquées dans le rapport.
On rappelle que l’agression israélienne de l’hiver 2008-2009 sur la bande de Gaza a fait plus de 1.400 tués palestiniens, dont une large majorité de civils, hommes, femmes et enfants.
Juif et sympathisant déclaré du sionisme, Goldstone avait subi des pressions colossales lors de l’enquête et plus encore après la publication du rapport, de la part d’Israël et d’une série d’organisations pro-israéliennes. Ces dernières l’avaient présenté comme le prototype du « Juif traître à sa race », méritant le bannissement de la tribu, et la mort.
Les pressions et menaces à l’encontre de Goldstone s’étaient exercée y compris à l’intérieur de son cercle familial, où il lui avait par exemple été interdit de participer à la bar mitzvah (cérémonie religieuse juive marquant le passage du garçon à l’état adulte) à l’un de ses propres petits-fils ! Et de l’avis général, la rétractation, partielle mais substantielle, opérée par Goldstone dans le Washington Post, était bien le fruit pourri des pressions subies.
Depuis cette publication, les dirigeants israéliens ont hurlé quotidiennement pour que les Nations-Unies déchirent formellement le rapport, et tenter ainsi de redorer leur blason « d’armée la plus morale du monde ».
Mais voilà que jeudi les trois autres enquêteurs et signataires du rapport des Nations-Unies, l’avocate spécialiste des droits de l’homme pakistanais, la professeure de droit à la London School of Economics, et l’ancien responsable du processus de paix en Irlande du Nord Desmond Travers, se sont publiquement démarqués de Goldstone, dans une tribune publiée par le quotidien britannique The Guardian.
(Pour lire leur texte en langue anglaise, cliquer sur http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2011/apr/14/goldstone-report-statement-un-gaza)
Défendant chaque mot et chaque ligne du rapport rédigé collégialement, les trois auteurs s’abstiennent par politesse de citer nommément Goldstone, mais ils lui règlent quand même son compte. « Les appels à réviser, voire à retirer le rapport, tout comme les tentatives de dénaturer son propos et ses objectifs, est faire injure au droit des victimes, tant palestiniennes qu’israéliennes, à connaître la vérité et obtenir justice », écrivent-ils.
Ils mentionnent, eux aussi, « les attaques personnelles et les pressions extraordinaires exercées sur les membres de la mission d’enquête », et ajoutent : « si nous avions cédé à ces pressions, nous aurions commis une injustice flagrante à l’encontre des centaines de civils innocents tués pendant la guerre de Gaza, aux milliers d’autres blessés, et aux centaines de milliers d’autres dont les vies continuent d’être profondément affectées par le conflit et le blocus ».
Dans un commentaire accompagnant la tribune, le Guardian estime que les tentatives israéliennes d’obtenir le retrait formel du rapport de la part des Nations-Unies ont désormais avorté.
Pour autant, 18 mois après sa publication, le rapport Goldstone n’a été suivi d’aucune mesure judiciaire, la « communauté internationale » (lire : les gouvernements des grandes puissances, Etats-Unis en tête). La campagne internationale de la société civile BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions) n’en revêt que plus d’actualité.
CAPJPO-EuroPalestine
On rappelle que l’agression israélienne de l’hiver 2008-2009 sur la bande de Gaza a fait plus de 1.400 tués palestiniens, dont une large majorité de civils, hommes, femmes et enfants.
Juif et sympathisant déclaré du sionisme, Goldstone avait subi des pressions colossales lors de l’enquête et plus encore après la publication du rapport, de la part d’Israël et d’une série d’organisations pro-israéliennes. Ces dernières l’avaient présenté comme le prototype du « Juif traître à sa race », méritant le bannissement de la tribu, et la mort.
Les pressions et menaces à l’encontre de Goldstone s’étaient exercée y compris à l’intérieur de son cercle familial, où il lui avait par exemple été interdit de participer à la bar mitzvah (cérémonie religieuse juive marquant le passage du garçon à l’état adulte) à l’un de ses propres petits-fils ! Et de l’avis général, la rétractation, partielle mais substantielle, opérée par Goldstone dans le Washington Post, était bien le fruit pourri des pressions subies.
Depuis cette publication, les dirigeants israéliens ont hurlé quotidiennement pour que les Nations-Unies déchirent formellement le rapport, et tenter ainsi de redorer leur blason « d’armée la plus morale du monde ».
Mais voilà que jeudi les trois autres enquêteurs et signataires du rapport des Nations-Unies, l’avocate spécialiste des droits de l’homme pakistanais, la professeure de droit à la London School of Economics, et l’ancien responsable du processus de paix en Irlande du Nord Desmond Travers, se sont publiquement démarqués de Goldstone, dans une tribune publiée par le quotidien britannique The Guardian.
(Pour lire leur texte en langue anglaise, cliquer sur http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2011/apr/14/goldstone-report-statement-un-gaza)
Défendant chaque mot et chaque ligne du rapport rédigé collégialement, les trois auteurs s’abstiennent par politesse de citer nommément Goldstone, mais ils lui règlent quand même son compte. « Les appels à réviser, voire à retirer le rapport, tout comme les tentatives de dénaturer son propos et ses objectifs, est faire injure au droit des victimes, tant palestiniennes qu’israéliennes, à connaître la vérité et obtenir justice », écrivent-ils.
Ils mentionnent, eux aussi, « les attaques personnelles et les pressions extraordinaires exercées sur les membres de la mission d’enquête », et ajoutent : « si nous avions cédé à ces pressions, nous aurions commis une injustice flagrante à l’encontre des centaines de civils innocents tués pendant la guerre de Gaza, aux milliers d’autres blessés, et aux centaines de milliers d’autres dont les vies continuent d’être profondément affectées par le conflit et le blocus ».
Dans un commentaire accompagnant la tribune, le Guardian estime que les tentatives israéliennes d’obtenir le retrait formel du rapport de la part des Nations-Unies ont désormais avorté.
Pour autant, 18 mois après sa publication, le rapport Goldstone n’a été suivi d’aucune mesure judiciaire, la « communauté internationale » (lire : les gouvernements des grandes puissances, Etats-Unis en tête). La campagne internationale de la société civile BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions) n’en revêt que plus d’actualité.
CAPJPO-EuroPalestine