[ 23/02/2011 - 00:36 ] |
|
Naplouse – CPI « Nous voulons sortir de ces tombes ; nous y moisissons ; nous y mourons ; et personne ne fait attention à nous, personne n’entend nos cris. » Ainsi s’exprime un Palestinien détenu dans les prisons sionistes. En effet, personne ne vient les sauver de cette mort lente, dans des tombes sombres préparées par les bourreaux israéliens pour être leur dernière demeure. C’est la plus dure sanction utilisée à l’intérieur des prisons : ni air, ni lumière. Pas de repos physique, pas de repos psychologique. Ainsi, les occupants israéliens privent les captifs palestiniens de leurs droits les plus élémentaires, surtout avec cette politique d’isolement. Tuer toute chose Fawad Al-Khafach, directeur du centre Ahrar pour les études des captifs et des droits de l’homme, parle de cette politique menée par les services de renseignements sionistes : « Il est très difficile de définir leurs souffrances. Les visites sont interdites. Connaître leurs conditions de vie est presque impossible. Ceux qui ont vécu une telle expérience parlent de ces souffrances inqualifiables. C’est vraiment la mort à petit feu. Et c’est pour un oui ou pour un non que les prisons israéliennes pratiquent cette sanction d’isolement. L’isolement pourra prendre quelques heures, comme quelques années ! Un semblant de jugement est rendu par un officier, le directeur adjoint de la prison ou le directeur lui-même. Chaque prison comporte un lieu consacré à cet isolement ». Il y a trois sortes d’isolement, ajoute Al-Khafach. Le premier est un isolement individuel. Le captif se voit dans une cellule très étroite, privé de toute condition élémentaire de vie, sans parler de frappes, d’insultes, d’humiliations. Tout est bon pour briser le captif et pour le couper de la vie humaine. L’administration des prisons israéliennes est devenue maîtresse en la matière : rendre la vie impossible aux captifs. La liste des interdictions est suffisamment longue pour briser le moral du captif. Les bourreaux israéliens font tout pour couper le captif du monde extérieur. Il aura l’impression de vivre dans une tombe, une vie humaine qui souffre le martyre tous les jours, toutes les heures, toutes les minutes. Il est privé de visite, des études, de tout, ajoute Al-Khafach. Le bourreau traite le captif isolé avec beaucoup de mépris. A tout moment, il pourra être l’objet d’une inspection à nu. Et le captif n’aura le doit à la récréation qu’avec les mains et les pieds enchaînés. Et il pourra être privé de cette heure de repos, si le bourreau n’est pas de bonne humeur ! Parfois, les captifs peuvent rester en isolement pendant des années, comme c’est le cas d’Ibrahim Hamed, de Hassen Salama, d’Abdallah Al-Barghouthi. La deuxième sorte d’isolement, explique Al-Khafash, est l’isolement à deux. Deux captifs seront enfermés dans une seule cellule. Souvent, ils ne s’entendent pas bien ; ils vivront alors un calvaire plus dur encore que l’isolement individuel ; c’était le cas de Jamal Abou Al-Hayja, d’Ahmed Saadat et d’Abbas Al-Sayyed. La troisième sorte d’isolement est pratiquée à trois ou plus. C’est un isolement moins dur, mais les conditions de vie restent par ailleurs moins bonnes que dans les cellules normales. Les tombes des vivants Des centaines de captifs sont passés par là, en particulier les dirigeants des captifs. C’est le cas de Mahmoud Issa, qui se déplace d’une cellule d’isolement à l’autre depuis plus d’une décennie. Actuellement, la liste des captifs isolés se rallonge. Plusieurs dirigeants des factions palestiniennes s’y trouvent, à l’instar d’Ahmed Saadat, Abbas Al-Sayyed, Hassan Salama, Ahmed Al-Maghribi, Abdallah Al-Barghouthi, Ibrahim Hamed, Jamal Abou Al-Haydja, Saleh Dar Moussa, Hocham Al-Charbati, Ahed Ghalma. Le mouvement des captifs palestiniens compte prendre des mesures pour contrer cette politique qui essaie de tuer l’homme palestinien et de briser son moral, dit Al-Khafach. |