mercredi 23 février 2011

Clément Weill-Raynal, le corbeau au service du lobby israélien

mardi 22 février 2011
Télérama s’indigne dans sa dernière édition des agissements et calomnies—qui ne datent pas d’aujourd’hui—d’un "journaliste" de FR3 qui sévit régulièrement, au service d’Israël, contre ses confrères... entre autres.
Affaire Al-Dura : quand un rédac’chef de France 3 se prend pour le justicier masqué
LE FIL TÉLÉVISION - Depuis des années, Clément Weill-Raynal mène, parfois sous pseudonyme, une lutte acharnée contre son confrère Charles Enderlin, correspondant de France 2 à Jérusalem. Il l’accuse de tromperie à propos de son reportage sur la mort du petit Mohammed Al-Dura, en 2000. Ça fait tache, pour un rédacteur en chef adjoint de France 3... Saper sous pseudo le travail de l’un de ses confrères n’est pas très courageux. Surtout quand on travaille pour le même média, à savoir France Télévisions. Rédacteur en chef adjoint de France 3, Clément Weill-Raynal est aussi l’un des opposants les plus acharnés de Charles Enderlin, chef du bureau de France 2 à Jérusalem, auquel il reproche son reportage sur la mort du petit Mohammed Al-Dura en septembre 2000 (1).

A la demande de Jamal Al-Dura, le père du petit Mohammed, Clément Weill-Raynal a ainsi comparu le 1er février dernier pour « complicité de diffamation publique » pour avoir interviewé – sous le pseudo de Daniel Vavinsky – le chirurgien israélien Yahouda David, qui nie la réalité des blessures de Jamal Al-Dura (Actualités juives, en 2008). Ni France 2 ni France 3 n’ont couvert le procès.
L’usage de pseudonymes par Clément Weill-Raynal est connu depuis 2007 par les protagonistes de l’histoire : lorsque Charles Enderlin découvrit qui se cachait derrière Daniel Vavinsky, il s’adressa directement à lui sur son blog :
Cher Clément
Si tu voulais faire un travail sérieux dans cette affaire limpide qu’est la mort du petit Mohammed à Gaza le 30 septembre 2000, tu traverserais le couloir et viendrais demander des explications à la direction de l’Info de la rédaction sœur à France 2. Tu m’appellerais ou profiterais de l’occasion d’un de mes passages à Paris pour me rencontrer. Tu pourrais aussi faire les choses à fond. Venir à Jérusalem au bureau de France 2 (Je t’assure que tous les confrères de France 3 sont les bienvenus !), tu assisterais pour la première fois au travail du correspondant à l’étranger. Tu pourrais même aller à Gaza enquêter sur place, interviewer Talal Abou Rahmeh, Jamal A Dura et tous les témoins. Avec ton passeport français tu passeras sans problème.
Mais veux-tu affronter la réalité ? Etre correspondant à Jérusalem cela signifie, après un attentat suicide, appeler hystériquement les enfants, l’épouse, les amis pour vérifier s’ils n’étaient pas sur les lieux de l’explosion. C’est contempler la mort, les corps déchiquetés étendus sur le sol, la douleur des blessés. Le deuil. Filmer les accrochages en Cisjordanie. Entendre les balles siffler. Non, les affrontements ne sont jamais mis en scène. Cela veut dire être dans Gaza pendant une frappe aérienne israélienne. Assister au transport des enfants blessés à l’hôpital Shifa. (...)
Cela dit, il est quand même curieux qu’un rédacteur en chef adjoint de France 3 (qui instruit depuis des années le procès en déontologie de nombreux confrères), s’abrite courageusement derrière un pseudo pour attaquer publiquement un journaliste et la rédaction d’une chaîne appartenant au même groupe que lui. Ce journalisme n’est pas le mien.
Charles Enderlin
L’affaire aurait pu en rester là. Sauf que Clément Weill-Raynal a fait parler de lui pour un autre texte, publié sur son blog, « Quand France Inter “crache” sur les Juifs à la veille de Noël » suite à la diffusion, le 22 décembre, d’un reportage de Frédéric Barreyre, correspondant de la station à Jérusalem. Dans ce texte, il accusait la « radio d’Etat » de reconduire la tradition des pogroms. Un texte brandi par la Ligue de défense juive, groupuscule d’extrême droite, lors d’une descente musclée dans les locaux de France Inter, le 6 janvier dernier.
Scandalisée, la société des journalistes de la station a rédigé un communiqué et pris contact avec celle de France 3. Pour Yann Faussurier, membre de la SDJ de France Inter, « il y a un sentiment de malaise au sein des rédactions, d’autres que lui ont été placardisés pour beaucoup moins que ça ! On peut ainsi se demander : lorsqu’il nous attaque, est-ce le simple citoyen ou bien le rédacteur en chef adjoint de France 3 ? »
Cette fois, Clément Weill-Raynal s’est vu convoquer par sa direction, qui lui a rappelé le règlement concernant les collaborations extérieures : demander une autorisation écrite, signer de son nom et ne pas nuire à l’image de l’entreprise. « Nous veillerons au respect de ces règles. Dans le cas contraire, nous prendrons les mesures nécessaires », assure Pascal Golomer, nouveau directeur de la rédaction nationale.
Le verdict du procès opposant le père de Mohammed Al-Dura à Clément Weill-Raynal est attendu pour le 29 mars. Quant-à Charles Enderlin, il lui a déjà répondu point par point dans son dernier livre, Un enfant est mort.
Sophie Lherm
(1) Les images montraient la mort de cet enfant palestinien, tué par balles alors que son père tentait de le protéger lors d’échanges de tirs entre les forces de sécurité palestiniennes et l’armée israélienne, deux jours après la visite d’Ariel Sharon sur l’esplanade des Mosquées de Jérusalem, le 30 septembre 2000.
http://television.telerama.fr/telev...
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