Courrier international
Les employés du ministère des Affaires étrangères israélien mènent des actions de contestation depuis le début de l’année 2010. Un mouvement discret, mais qui commence à avoir un impact sur les relations internationales du pays.
"La grève risque d’entraîner l’annulation des consultations germano-israéliennes [instaurées depuis mars 2008] auxquelles participent la chancelière Angela Merkel et la moitié de son gouvernement," s’alarme Der Spiegel. La préparation de cette troisième rencontre bilatérale prévue pour la fin du mois à Jérusalem est gelée en raison d’une grève qui affecte depuis plusieurs mois les services diplomatiques israéliens. "Le 3 janvier, le syndicat des salariés des services des Affaires étrangères a informé toutes les représentations diplomatiques en Israël que la préparation des visites officielles ne serait plus assurée tant que durerait la grève et qu’il n’obtiendrait pas satisfaction sur la relève des bas salaires en Israël et à l’étranger," relate le magazine de Hambourg sur son site en ligne. Une information qui lui a été confirmée par l’ambassade d’Israël à Berlin. "La grève dure depuis des mois, ajoute Der Spiegel, avec un impact sensible sur les relations internationales d’Israël. Lorsque le chef du gouvernement Nétanyahou s’est rendu à Athènes en août 2010, c’est le Mossad qui a donné un coup de main car l’ambassade n’avait organisé ni voiture pour aller le chercher à l’aéroport ni réservation d’hôtel. Lors de sa visite en Israël, le ministre bulgare des Affaires étrangères est quant à lui resté en rade à Yad Vashem faute de véhicule à disposition, il a fallu que sa propre ambassade organise le transfert. Et le président russe Medvedev a annulé sa visite mi-janvier en raison de la grève des diplomates israéliens."
En effet, Dmitri Medvedv ne se rendra pas comme prévu à Tel-aviv le 17 janvier, rencontrer le président Shimon Peres, annonce le site d’information moscovite Vzgliad. Cette visite, en préparation depuis six mois a été annulée, à l’initiative de Moscou, à cause de la grève actuelle des fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères israélien. "Si, qui que ce soit, essaie de se passer de nous serons des centaines à sortir sous les fenêtres des bureaux du président et du Premier ministre armés de mégaphones et vous allez voir ce que vous allez voir", avait menacé quelques jours auparavant, Iakov Livné, membre de la direction du syndicat des employés du ministère concernée, rapporte le site d’information israélien russophone Izrus. D’abord nous allons faire un peu de bruit, et on nous ignorera. Puis quand la visite sera annulée et que nous nous serons fait entendre à travers toute la planète, on fera attention à nous et des négociations pourront commencer." Avant de préciser que cette action n’était pas dirigée contre le président russe. Les diplomates israéliens et les salariés du ministère des Affaires étrangères réclament une augmentation de leurs salaires. C’est la première fois qu’une telle situation se produit en Israël.