Reuters
La Turquie attend toujours des excuses et une indemnisation pour les neuf militants turcs tués cette année à bord d’une flottille d’aide qui se rendait à Gaza, a déclaré dimanche le Premier ministre Tayyip Erdogan.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a téléphoné vendredi à Erdogan pour remercier la Turquie d’avoir dépêché des bombardiers d’eau afin de lutter contre un gigantesque incendie de forêt qui a fait 41 morts dans le nord d’Israël [1].
Il s’agissait de la première conversation entre les deux hommes depuis l’abordage brutal par des fusiliers-marins israéliens du Mavi Marmara, à bord duquel neuf militants ont été tués.
Netanyahu a déclaré que le geste de la Turquie était une occasion d’améliorer les relations entre les deux pays. Mais Erdogan a déclaré que l’aide contre l’incendie était purement humanitaire.
"Nous ne resterons jamais les bras croisés lorsque des gens sont tués et que la nature est détruite où que ce soit dans le monde", a déclaré Erdogan dont les propos étaient diffusés en direct par CNN Türk. "Personne ne devrait tenter de l’interpréter autrement".
"Maintenant, certaines personnes viennent dire : ’Ouvrons un nouveau chapitre’. Avant cela, nous devons obtenir satisfaction (...) Il faut rendre des compte pour nos neuf frères morts en martyrs sur le Mavi Marmara. Des excuses doivent d’abord être présentées et une indemnisation doit être versée". [2]
Les autorités israéliennes ont dit qu’elles ne présenteraient pas d’excuses.
RENCONTRE A GENÈVE
Un responsable israélien déclaré à Reuters qu’à la suite de la conversation téléphonique entre les deux chefs de gouvernement, Joseph Ciechanover, un diplomate de haut rang, avait été dépêché à Genève pour y rencontrer Feridun Sinirlioglu, sous-secrétaire au ministère turc des Affaires étrangères.
"Ils se sont rencontrés pour étudier comment les parties pourraient améliorer leurs relations après l’assistance apportée par la Turquie dans la lutte contre l’incendie de forêt", a dit le responsable sous le sceau de l’anonymat.
Il n’a donné aucune précision sur le résultat de la rencontre.
Un porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères a confirmé à Reuters, sans autre détail, que Sinirlioglu avait rencontré à Genève "un responsable israélien de haut rang".
Il s’agit de la première rencontre en face-à-face entre diplomates de haut rang des deux pays depuis que le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a rencontré le ministre israélien du Commerce, Benjamin Ben-Eliezer, le 1er juillet.
Israël a entretenu depuis les années 1990 des relations militaires et commerciales étroites avec la Turquie, pays musulman mais laïc.
Le gouvernement Netanyahu a depuis accusé Erdogan, fervent musulman, de se détourner de ses alliés occidentaux pour se tourner vers l’Iran et d’autres pays musulmans.
Ayla Jean Yackley avec Ori Lewis à Jérusalem ; Nicole Dupont pour le service français
relayé par Yahoo
ajout de notes : CL, Afps