[ 29/12/2010 - 19:54 ] |
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Gaza – CPI Au neuvième jour de la dernière guerre (la guerre agressive israélienne menée contre Gaza, fin 2008/début 2009), le jour de l’invasion terrestre donnée à notre quartier, moi et mes frères et un bon nombre de citoyens avons été enfermés dans l’école Abou Jafar Al-Mansour. A la fin de la journée, tout le monde a été relâché, excepté moi et une autre personne. Ils m’ont mis dans un tank, puis dans un autre pour nous amener à une zone qui m’était inconnue. Je crois qu’elle n’était pas loin d’Al-Majdal (à l’intérieur des territoires palestiniens occupés en 1948). Ainsi parle Omar Al-Qanou, 26 ans, à notre Centre Palestinien d’Information (CPI). Il habite dans le quartier Al-Atatira de Beit Lahya, au nord de la bande de Gaza. Il poursuit son témoignage : « Là bas, j’ai été sujet à des interrogations, de dures frappes. Ils ont refusé de me donner à manger. Ils m’ont obligé à boire de l’urine. Puis ils m’ont ramené vers le point de passage d’Erez et m’ont demandé de coopérer avec eux. Là aussi, nouvelle séance de torture. Ils m’ont frappé jusqu’à me casser une main. Je suis resté avec eux une nuit entière sans aucun soin, avant de me relâcher enfin, le surlendemain de mon interpellation, le 11 janvier 2009 ». Sans nourriture, sans habit Le jeune Motassam Abdallah, 17 ans, un habitant de la zone Abdou Rabbah, à l’est de Jabaliya, au nord de la bande de Gaza, a aussi une histoire avec ces barbares envahisseurs. Il dit à notre Centre Palestinien d’Information (CPI) : « Le 12 janvier (2009), à dix heures du matin, les forces israéliennes d'occupation ont encerclé la zone et nous ont ordonné de quitter nos maisons, les mains levées. Puis ils nous ont aussi ordonné de quitter nos vêtements. Enfin, ils nous ont pris jusqu’au point de passage de Nahel, à l’est de la ville de Gaza. Ensuite, avec une jeep, ils nous ont emmenés vers le point de passage d’Erez, les mains liées. Là, nous sommes restés deux jours, sans nourriture, sans rien à boire. Puis ils nous ont amenés à la région Al-Majdel, à l’intérieur d’"Israël", où nous avons eu le droit à des frappes, des insultes, où nous manquions de nourriture et de sommeil, dans le froid. Et dans la prison Al-Majdel, ils nous ont interrogés et nous ont proposé de travailler pour leur compte. Ils ne nous ont relâchés que sept jours plus tard ». Des boucliers humains Ahmed Abdou Rabbar, 20 ans, de la même zone, raconte à l’envoyé de notre Centre Palestinien d’Information (CPI) la façon dont les forces spéciales israéliennes d'occupation ont envahi sa maison et y sont restées trois jours durant. Il raconte la manière dont les soldats israéliens l’ont pris, ainsi que ses frères Majed, Faraj, Mustapha, Amjed et son cousin Mohammed, comme boucliers humains, comment ils les ont frappés, eux qui avaient les mains liées, comment ils les ont obligés à marcher sur les corps des martyrs palestiniens jonchés par terre. La sauvagerie de ces occupants israéliens a atteint un tel niveau qu’« un soldat nous a uriné dessus ». Comme il est resté sept jours dans le centre d’interrogation, sans nourriture, il a eu mal au ventre. Pour tout soin, un soldat lui a donné des coups de pied dans le ventre. Hors-la-loi Selon des centres et des institutions juridiques, les forces israéliennes d'occupation ont détenu des Palestiniens dans des conditions défiant la loi internationale. Les occupants israéliens les ont obligés à regagner leurs maisons en empruntant des zones dangereuses. Beaucoup de témoignages confirment les crimes de guerre commis par les forces israéliennes d'occupation. Par exemple, elles ont fait de Beit Hanoun et de Tel Az-Zaatar des zones militaires fermées, bien qu’elles soient des zones résidentielles civiles densément peuplées. Crimes de guerre De son côté, Ismaël Thawabita, directeur du centre palestinien pour la défense des captifs, a considéré l’arrestation de dizaines de Palestiniens, surtout des mineurs, et leur utilisation comme des boucliers humains comme un crime, comme reconnu par la loi. Puis, les forces israéliennes d'occupation ont assassiné des civils dans les quartiers résidentiels. Poursuivre les criminels de guerre Al-Thawabita a appelé tous les tribunaux internationaux et les institutions des droits de l’homme à travailler sérieusement afin de poursuivre les criminels de guerre israéliens. Ils doivent répondre de leurs crimes. Et les victimes palestiniennes doivent recevoir une compensation. Elles doivent être indemnisées. |