[ 16/09/2010 - 20:48 ] |
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Ecrit par l’israélien Robin Badhstour Tout d’abord, il faut noter qu’on ne pourra en aucun cas qualifier le chef d’état-major actuel d’excellent. Récemment, il a échoué à deux reprises ; il ne s’est pas du tout montré suffisamment efficace. Le général Gabi Ashkenazi est un excellent chef d’état-major. Il y a un accord quasi-total sur ce sujet, entre les politiciens et la plupart des envoyés et des analystes militaires. Peut-être cela est-ce vrai ; mais comment pourra-t-on dire qui sera le bon chef d’état-major ? Il faut savoir qu’en "Israël", le chef d’état-major est le personnage le plus important, tout de suite après le chef du cabinet. Cela dit, il sera très important de ne pas le regarder d’un seul angle : la qualité de son travail ; il est surtout important de regarder sa vision, sa capacité stratégique. En "Israël", le gouvernement n’a de pouvoir sur l’armée que sur la planification. Les ministres de ce gouvernement sont souvent obligés de se référer aux suggestions de l’armée. Et étant donné que l’armée est un corps idéalement hiérarchique, c’est le chef d’état-major qui décidera en fin de compte ce qu’il montrera au gouvernement ou non. Il est alors logique que la vision du chef d’état-major influence les suggestions proposées aux ministres. Le chef d’état-major, s’il ne croit pas possible une solution politique avec nos ennemis (les Palestiniens), il est quasiment sûr qu’il ne conseillera pas au gouvernement d’entamer des négociations politiques. Son alternative, pour résoudre le problème, sera la force militaire. Et c’est ainsi qu’ont réagi les chefs d’état-major. Rafael en 1982 : la première guerre du Liban. Mofaz, en septembre 2000 : la Première Intifada. Dan Haloutz, en juillet 2006 : la deuxième guerre du Liban. Quelle serait la vision générale d’Ashkenazi ? On n’en sait rien ; non qu’il n’en a pas une, mais parce que tout le long de son mandat, il n’a pas donné une seule conférence de presse. Ceux qui le soutiennent voient en ce silence un point positif. Le chef d’état-major devra accomplir son travail comme il faut, il n’a à donner d’interviews. C’est une grande erreur de croire en cela, le chef de l’armée devra exposer ses visions stratégiques au public. On ne lui demande pas de parler d’une affaire politique, comme la construction d’un Etat palestinien, mais d’autres sujets, telle la balance stratégique au Moyen-Orient, l’image que devra avoir l’armée. Il nous intéresse par exemple de connaître son avis sur la mobilisation des étudiants des instituts religieux. Le chef d’état-major reste une personnalité publique, ses avis ont de l’importance quand il y a une discussion publique. Il devra faire entendre son avis lorsque, par exemple, des colons (israéliens) attaquent des soldats (israéliens), dans les territoires palestiniens. Ces territoires sont sous l’administration de l’armée (israélienne) qui y a le plein pouvoir. Pourtant, Ashkenazi a préféré le silence. Mais ce qui est vraiment préjudiciable, c’est que les médias l’ont non seulement pardonné, mais ils ont de plus encouragé son silence. Ashkenazi est un excellent chef d’état-major, tout le monde le chante car il a bien reconstruit l’armée, après la deuxième guerre du Liban. Comment en est-on si sûr ? En se basant sur la performance de l’armée israélienne durant l’opération Plomb durci (la dernière guerre agressive israélienne menée contre Gaza). Oui, c’est possible, depuis qu’il a fait son entrée dans le bureau du chef d’état-major, les dépôts d’urgence sont remplis d’appareils de combat. Les réservistes, délaissés depuis des années, ont été appelés aux entraînements. Les médias israéliens ont voulu dire au public que l’armée israélienne a fait son travail de façon parfaite, dans cette guerre de Plomb durci, en tirant des leçons de la guerre du Liban. Ils ne disent cependant pas que pendant les vingt-deux jours de combat, pas une seule vraie bataille ne n’a eu lieu. Les combattants du Hamas n’ont nullement essayé de stopper l’armée israélienne. Ils ont préféré se retirer sans combat. Probablement, l’armée israélienne s’était construite, mais sont opération de Plomb durci n’en est pas la preuve. Il reste à voir la performance du chef d’état-major au moment d’une épreuve. Dans le temps de son mandat, il a eu deux occasions, et dans les deux cas, il n’a pas enregistré une quelconque réussite. L’opération militaire contre la flottille turque était un échec, un échec pour le chef d’état-major qui en porte la totale responsabilité. Et le comportement d’Ashkenazi dans l’affaire du « Document » est douteux, dans le meilleur des cas. Donc, avant de rejoindre la troupe vantant le chef d’état-major, nous devons poser des questions sur la façon de mesurer ses qualités. Enfin, il n’est pas évident qu’un examen approfondi de la performance d’Ashkenazi puisse faire de lui un « excellent chef d’état-major ». |