Mélanie Matarese
Qu’ils aient participé ou pas à la Flottille de la liberté en mai dernier, les Algériens se préparent à repartir pour Ghaza. Une caravane devrait démarrer mardi de la frontière terrestre avec le Maroc, exceptionnellement ouverte pour laisser passer les militants voisins. L’arrivée dans la bande de Ghaza est prévue vers le 10 octobre.
Quatre mois après l’attaque de la flottille turque par la marine israélienne, les Algériens se préparent à partir – et pour certaines à repartir – vers la bande de Ghaza. Mardi prochain, la frontière terrestre entre l’Algérie et le Maroc sera exceptionnellement ouverte pour laisser passer un convoi marocain, mené par Khalid Sefiani, président de l’Association marocaine de soutien au peuple palestinien. « Ensemble depuis le poste frontalier, Algériens et Marocains, nous prendrons la route vers Alger, où nous serons rejoints par les Mauritaniens puis par les Tunisiens, puis nous partirons, avec douze fourgons, pour la Libye, précise Aberrezak Makri, coordinateur de la caravane. Là, il est prévu que nous prenions le bateau pour El Arich. » Un autre convoi algérien, avec les caravanes d’Europe et du Mashrek, partira de Syrie pour converger aussi vers El Arich.
Au total, plus de 1000 participants et 500 véhicules sont attendus. Depuis samedi, un convoi est donc parti de Grande-Bretagne : il s’agit de la cinquième édition du projet « Viva Palestina » initié en 2009 par le député britannique, George Galloway. Tania Page, reporter d’Al Jazeera à Londres, a indiqué que les organisateurs espèrent faire de ce convoi le plus gros qu’il n’y ait jamais eu. Les militants humanitaires prévoient de décharger leur cargaison à Rafah vers le 10 octobre. Le journal palestinien Ma’An a annoncé que, lundi, la frontière de Ghaza avait été partiellement ouverte pour permettre à plusieurs camions d’entrer et de décharger des biens de première nécessité, comme des pièces de rechange pour les voitures, de l’essence, du gaz ainsi que du ciment et du fer pour un projet de construction lancé par l’autorité gérant les ressources en eau [1].
[1] Si l’apport de l’aide humanitaire est certes très important, n’oublions pas que cette action ne brisera en rien le siège israélien de la bande de Gaza. C’est l’acteur égyptien du blocus qui cède un peu de terrain, depuis l’attaque israélienne contre la Flottille de le Liberté. L’Egypte, partie prenante du siège, puisqu’elle détient les clés du passage par Rafah qu’elle maintenait hermétiquement fermé depuis des mois, tente de redorer son blason alors que la Turquie a pris une place prépondérante dans l’opinion arabe et palestinienne après son implication dans la Flottille et ses réactions déterminées après l’attaque des commandos israéliens contre les navires civils qui la formaient. L’Egypte, qui avait fermement interdit l’hiver dernier le passage vers Gaza des 1400 militants de la solidarité lors de la Marche de la Liberté, a entrouvert sa porte de la prison, mais le siège israélien est toujours aussi hermétique et c’est lui qu’il faut briser. Tant que les frontières martitimes et aériennes de Gaza resteront soumises à l’occupation militaire israélienne, il faudra d’autres Flottilles. Elles se préparent.