Rien de nouveau peut-être dans cette question proche-orientale qu’elle soit parsemée, outre par les crises politiques et les combats, par des histoires d’espionnage. Mais celles-ci ont connu un certain regain ces derniers temps, rendant plus complexe la périlleuse donne actuelle.
L’affaire la plus spectaculaire vient du Liban.
Le pays du Cèdre est, en effet, sous le choc, après l’arrestation d’un ancien général de l’armée et cadre très respecté d’un mouvement allié du Hezbollah chiite, les forces de sécurité le soupçonnant de collaboration avec Israël.
Fayez Karam est la première personnalité politique à être détenue dans le cadre de l’enquête qui, depuis 2009, a mené à l’arrestation d’une centaine d’agents présumés de l’Etat hébreu.
Ce maronite est un cadre du Courant Patriotique Libre (CPL), mené par Michel Aoun, l’allié chrétien du Hezbollah et ancien chef de l’armée puis chef d’un gouvernement provisoire au cours des dernières années de la guerre civile (1975-1990). Les informations en provenance du Liban, puis l’annonce de son arrestation, font état d’ébahissement. Le nom de Karam, 62 ans, circule sur toutes les lèvres, et ceux qui le connaissent n’arrivent pas à y croire.
A cette affaire s’ajoute celle d’Uri Brodsky, un agent israélien présumé, en voie d’être extradé de Pologne vers l’Allemagne qui le soupçonne d’être impliqué dans l’assassinat d’un membre du mouvement islamiste palestinien le Hamas. Or, il pourrait s’en tirer avec une amende, comme le disent les experts. Rien de plus, puisque son crime est contre un Arabe, un membre du Hamas de surcroît.
Une semaine après l’arrestation d’Uri Brodsky à Varsovie, deux ministres israéliens avaient demandé à la Pologne de le rapatrier directement en Israël.
Cet homme a participé à la mise en place du commando responsable de l’assassinat de Mahmoud Al-Mabhouh, un fondateur de la branche armée du mouvement islamiste palestinien le Hamas, retrouvé mort le 20 janvier dans un hôtel de Dubaï.
Israël veut donc l’impunité pour ses agents, et en même temps, il s’acharne contre les Arabes.
Autre affaire, celle où la Syrie a dénoncé l’arrestation dans la localité de Majdal-Chams dans le Golan occupé de druzes contre lesquels on a fabriqué des accusations d’espionnage, ce qui constitue une tentative israélienne de les terroriser.
La Syrie a, par ailleurs, appelé l’Onu à faire pression sur Israël pour qu’il libère tous les détenus syriens dans ses prisons et se retire du Golan syrien occupé en vertu des résolutions internationales. Comme dans toutes les situations dans cette bataille des agents secrets, Israël veut se donner le droit à toute violation tout en lançant les accusations aux autres.