Une frappe israélienne contre le Liban évitée de peu
11/08/2010 
A   l’issue des accrochages survenus la semaine  dernière entre les forces   libanaises et israéliennes dans la région  frontalière d’Odayssi, (Sud   Liban), Ehud Barak, ministre de la Défense  israélien, a informé Bernard   Kouchner, chef de diplomatie française,  lors d’une communication   téléphonique, qu’Israël compte lancer une  grande opération militaire   pour corriger l’armée libanaise, en  représailles à la mort d’un colonel   israélien.  
Des sources françaises très bien informées ont affirmé au journal al-sharq awsat,    que des contacts de haut niveau ont eu lieu, avec la participation du    Président français, Nicolas Sarkozy, de la secrétaire d’Etat  américaine,   Hillary Clinton, de l’Egypte, de la Jordanie et d’autres  parties   internationales et arabes, et qui ont permis de circonscrire  les   tensions, et d’éviter une bataille ouverte.  
Selon  Paris, "le fait que Hezbollah soit resté en dehors de la    confrontation, et se soit contenté de mises en garde, a évité au Liban    le spectre d’une nouvelle guerre qui aurait pu avoir lieu, du fait  d’une   sous-estimation de part et d’autre".   
La France  considère qu’Israël est conscient " qu’il n’a pas intérêt à   déclarer  la guerre à l’armée libanaise, car, il sait pertinemment   qu’elle est  la  seule partie qui soit capable de régler le problème du   sud Liban  et d’y imposer le pouvoir de l’Etat". 
Paris se veut rassurant  et atteste que la page de la confrontation est   désormais fermée. Les  sources françaises résument la situation en   quelques mots : "Pas de  guerre civile au Liban, ni de guerre régionale,   et encore moins des  crises avec la Syrie, en l’état actuel des choses".  
Selon  al-sharq awsat, Israël a contacté Paris, via les canaux   diplomatiques  traditionnels, pour le prévenir contre les armes que la   France fournit  au Liban, et lui demander d’arrêter de ravitailler le   Liban en armes,  sous prétexte qu’elles sont utilisées contre les forces   israéliennes,  et qu’elles peuvent tomber dans les mains du Hezbollah. La   réponse de  Paris, selon les mêmes sources, était claire : "La France   s’engage à  appliquer les dispositions de l’accord de défense signé entre   les deux  pays en 2008, et considère que cet accord intervient en   application  de la résolution 1701 qui appelle à renforcer les autorités   libanaises  légitimes, et à asseoir le pouvoir de l’Etat libanais sur   l’ensemble  du territoire de la République. Paris a encore signifié à   Israël que  ce qu’il accomplit "est en totale harmonie avec la légalité   nationale,  les engagements de la France, la stabilité régionale et les    importants intérêts français dans la région". Résultat : "les pressions    israéliennes se sont arrêtées. La France n’est pas les Etats-Unis",    estiment les mêmes sources, en allusion au poids du lobby israélien au    sein du Congres américain.