Karim Lebhour
Mahmoud Abbas doit faire face aux critiques de plus en plus virulentes dans l’opinion palestinienne pour avoir accepté de reprendre les négociations avec Israël. Un parterre d’intellectuels et de mouvements de gauche ont voulu une grande conférence anti-négociations à Ramallah, mais elle a été brutalement dispersée par les forces de police palestiniennes.
La conférence avait pour ambition de lancer un large mouvement contre la reprise des négociations avec Israël que beaucoup de Palestiniens voient comme une capitulation face aux pressions américaines.
Au milieu des débats, plusieurs dizaines de jeunes en habits civils ont fait irruption brandissant des portraits de Mahmoud Abbas et chantant des slogans du Fatah. La conférence a été interrompue. Des journalistes qui tentaient de filmer la scène ont été malmenés tandis qu’à l’extérieur, des policiers en uniforme empêchaient les conférenciers de marcher en cortège jusqu’au centre-ville.
L’incident fait grand bruit à un moment où l’Autorité palestinienne peine à expliquer pourquoi elle reprend les pourparlers avec Israël sans avoir obtenu de gel des colonies. Les méthodes de la police illustrent également la dérive autoritaire du régime de Mahmoud Abbas qui a annulé sans raison valable les élections municipales prévues le mois dernier.
Sous le feu des critiques, Mahmoud Abbas a demandé une enquête pour usage excessif de la force. Les opposants quant à eux ont promis de se mobiliser encore plus largement contre ce nouveau cycle de négociations.
publié par RFI