28/06/2010
Diplomatie La rencontre entre les deux dirigeants pourrait favoriser la signature de contrats d'armements pour le renforcement des capacités défensives de Riyad.
Le roi Abdallah d'Arabie saoudite évoquera demain avec le président américain Barack Obama à Washington les appréhensions du royaume à l'égard des sanctions contre l'Iran, le blocage du processus de paix au Proche-Orient et la guerre en Afghanistan, selon des analystes. Cette rencontre pourrait également favoriser des contrats d'armements pour le renforcement des capacités défensives de Riyad face à la menace iranienne, y compris la demande saoudienne, toujours en souffrance, d'acquérir 72 avions de combat F-15 Eagle, selon des sources de l'industrie d'armement. Au cours de sa troisième rencontre avec le roi Abdallah, 86 ans, le président Obama devrait demander à son interlocuteur d'être patient au sujet d'une relance des négociations de paix au Proche-Orient et d'aider à la lutte contre les talibans en Afghanistan et au Pakistan, toujours selon les analystes. Il n'y a pas de grandes divergences stratégiques entre les deux alliés, souligne Thomas Lippman de l'US Council on Foreign Relations qui estime qu'« il n'y a plus de brèche à colmater comme auparavant ».
La première rencontre Abdallah-Obama le 3 juin 2009 à Riyad et le discours adressé le lendemain depuis Le Caire par le président américain au monde arabo-musulman ont largement comblé le fossé qui existait du temps de l'administration de George W. Bush. M. Lippman, qui prépare un livre sur les relations saoudo-américaines, souligne l'étroite coordination entre les deux pays dans la lutte contre el-Qaëda.
Mais bien qu'ils approuvent le rôle de Washington dans les principales questions régionales, les Saoudiens ont des appréhensions quant à son approche des dossiers iranien et afghan. Et ils craignent que l'engagement d'Obama pour un accord de paix israélo-palestinien ne se soit affaibli, face à l'intransigeance d'Israël. « Je crois que les Saoudiens sont mécontents au sujet de quelques questions, mais ils ne savent pas ce qu'ils devraient faire ou ce que nous devrions faire à cet effet », ajoute M. Lippman. Selon Mustafa Alani, directeur du département sécurité et défense au Gulf Research Center de Dubaï, « pour le roi Abdallah, la question du processus de paix est primordiale ». « Il y a une profonde déception en Arabie saoudite et dans le monde arabe face à la capacité du président Obama à tenir ses engagements », estime-t-il.
Jon Alterman, directeur du Centre américain d'études stratégiques et internationales en charge des affaires du Moyen-Orient, estime pour sa part que les pays arabes du Golfe « veulent avoir leur mot à dire » dans la politique américaine face à l'Iran, même s'ils n'ont pas une idée claire sur le moyen de contenir les ambitions nucléaires de l'Iran ». Traditionnellement discret, le ministre saoudien des Affaires étrangères Saoud al-Fayçal a publiquement critiqué en février les sanctions. Il n'a pas été clair sur les attentes de Riyad, mais les Saoudiens ont toujours estimé qu'un règlement de la question palestinienne contribuerait à régler les autres problèmes régionaux, y compris la menace que constituerait l'Iran, leur rival.
La première rencontre Abdallah-Obama le 3 juin 2009 à Riyad et le discours adressé le lendemain depuis Le Caire par le président américain au monde arabo-musulman ont largement comblé le fossé qui existait du temps de l'administration de George W. Bush. M. Lippman, qui prépare un livre sur les relations saoudo-américaines, souligne l'étroite coordination entre les deux pays dans la lutte contre el-Qaëda.
Mais bien qu'ils approuvent le rôle de Washington dans les principales questions régionales, les Saoudiens ont des appréhensions quant à son approche des dossiers iranien et afghan. Et ils craignent que l'engagement d'Obama pour un accord de paix israélo-palestinien ne se soit affaibli, face à l'intransigeance d'Israël. « Je crois que les Saoudiens sont mécontents au sujet de quelques questions, mais ils ne savent pas ce qu'ils devraient faire ou ce que nous devrions faire à cet effet », ajoute M. Lippman. Selon Mustafa Alani, directeur du département sécurité et défense au Gulf Research Center de Dubaï, « pour le roi Abdallah, la question du processus de paix est primordiale ». « Il y a une profonde déception en Arabie saoudite et dans le monde arabe face à la capacité du président Obama à tenir ses engagements », estime-t-il.
Jon Alterman, directeur du Centre américain d'études stratégiques et internationales en charge des affaires du Moyen-Orient, estime pour sa part que les pays arabes du Golfe « veulent avoir leur mot à dire » dans la politique américaine face à l'Iran, même s'ils n'ont pas une idée claire sur le moyen de contenir les ambitions nucléaires de l'Iran ». Traditionnellement discret, le ministre saoudien des Affaires étrangères Saoud al-Fayçal a publiquement critiqué en février les sanctions. Il n'a pas été clair sur les attentes de Riyad, mais les Saoudiens ont toujours estimé qu'un règlement de la question palestinienne contribuerait à régler les autres problèmes régionaux, y compris la menace que constituerait l'Iran, leur rival.