03/04/2010
Des pèlerins ont retracé hier les pas du Christ, refaisant le chemin de croix que Jésus est censé avoir emprunté le long de la célèbre Via Dolorosa à Jérusalem, hier. Menahem Kahana/AFP
Une foule de catholiques et d'orthodoxes, entre autres, a marqué dans la ferveur les quatorze stations du calvaire, jusqu'à la basilique du Saint-Sépulcre qui abrite le tombeau de Jésus.
Des milliers de pèlerins chrétiens venus du monde entier ont retracé les pas du Christ ce vendredi saint à Jérusalem dans une ambiance cosmopolite, parfois fervente, sous l'œil vigilant de la police israélienne déployée en force. Une humanité chamarrée avait envahi dès les premières heures de la matinée les étroites ruelles pavées de la Vieille Ville, refaisant le chemin de croix que Jésus est censé avoir emprunté le long de la célèbre Via Dolorosa.
« Pour moi, c'est une visite spéciale, c'est la première fois que je viens en Terre sainte. Nous avons prié partout là où Jésus a marché. C'était très émouvant », témoigne Andrea Schroetter, originaire d'Allemagne.
La foule de catholiques, bien loin des scandales de pédophilie qui secouent leur Église en Europe, d'orthodoxes et de protestants, de coptes égyptiens et d'Éthiopiens chrétiens, entre autres, a marqué les 14 stations du calvaire jusqu'à la basilique du Saint-Sépulcre qui abrite, selon la tradition, le tombeau du Christ. Au son des cloches et des cantiques, la procession, hérissée de croix de bois de toutes les tailles, piétinait patiemment, régulièrement bloquée et encadrée par des forces de l'ordre omniprésentes, dans un contexte tendu par la volonté israélienne de poursuivre la colonisation dans le secteur oriental de Jérusalem, à majorité arabe et annexé par Israël en juin 1967. Les policiers, certains bonshommes, d'autres moins, canalisaient étroitement la masse de pèlerins, dont d'importants contingents venus de Russie pleins de ferveur. Ceux qui tentaient de passer en force étaient fermement remis dans le droit chemin. Un chemin de croix au propre comme au figuré.
« Les policiers sont plus nombreux que les prières », proteste Nour Bishay, une copte du Caire, assise près du Saint-Sépulcre, déplorant que « le silence de la prière et les chants sacrés soient étouffés par le bruit, les cris et le chaos ».
Soudain, une manifestation de Palestiniens, frustrés de ne pouvoir entrer dans la basilique, éclate spontanément. « Avec notre sang, avec notre âme, nous nous sacrifierons pour toi, Palestine ! » crient-ils pendant quelques minutes. Ailleurs, à l'écart de l'agitation de la Vieille Ville, un millier de travailleurs indiens résidant en Israël se sont rassemblés dans la vallée du Cédron, lieu du Jugement dernier, près du jardin des Oliviers, pour suivre l'office de la Passion du Christ dans le silence et la prière.
L'humeur n'est pas partout aussi apaisée. Depuis le début de la semaine sainte, les commerçants du souk de la Vieille Ville râlent. « Le business est mauvais cette année », se plaignent-ils en chœur. Et d'accuser le bouclage de la police israélienne, les restrictions d'accès à Jérusalem pour les Palestiniens de Cisjordanie occupée et... la crise économique mondiale. Pourtant, cette année, les Pâques de rites catholique et orthodoxe sont célébrées simultanément, ce qui devrait amener davantage de pèlerins et de touristes dans la Ville sainte.
Majeda EL-BATSCH (AFP) « Pour moi, c'est une visite spéciale, c'est la première fois que je viens en Terre sainte. Nous avons prié partout là où Jésus a marché. C'était très émouvant », témoigne Andrea Schroetter, originaire d'Allemagne.
La foule de catholiques, bien loin des scandales de pédophilie qui secouent leur Église en Europe, d'orthodoxes et de protestants, de coptes égyptiens et d'Éthiopiens chrétiens, entre autres, a marqué les 14 stations du calvaire jusqu'à la basilique du Saint-Sépulcre qui abrite, selon la tradition, le tombeau du Christ. Au son des cloches et des cantiques, la procession, hérissée de croix de bois de toutes les tailles, piétinait patiemment, régulièrement bloquée et encadrée par des forces de l'ordre omniprésentes, dans un contexte tendu par la volonté israélienne de poursuivre la colonisation dans le secteur oriental de Jérusalem, à majorité arabe et annexé par Israël en juin 1967. Les policiers, certains bonshommes, d'autres moins, canalisaient étroitement la masse de pèlerins, dont d'importants contingents venus de Russie pleins de ferveur. Ceux qui tentaient de passer en force étaient fermement remis dans le droit chemin. Un chemin de croix au propre comme au figuré.
« Les policiers sont plus nombreux que les prières », proteste Nour Bishay, une copte du Caire, assise près du Saint-Sépulcre, déplorant que « le silence de la prière et les chants sacrés soient étouffés par le bruit, les cris et le chaos ».
Soudain, une manifestation de Palestiniens, frustrés de ne pouvoir entrer dans la basilique, éclate spontanément. « Avec notre sang, avec notre âme, nous nous sacrifierons pour toi, Palestine ! » crient-ils pendant quelques minutes. Ailleurs, à l'écart de l'agitation de la Vieille Ville, un millier de travailleurs indiens résidant en Israël se sont rassemblés dans la vallée du Cédron, lieu du Jugement dernier, près du jardin des Oliviers, pour suivre l'office de la Passion du Christ dans le silence et la prière.
L'humeur n'est pas partout aussi apaisée. Depuis le début de la semaine sainte, les commerçants du souk de la Vieille Ville râlent. « Le business est mauvais cette année », se plaignent-ils en chœur. Et d'accuser le bouclage de la police israélienne, les restrictions d'accès à Jérusalem pour les Palestiniens de Cisjordanie occupée et... la crise économique mondiale. Pourtant, cette année, les Pâques de rites catholique et orthodoxe sont célébrées simultanément, ce qui devrait amener davantage de pèlerins et de touristes dans la Ville sainte.