lundi 4 janvier 2010 - 13h:09
Avi Issacharoff et Amos Harel - Ha’aretz
Dans le cadre de ce projet, Israël et les Palestiniens devront présenter des garanties écrites soulignant leurs obligations avant l’achèvement des pourparlers pour un statut définitif, a précisé un porte-parole du ministère des Affaires étrangères égyptien à Al-Ahram.
Le président palestinien Mahmoud Abbas rencontre aujourd’hui lundi son homologue égyptien, Hosni Mubarak, à la station balnéaire de Sharm el-Sheikh, pour discuter des dernières propositions d’Israël pour reprendre les discussions avec l’Autorité palestinienne.
La rencontre se tient à la suite de la visite du Premier ministre Benjamin Netanyahu au Caire, la semaine dernière, où celui-ci a avancé certaines idées pour faire démarrer le processus diplomatique. L’une des idées qu’il a soulevées auprès de Muburak est de réunir un sommet à Sharm el-Sheikh avec lui-même et Abbas.
Pendant sa réception d’Abbas, Mubarak devrait proposer une série de mesures pour aider au retour des Israéliens et des Palestiniens à la table de négociation.
Après la rencontre, le ministre des Affaires étrangères égyptien, Ahmed Aboul Gheit, et le chef des services de renseignements, Omar Suleiman, se rendront à Washington pour un échange avec l’administration Obama sur l’avancement du processus de paix avant la venue dans la région de l’envoyé spécial US pour le Moyen-Orient, George Mitchell, dans les prochains jours.
Dimanche, le réseau Al-Jazeera au Qatar a rapporté que l’administration Obama soutenait la vision de l’Egypte pour un plan de paix au Moyen-Orient qui prévoyait un arrêt total de la construction dans les colonies de Cisjordanie, de même que la libération de hauts responsables palestiniens des prisons israéliennes.
L’administration US travaille à convaincre Abbas d’accepter la reprise des pourparlers de paix par le biais d’une série de gestes de bonne volonté venant d’Israël - notamment la libération de prisonniers et le transfert de territoires actuellement sous le contrôle sécurité d’Israël (zone B) qui passeraient sous le contrôle sécurité palestinien (zone A).
Abbas a jusqu’ici refusé de renouer le dialogue aussi longtemps qu’Israël refusera d’instituer un gel complet de la construction dans les colonies de Cisjordanie, gel qui concernera aussi Jérusalem-Est.
Les intentions d’Abbas pendant son séjour dans la capitale égyptienne restent floues. Le responsable de la commission exécutive de l’Organisation de Libération de la Palestine, Yasser Abd Rabbo, disait samedi soir qu’Abbas se rendait à une « réunion importante », mais sans donner de détails
Le dirigeant palestinien est arrivé hier après-midi à Sharm el-Sheikh pour discuter avec Mubarak. L’agence palestinienne Ma’an fait savoir que sur sa route pour l’Egypte, Abbas pourrait s’arrêter à Riyad, en Arabie saoudite, pour rencontrer Khaled Meshal, le chef du bureau politique du Hamas, basé à Damas.
Apparemment, il fut question de cette visite après que les dirigeants du Hamas aient fait part de leur volonté de signer un accord de réconciliation sous l’égide égyptienne avec son rival, le Fatah d’Abbas, accord qui fixerait au 28 juin la tenue des élections palestiniennes. Jusque-là, l’accord stipulait qu’une commission de contrôle dirigée par Abbas serait chargée de gérer les affaires de la bande de Gaza et de réhabiliter le territoire après l’offensive d’Israël il y a un an.
Certains articles laissent entendre toutefois que le Hamas aurait conditionné son accord sur le projet à la tenue de la cérémonie de réconciliation non pas au Caire mais à Damas, pour lui donner toute crédibilité par une venue en Syrie.
L’incertitude qui entoure le voyage d’Abbas à l’étranger conduit à spéculer, notamment qu’il rencontrait en réalité Meshal dans un effort pour ouvrir la voie à un accord Hamas-Fatah et hier, le dirigeant du Hamas disait de son côté que les deux parties étaient sur le point d’arriver à un tel accord : « Nous avons fait un grand pas vers la réalisation de la réconciliation, » a-t-il déclaré à des journalistes à Riyad. « Nous en sommes maintenant à la phase finale ».
Suite à une rencontre avec le ministre des Affaires étrangères saoudien, le Prince Saud al-Faisal, Meshal a accusé Israël de retarder les négociations sur l’échange de centaines de prisonniers palestiniens avec le soldat israélien capturé, Gilad Shalit.
« Nous suivons toujours les négociations par l’intermédiaire du médiateur allemand, » a indiqué Meshal. « La position israélienne n’arrête pas de changer. Israël fait un pas en avant, puis deux en arrière. »
Il a indiqué que son organisation exige la libération de plus de 1 000 prisonniers en échange de Shalit - une exigence qui va à l’encontre de la position exprimée par Israël de ne libérer que 980 détenus.
Aux premiers stades de la discussion sur l’échange de prisonniers, les dirigeants du Hamas avaient demandé à plusieurs reprises que 1 400 détenus soient libérés en échange de Shalit ; Israël maintenait qu’il n’accepterait qu’un nombre sensiblement inférieur. Plus récemment, Israël a exprimé une volonté d’en libérer 980, un nombre sur lequel le Hamas semblait être d’accord.
Dans sa réponse à une plainte déposée devant la Haute Cour israélienne, le mois dernier, le gouvernement israélien a indiqué que l’échange inclurait 450 prisonniers « de poids » pris dans la liste présentée par le Hamas et 530 prisonniers qui seraient choisis par Israël et qui comprendraient des femmes et des mineurs. Vingt femmes prisonnières ont déjà été libérées dans le cadre d’un échange en octobre avec une vidéo montrant Shalit durant sa captivité par le Hamas.
4 janvier 2010 - Ha’aretz (article revu par Ha’aretz depuis sa première publication ce matin) - traduction : Info-Palestine.net
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=7918