jeudi 31 décembre 2009 - 11h:57
Al-Jazeera
Les organisateurs de la Marche pour la liberté de Gaza qui comprend 1 300 personnes de 42 pays différents ont décliné la proposition de mercredi, disant, « Nous refusons de disculper le siège de Gaza ».
Les autorités égyptiennes avaient d’abord déclaré que le groupe ne serait pas autorisé à passer la frontière, avançant pour cela des raisons de sécurité et une « situation sensible ».
Les militants espéraient faire une marche dans la bande de Gaza pour commémorer le premier anniversaire de l’offensive de 22 jours d’Israël contre le territoire, en signe de solidarité avec sa population, apportant avec eux de l’aide et du ravitaillement.
Le passage frontalier de Rafah, côté Egypte, est le seul endroit pour entrer dans la bande de Gaza qui ne soit pas contrôlé par Israël.
Néanmoins, ce passage et ceux contrôlés par Israël sont restés quasiment fermés depuis 2007, quand le Hamas palestinien a pris le pouvoir sur le territoire après un violent combat fratricide avec le Fatah.
Une concession du Caire
Les organisateurs de la Marche ont qualifié la concession du gouvernement égyptien de « victoire partielle » mais ils disent que cette proposition n’est pas suffisante.
Ali Abunimah, co-fondateur de The Electronic Intifada et participant à la marche, a écrit sur son blog, « ce n’est pas assez, la pression et les protestations doivent être maintenues » (voir aussi son article : Israël ressemble à un Etat raté)
« Toutefois, obtenir le passage pour 100 ou 1 300 pour Gaza ne fera pas en soi mettre fin au siège. La question n’est pas de faire entrer certains ou même tout le monde dans Gaza, elle est de construire un soutien et une pression au niveau mondial pour que cesse le siège de Gaza, » écrit-il.
Roqayah Chamseddine, étudiant états-unien participant à la marche, a déclaré à Al Jazeera : « Notre mission n’est pas de nous diviser, et en envoyer seulement une centaine sur les 1 300 serait précisément nous diviser.
« Toute affirmation prétendant que l’Egypte nous ferait une faveur en nous proposant de laisser passer 100 membres de la Marche ne serait qu’une sottise et n’aurait aucun fondement.
« Ces frontières doivent s’ouvrir et aussi longtemps que l’Egypte continuera de soutenir apparemment Israël en voulant soumettre le peuple de Palestine, aussi longtemps nous continuerons, nous aussi, à résister et à protester. »
Les membres de la Marche pour la liberté de Gaza ont organisé de multiples petites manifestations dans Le Caire, se regroupant mardi avec des militants égyptiens pour manifester contre la venue au Caire le même jour, de Binyamin Netanyahu, Premier ministre d’Israël.
En début de journée ce mardi, environ 40 citoyens états-uniens en marche vers leur ambassade dans la capitale égyptienne ont été bloqués par la police anti-émeute et parqués par groupe de 10 avant d’avoir l’autorisation d’y pénétrer, indiquent des participants.
Dimanche et lundi, environ 80 personnes ont fait un sit-in devant l’ambassade de France pour tenter de gagner un soutien international à leur mouvement.
D’autres, telle que cette citoyenne états-unienne, Hedy Epstein, 85 ans, survivante de l’Holocauste, ont entamé une grève de la faim pour protester contre le refus de l’Egypte de laisser passer la Marche.
Viva Palestina
La caravane humanitaire Viva Palestina, distincte de la Marche, qui a tenté d’arriver à Gaza en passant par Aqaba, port jordanien sur la mer Rouge, a accepté depuis de remonter par la Syrie pour se rendre en Egypte.
La caravane Viva Palestina, qui comprend 210 camions remplis d’aide humanitaire pour la population de Gaza, a donc remonter vers la Syrie mardi, après avoir été bloquée cinq jours en Jordanie et après négociation avec le consul égyptien.
Elle prévoit maintenant d’embarquer au port syrien de Latakia pour El Arish, port égyptien sur la Méditerranée, et ensuite, de se diriger sur Rafah et passer dans la bande de Gaza.
Selon un communiqué du ministère de l’Information égyptien, George Galloway, député britannique qui conduit la caravane, aurait déclaré le 10 novembre que son groupe allait devoir passer par El Arish, même si ce n’était pas la route la plus directe.
31 décembre 2009 - Al-Jazeera - traduction : Info-Palestine.net