samedi 5 décembre 2009

Entrevue entre le Premier ministre palestinien et les responsables de délégations de l’Union européenne

publié le vendredi 4 décembre 2009

Délégation générale de la Palestine en France
le Premier Ministre Salam Fayyad a présenté le 3 décembre à Ramallah aux responsables de délégations de l’Union européenne la position palestinienne sur la proposition suédoise

Madame Hind Khoury Déléguée Générale de la Palestine en France souligne la nécessité de se tenir aux conclusions européennes proposées par la présidence européenne (Suède), et notamment sur la question de Jérusalem. Cette proposition de résolution sera débattue par les ministres européens des Affaires étrangères, mardi 08 décembre.

Le maintien de cette résolution en l’état renforcera la position européenne dans la résolution du conflit au Proche-Orient. En effet toute revue à la baisse de ce projet aurait un effet décourageant sur l’Autorité Palestinienne d’une part et un effet désastreux sur le processus de Paix et sur le rôle de l’Europe d’autre part, surtout après la publication de cette proposition dans les médias israéliens.

Dans ce cadre le Premier Ministre M le Dr Salam Fayyad a présenté le 3 décembre à Ramallah aux responsables de délégation de l’Union européenne la position palestinienne :

Autorité Nationale Palestinienne,

Ministère des Affaires Etrangères,

Le Ministre,

Entrevue entre le Premier Ministre M le Dr Salam Fayyad et les responsables de délégation de l’Union européenne

3 décembre 2009

Il est tout à fait aisé de prendre contact avec l’UE, exposer son point de vue et ses impressions tout en respectant les procédures internes de l’UE.

Le projet de conclusions est tout à fait cohérent avec les positions de l’UE sur le sujet et avec ce qui est devenu depuis un consensus international : l’Etat palestinien dans les frontières de 1967, Jérusalem Est en tant que partie des Territoires Occupés Palestiniens, Jérusalem capitale de deux Etats.

La réaction d’Israël au contenu du projet est profondément troublante pour le côté palestinien d’autant plus que les conclusions sont en conformité avec les termes de références du processus de paix. Cela montre qu’Israël n’est pas engagé vers une paix réelle. Israël a dévié de qui est acceptable et continue de violer ses obligations internationales. Il a annoncé un gel « partiel et temporaire » des implantations et même cette position inacceptable n’est pas respectée.

Etant donné la campagne publique israélienne contre ce document et les fuites regrettables, une formulation plus souple aurait des implications graves. Ceci fragiliserait la crédibilité de l’UE et conduirait à plus de violations de la part d’Israël.

1967 est la référence du processus de paix, y compris Jérusalem Est. Jérusalem est un sujet central du problème. Alors qu’il est vrai que le statut de la ville doit être fixé d’un commun accord entre les parties, Jérusalem Est est une aussi une partie intégrale des Territoires Occupés Palestiniens et il ne peut y avoir de solution durable au conflit sans que Jérusalem Est ne soit la capitale de l’Etat Palestinien.

Israël nous attaque dès que nous parlons de Jérusalem Est comme notre capitale et affirme que nous portons atteinte à l’issue des négociations. Le gouvernement israélien continue de parler de la ville indivise et éternelle comme étant la capitale d’Israël. Un message fort doit être envoyé à Israël pour dire que cela est inacceptable.

Un des objectifs de ces conclusions est d’essayer d’obtenir des conditions satisfaisantes pour reprendre des négociations crédibles et ayant du sens. Tout faiblesse de discours aurait l’effet opposé, c’est-à-dire de fragiliser le processus de paix.

Nous avons été constamment affaiblis par l’incapacité de la communauté internationale à faire cesser les violations de la loi internationale par Israël comme cela se serait passé dans n’importe quel conflit. Non seulement nous avons le sentiment d’avoir été abandonnés mais ceci nous fait dériver d’un retour au processus politique au lieu d’augmenter les chances d’un tel retour. Un nouvel échec de la diplomatie internationale serait un coup dangereux pour nous et pour le processus politique et pourrait même conduire à se poser la question de la pertinence des négociations.

L’UE a un rôle clef à jouer dans un retour des parties concernées à la table des négociations pour rétablir la paix par la fin de l’occupation. C’est son rôle qui doit être défendu dans les tout prochains jours.

http://www.france-palestine.org/article13439.html