Massoud Al-Héfnawi
Mais voyez comment Lieberman répond avec ironie et avec défi ! Il annonce dans ses déclarations que ceux qui parlent de la solution de deux Etats ne comprennent rien à ce qu’ils disent. Il confirme de plus qu’il est impossible de geler les implantations et qu’il ne s’attend pas à un règlement permanent avec les Palestiniens avant 16 ans. Malgré tout ceci, Lieberman déclare qu’il n’entravera pas les activités du premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, qui a rencontré la semaine dernière à Londres l’émissaire américain, Georges Mitchell, pour étudier le dossier des implantations et qu’il ne se dressera pas contre les efforts de la reprise des négociations de paix.
Cependant, nous savons très bien que Netanyahu n’est pas moins extrémiste et raciste que son ministre des Affaires étrangères. C’est ainsi que la répartition minutieuse des rôles et la tergiversation du gouvernement israélien rendent simple farce tout discours sur le processus de paix dans la région et sur la détermination de Washington de parvenir à la solution des deux Etats et d’arrêter l’implantation. L’intransigeance israélienne nous conduit donc à un cercle vicieux qui ne réalise aucune avancée, nous entraînant dans un précipice dangereux.
Ce sont certainement les sentiments de colère et de dépression qui ont poussé le premier ministre palestinien, Salam Fayyad, à déclarer, la semaine dernière dans le Times britannique, que l’Autorité palestinienne allait probablement réduire les négociations de paix et déclarer l’instauration d’un Etat de fait accompli que ce soit avec ou sans la coopération d’Israël ! Cependant, la réalité indique que c’est Israël qui impose le fait accompli à travers l’augmentation des activités d’implantation d’une manière qui menace la possibilité de l’instauration d’un Etat palestinien et défie les demandes de la communauté internationale.
Il incombe aux Etats-Unis et à la communauté internationale de cesser leur politique douce avec Israël et ses responsables extrémistes. Il leur incombe d’utiliser de véritables outils de pression et de lui imposer des sanctions s’ils veulent vraiment une solution juste de la cause palestinienne et une paix globale et permanente dans la région.